En championnat d'Italie, le derby romain est toujours passionné, mais dimanche à l'occasion de la 34e journée, il sera vraiment brûlant puisque la Roma, leader, est plus que jamais en course pour le titre, tandis que la Lazio (16e) n'a pas encore totalement assuré son maintien.

La rencontre est d'ailleurs tellement attendue que le préfet de la capitale a préféré l'avancer à 18h30 (au lieu de 20h45) afin de réduire le risque de débordements, pratiquement ordinaires en marge du derby tant les tifosi des deux équipes se haïssent.

Ce match fera par ailleurs hommage aux neuf victimes de l'accident de train survenu lundi dans le nord du pays, avec une minute de silence prévue avant le début de la rencontre.

Pour la Roma, le derby, situé à cinq journées de la fin, n'avait plus revêtu autant d'importance depuis de nombreuses années, car en cas de succès, la route vers le scudetto se dégagerait considérablement.

En effet, hormis la Sampdoria (5e), qui espère toujours décrocher une place en Ligue des Champions, et qui se déplacera à Rome la semaine prochaine, les derniers adversaires, Parme, Cagliari puis le Chievo - trois clubs de milieu de tableau qui ont assuré leur maintien -, sont largement à la portée de la Roma.

Au classement, les Giallorossi ont un point d'avance sur l'Inter quadruple championne en titre (2e), laquelle devait affronter la Juventus (6e) vendredi à Milan en match avancé, et quatre sur l'AC Milan (3e) qui défiera la Sampdoria dimanche après-midi à Gênes.

Cela fait déjà de nombreux mois que les Romains, qui ont remporté leurs cinq derniers matches, sont invincibles: depuis la 10e journée fin octobre (défaite 2-1 contre l'Udinese), ils ont aligné 23 matches sans défaite (17 victoires et 6 nuls). Une incroyable série qui leur a permis de reprendre pas moins de 15 points à l'Inter!

Signe supplémentaire de l'euphorie qui règne: aucun joueur majeur n'est blessé ou suspendu, et l'entraîneur Claudio Ranieri n'a que l'embarras du choix, notamment en attaque où la concurrence est très forte avec Vucinic, Totti, Menez, Baptista et Toni.

La nouveauté toutefois, face à une Lazio qui «reçoit» au stade Olympique, c'est que pour la première fois de la saison, la Roma va devoir défendre la 1re place, acquise aux dépens de l'Inter il y a une semaine. Une pression à laquelle elle n'est pas habituée après avoir été en permanence en position de «chasseuse».

A l'inverse de sa voisine, la Lazio (16e) vit une saison cauchemardesque, obligée de lutter depuis de nombreux mois pour ne pas descendre. Toutefois, les choses vont un peu mieux pour elle depuis la fin mars, puisqu'elle est invaincue lors des cinq dernières journées avec deux nuls et trois succès, le dernier en date à Bologne acquis 3-2 non sans avoir été menée 2 à 0.

Un succès contre la grande rivale et c'est le maintien quasiment assuré pour elle. Mais les Laziale, qui s'étaient inclinés 1 à 0 lors du derby aller, n'ont même pas besoin de ça pour se motiver: l'idée même de voir les Giallorossi fêter le scudetto mi-mai dans les rues de la capitale leur est de toute façon proprement insupportable.