L'AS Rome brûle d'impatience de retrouver Philippe Mexès en défense centrale pour le 8e de finale aller de Ligue des champions contre le Shakhtar Donetsk, mercredi: redevenu infranchissable, le Français a beaucoup manqué à son club contre l'Inter et Naples.

Le retour de la +grande bouche+. «Mexès est un des plus en forme, mais c'est un impulsif, il a la langue bien pendue...» regrette son entraîneur, Claudio Ranieri. Sans son +mur+, suspendu pour avoir insulté un officiel, la Roma a laissé filer ses derniers espoirs de +Scudetto+ (de titre) en perdant coup sur coup deux duels de candidats, 5-3 à l'Inter, 2-0 au Stade Olympique contre le Napoli.

Ranieri a admis qu'il fallait «changer d'objectif» et assurer une place en C1 la saison prochaine, indispensable au budget du club. Pour gagner quelque chose, il reste la Coupe d'Italie (demi-finale contre l'Inter Milan)... et la Ligue des champions.

«Mercredi, j'en suis, j'ai une immense envie de jouer», scande Mexès. Pas toujours titulaire en début de saison, il est devenu le premier choix de Ranieri en charnière, où ses concurrents ont parfois déçu. L'Argentin Nicolas Burdisso a été exclu trois fois cette saison, et le Brésilien Juan a connu quelques trous d'air, comme à la Sampdoria Gênes (2-1) où il a perdu presque à lui tout seul en étant responsable des deux buts.

Depuis deux mois, Mexès est le meilleur défenseur de la Roma, et même un des meilleurs joueurs tout court, avec son compatriote Jérémy Ménez, dont il a contribué à l'intégration. Romain depuis 2004, il est deuxième suppléant du capitaine Francesco Totti derrière Daniele De Rossi.

Autriche-France effacé

En équipe de France, il est aussi le premier choix de Laurent Blanc, qui a choisi de l'associer à Adil Rami et de maintenir sa confiance à cette paire. Mexès semble y avoir gagné en autorité, en confiance, et a traduit ces progrès sous le maillot giallorosso. Le dramatique Autriche-France (3-1) de l'été 2008 où il avait coulé semble bel et bien effacé.

Il reste toutefois un joueur aux nerfs fragiles. Il avait craqué à Brescia cet automne en aboyant après un juge de ligne. Il venait d'être injustement exclu pour un tacle correct et hors de la surface qui avait également coûté un penalty à son équipe.

Toujours contre Brescia, mais au match retour, un «épithète insultant» (la Ligue italienne n'a jamais révélé lequel) à l'adresse du quatrième arbitre lui a valu de manquer les chocs contre l'Inter et Naples.

Mexès a donc gagné en constance, mais doit toujours maîtriser ses nerfs. Il est en fin de contrat en juin, et les négociations pour prolonger, ce qui semble être le désir des deux parties, s'éternisent, ce qui le perturbe peut-être. Il est vrai que la vente prochaine de la Roma, à un consortium dirigé par un Américain d'origine italienne, ne facilite pas ce genre de négociations qui engagent sur l'avenir.

Contenir les flèches brésiliennes du Shakhtar, Eduardo, Luiz Adriano ou Jadson, enverrait un signe clair aux nouveaux patrons du club: Mexès est indispensable.