En regardant tout autour de lui, Karl Ouimette aperçoit quelques joueurs qu'il a côtoyés dans un autre contexte. Ils sont désormais cinq, dans ce camp d'entraînement, à espérer suivre ses traces et faire le saut de l'équipe des moins de 21 ans jusqu'à l'équipe professionnelle.

S'il est un modèle à suivre, se voit-il comme le grand frère qui peut prodiguer quelques conseils? «Un peu, répond-il sobrement. Il faut que tu les encadres, mais ce sont des grands garçons. Ils font ça comme il faut.»

Depuis qu'il a signé son contrat, au mois de juin, le jeune défenseur a, de son côté, bien absorbé la transition dans un cadre où tout se passe plus rapidement. Des dizaines et des dizaines d'entraînements plus tard, Ouimette a pu affiner son jeu au contact des Alessandro Nesta, Matteo Ferrari ou Nelson Rivas. Et c'est avec le ballon au pied qu'il a le plus progressé, selon son ancien entraîneur chez les moins de 21 ans, Philippe Eullaffroy.

«C'est quelqu'un qui est maintenant plus confortable avec le ballon lorsqu'il le reçoit. On a l'impression qu'il a plus de temps pour prendre sa décision alors que, paradoxalement, cela va plus vite autour de lui. Il a vraiment gagné en maturité et en sérénité à ce niveau-là.»

Rien ne vaut, par contre, les rigueurs et les aléas d'un vrai match pour se tester, voire apprendre en commettant quelques erreurs de jeunesse. L'an dernier, Ouimette a disputé seulement 66 minutes, dans la MLS. Il a également porté le maillot montréalais lors des matchs de l'équipe de réserve et même avec les moins de 21 ans. Cette année, son objectif est clair: «disputer le plus de rencontres et continuer à s'améliorer» même s'il ne connaît pas encore le plan élaboré par Marco Schällibaum. La concurrence est rude dans l'axe, mais Ouimette a montré qu'il pouvait aussi s'exiler sur un côté si nécessaire.

«C'est vrai qu'il y a du monde au centre, mais il y aussi des joueurs qu'il va falloir ménager un petit peu dans l'année. Il aura sa carte à jouer, c'est évident, explique Eullaffroy. Il est également intéressant de voir qu'il s'est pas mal débrouillé en tant que latéral droit. Il peut aussi trouver du temps de jeu à ce niveau. C'est bien d'avoir plusieurs cordes à son arc.»

La saison qui débute devrait donc permettre à Ouimette d'augmenter son influence dans l'équipe, et l'année 2014 - avec un changement de cycle à prévoir en défense - est vue par certains comme celle où il devra s'établir comme titulaire.

Avec - pourquoi pas? - une convocation avec l'équipe nationale, propose Eullaffroy. «On peut se demander pourquoi l'équipe nationale, qui est en train de rajeunir, ne pourrait pas l'inviter dans un contexte international. Il mériterait que l'on s'intéresse lui.»