L'attaquant de l'Inter Milan, Adriano, «déprimé» après une rupture amoureuse, était au Brésil mardi où il a séjourné trois jours dans sa favela natale auprès d'amis d'enfance narcotrafiquants alors qu'il devait initialement rentrer le 2 avril en Italie.

Convoqué en équipe du Brésil pour deux matches de qualification au Mondial-2010, l'avant-centre de 27 ans a suivi les deux rencontres depuis le banc de touche (1-1 en Equateur le 29 mars, 3-0 face au Pérou le 1er avril), et n'est pas rentré en Italie comme prévu.

Après plusieurs jours de spéculations sur son absence, suscitant les rumeurs les plus folles dans la presse locale (enlèvement, décès dans une fusillade etc.), son ex-fiancée Joana Machado a expliqué que le joueur était déprimé parce qu'elle avait récemment rompu avec lui.

«Adriano est complètement perdu. Mais je n'ai plus la force de m'occuper de lui», déclare-t-elle dans le quotidien populaire O Dia de mardi. Elle affirme qu'il est revenu dans sa favela natale de Vila Cruzeiro, l'une des plus violentes de Rio, où il fréquente des amis d'enfance devenus trafiquants de drogue, même si lui «ne prend aucune drogue».

«Sa seule drogue, c'est la bière. Mais qui n'aime pas une petite bière de temps en temps ?», a glissé Joana Machado.

«Délicat moment personnel»

Samedi, son entraîneur à l'Inter, Jose Mourinho, avait donné le ton du caractère singulier de cette absence: «Nous verrons comment tout cela finira, mais c'est plus une question de personne que de footballeur», avait dit le Portugais, faisant part de sa «tristesse».

La Fédération brésilienne (CBF) a dû publier un communiqué dimanche pour assurer qu'Adriano était «à la maison, en compagnie de sa famille, à Rio de Janeiro» et qu'il restait «en contact permanent» avec l'Inter et Dunga, le sélectionneur du Brésil, pour «les tenir informés sur le délicat moment personnel qu'il est en train de vivre».

L'agent du joueur, Gilmar Rinaldi, avait lui aussi confirmé la situation «sérieuse», et démenti toute addiction à la drogue ou lien avec des narcotrafiquants, comme le mentionnaient des médias brésiliens.

Coupant court aux rumeurs d'enlèvement, un responsable du Département anti-séquestrations de la police de Rio, Marcus Reimao, a cependant confirmé le séjour de trois jours dans la favela: «Il était très déprimé et il est allé voir des amis, dont on sait que beaucoup sont liés au trafic de drogue».

Adriano défraie la chronique depuis quelques années, entre ses sorties nocturnes, ses retours du Brésil en retard et ses problèmes extra-sportifs.