Le constat est parvenu aux oreilles de Rémi Garde assez rapidement : trop de points ont été perdus dans le dernier quart d'heure et dans le temps additionnel. En tout, l'Impact a encaissé 15 buts, soit plus du quart de ses buts, après la 76e minute.

« Je n'ai pas envie de juger ce qui s'était passé avant puisque chacun a ses méthodes. Je n'ai pas réagi, j'ai agi de la manière avec laquelle je suis habitué », a distingué Garde.

« Avec mes adjoints, on a mis en place des choses qui ont assez bien fonctionné jusqu'ici et qui ont permis aux joueurs de durer dans les matchs et la saison. »

À l'ouverture du camp, Chris Duvall a été le premier à souligner que le manque de fraîcheur et de lucidité avait été fatal en fin de match et, notamment, sur les coups de pied arrêtés. Hier, Daniel Lovitz et Evan Bush ont aussi convenu que les jambes et la tête avaient tendance à lâcher trop souvent dans les derniers instants.

En Floride, le programme montréalais a été particulièrement chargé sur ce plan avec des séances de footing en matinée. « L'accent a été mis sur le physique lors des exercices de conditionnement, mais cela construit également le mental, a souligné Bush. Pousser à fond dans le dernier mille ou mille et demi lors d'une course de sept milles, c'est à la fois physique et peut-être plus mental.  Quand on arrivera à la 80e ou 85e minute d'un match, que les choses vont se corser et que l'on va souffrir, on sera en forme physiquement et capables d'être plus clairs dans nos têtes. »

NOUVELLES MÉTHODES

Les 10 premiers jours du camp ont aussi été l'occasion d'une prise de contact entre les joueurs déjà au club, leurs nouveaux coéquipiers, ainsi que les nouveaux entraîneurs. On l'a vu, les méthodes du préparateur physique Robert Duverne ont été épuisantes, mais elles ont eu le don d'unir les troupes, a assuré Garde.

« Ce qui m'a le plus surpris, c'est probablement la très bonne attitude des joueurs et les bonnes réponses qu'ils m'ont données. Il y avait beaucoup de concentration, d'implication et de partage dans la souffrance. J'ai aimé voir leurs réactions dans la souffrance avec beaucoup de solidarité. C'est vraiment l'un de mes crédos. C'est comme dans la vie, il faut d'abord donner avant de vouloir recevoir. »

À travers cette remise en forme, l'Impact a tout de même commencé à se familiariser avec les principes défensifs préconisés par Garde (« c'est là où l'équipe a besoin de se rassurer »).

Sur le terrain, chacun s'est également épié. Bush a été impressionné par Saphir Taïder, tandis que l'international algérien a lui-même été surpris par le niveau des jeunes joueurs.

Tout ce beau monde devra rapidement apprendre à se connaître à une trentaine de jours du premier match. Contre les Whitecaps de Vancouver, pour le lancement de la saison, c'est plus de la moitié de l'équipe qui devrait être différente par rapport au mois d'octobre dernier.

« Cela va prendre du temps [avant que les automatismes soient là], mais avec la façon dont nous travaillons jusqu'ici, cela risque d'en prendre moins que prévu, selon Bush. Nous avons travaillé extrêmement fort durant cette semaine en Floride. Les huit jours m'ont semblé être trois semaines et je ne dis pas ça parce que [Dominic] Oduro était mon cochambreur. Nous sommes sur le bon chemin. »

L'Impact a programmé deux autres séances d'entraînement au Stade olympique, aujourd'hui et dimanche, avant de prendre le chemin de Las Vegas au milieu de la semaine prochaine. C'est au Nevada que l'équipe disputera finalement un premier match préparatoire face aux Lights de Las Vegas (USL). 

« On a toujours hâte d'être sur le terrain, mais on sait très bien qu'il faut une préparation avant pour avoir un minimum de condition et pour éviter les blessures », a reconnu Taïder, en bon élève.

Par ailleurs, Garde a rappelé que le recrutement n'était pas bouclé. Le cas du défenseur central argentin Nehuen Paz, récemment acquis par Bologne, est particulièrement compliqué, mais il reste un joueur « dans les tuyaux ».