Bien que Lyon ait ramené un bon point de Munich (1-1), sa situation n'avance guère avec deux matches nuls (2-2 contre la Fiorentina), et l'OL affiche des manques rédhibitoires en Ligue des champions, en attaque, où Fred n'est qu'une ombre, comme en défense, où Puel a des problèmes de casting.

 

. Le fantôme de Fred

Placé en pointe, Fred a touché très peu de ballons, a peu pesé sur la défense du Bayern, et a raté la seule bonne passe qu'il aurait pu faire à Karim Benzema, peu après l'égalisation.

Lyon a semblé joué à dix. Le Brésilien, qui paraissait peu concerné par ce match, a pourtant semblé refuser dans un premier temps de sortir avant de céder sa place, bougon, à Anthony Mounier. Claude Puel, qui n'aime pas ça, a dû lui expliquer pourquoi il sortait.

La nouvelle révélation lyonnaise, à l'éclosion tardive alors qu'il est de la génération Benzema-Ben Arfa-Rémy, a d'ailleurs justifié son entrée en jeu, mettant son punch au service des contre-attaques lyonnaises. Puel l'a même nommément complimenté en conférence de presse après le match («L'entrée de Mounier nous a permis de rester plus haut, on aurait pu à ce moment là faire la différence»).

 

. Le calvaire de Mensah

Ironie: L'Italien Fabio Grosso, brocardé comme étant plus doué pour la contre-attaque que pour la défense, deviendrait presque le Messie. Son substitut John Mensah n'est pas un arrière-gauche, et cela se voit plus encore en Ligue des champions qu'en championnat, où c'est déjà patent. Enrhumé par Bastian Schweinsteiger comme par Franck Ribéry, le Ghanéen a beaucoup souffert.

Même s'il a tenu bon en seconde période, quand le Bayern poussait, et montré par éclair ses qualités de défenseur, il faut vite que Grosso (côtes fracturées) revienne (sans doute pas avant fin octobre).

 

. La charnière centrale grince toujours

Mathieu Bodmer, qui n'est pas encore un défenseur dans l'âme, et Cris, en petite forme, se savaient très observés. Les deux gonds de la charnière centrale lyonnaise ont assuré, Bodmer teigneux et Cris tranchant, comme on veut les voir, mais leur bilan est gâché par leur coupable absence sur la tête de Zé Roberto.

Réveillère a bu la tasse contre Franck Ribéry dans la première demi-heure avant de refaire surface, et Hugo Lloris a rassuré, s'inclinant sur un coup de tête imparable, qu'il a même effleuré. Tout n'est donc pas à jeter dans l'arrière-garde aux maillots jaune, mais l'OL ne peut pas avancer en C1 avec cette défense trop juste.

 

. Le syndrome de l'occasion manquée

Certes, Lyon compte deux points et se trouve bien mieux loti que lors de la campagne précédente, commencée par deux fessées 3-0 contre Barcelone et les Glasgow Rangers. Mais l'OL a quand même un peu raté son entrée en Ligue des champions, et doit «prendre six points contre le Steaua Bucarest», comme le soulignait Réveillère.

L'occasion manquée de Karim Benzema en fin de match était dans toutes les bouches lyonnaises après le match. Peut-être est-ce dû au souvenir pesant de la mémoire collective lyonnaise, celui des occasions manquées de Sidney Govou, contre le Spartak Moscou en 2001 (1-1, une victoire qualifiait l'OL), ou la balle de 2-0 contre le PSV Eindhoven en quarts de finale 2005.

Lyon a rendez-vous le 21 octobre à Bucarest pour chasser ses fantômes.