Après un nouveau duel perdu face au gardien Zac McMath, samedi, Marco Di Vaio a ouvert les bras, paumes vers le ciel, et esquissé un petit sourire. Le genre de sourire qui, à lui seul, résumait la frustration de l'attaquant italien, toujours muet depuis ses débuts avec l'Impact.

Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé. Lors de ses trois derniers matchs, Di Vaio a tenté sa chance à 19 reprises: des frappes croisées, des coups francs ou des têtes qui ont soit été stoppés par le gardien adverse, soit échoué à quelques centimètres du poteau.

«Peut-être que son premier but sera un tir de loin qui va lui ricocher sur la tête», a rigolé Patrice Bernier, hier. Comme le milieu de terrain québécois, personne au sein de l'Impact n'est inquiet pour Di Vaio. D'abord parce qu'il possède une vaste expérience de la Serie A, où les espaces sont rares en attaque, mais aussi parce qu'il a su se placer dans de bonnes positions, toujours à la limite du hors-jeu.

«Ce n'est pas comme s'il ne faisait pas les efforts. Un gars comme lui a déjà marqué et sait comment gérer une séquence de quelques matchs sans but. Il va continuer et, mentalement, il est assez fort pour se dire que ce n'est qu'une question de temps», a ajouté Bernier.

Même si Di Vaio a connu des environnements plus stressants dans sa carrière, Jesse Marsch redoutait que son joueur désigné évolue avec ce désir, parfois paralysant, de trop bien faire.

«Je l'ai dit lors de sa conférence de presse annonçant son arrivée: la clé est qu'il ne se mette pas trop de pression sur ses épaules et, de notre côté, que nous ne lui en mettions pas trop.»

Di Vaio n'est pourtant pas le plus angoissé des hommes. Il sait que son tour va venir très bientôt et que, si pression il y a, c'est bien celle d'aider le club à s'approcher de la cinquième place. Il insiste pour dire qu'il ne se met aucun poids particulier, actuellement.

«Pour moi, c'est plus un problème pour l'équipe. Si je ne marque pas, je n'aide pas l'équipe et c'est là ou je ressens de la pression. Si j'inscris le but, samedi, lors de ma dernière occasion (à la 71e minute), nous gagnons le match. Je travaille toujours pour aider l'équipe», a souligné à La Presse, le numéro 9.

Si, sur certaines phases, les joueurs montréalais ont parfois mal lu ses appels, Di Vaio a tout de même été mis dans d'excellentes conditions par Felipe ou Justin Mapp, ces deux derniers matchs. Voilà d'ailleurs un signe encourageant: lui et ses coéquipiers n'ont pas mis trop de temps à développer de belles complicités.

«Nous jouons bien, même si nous pouvons faire mieux. Nous avons disputé quatre ou cinq matchs ensemble et cela s'améliore à chaque fois. Nous sommes contents de la façon dont nous jouons même si nous devons travailler encore», a assuré Di Vaio.

Aura-t-il des raisons de lever les bras, en guise de joie cette fois, contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, demain? Peu importe, Marsch prône la patience dans ce cas.

«La bonne nouvelle est qu'il s'est très bien intégré à l'équipe et qu'il se soit procuré des occasions, même si les buts ne sont pas là, a indiqué l'entraîneur montréalais. Nous sommes très confiants qu'il va bientôt marquer et le plus important est d'être patient.»

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Un Macédonien à l'essai

Pendant que l'Impact tenait une réunion d'équipe, Bajram Fetai est arrivé le premier sur le terrain d'entraînement du complexe Claude-Robillard.

À l'essai depuis hier matin, l'attaquant macédonien espère faire bonne impression afin de renouer officiellement avec l'un de ses anciens coéquipiers, Patrice Bernier. «C'est un gars qui va très vite, qui cherche la profondeur, qui a un bon pied gauche et qui marque régulièrement, a expliqué le Québécois. C'est à lui de prouver qu'il peut faire tout ça à l'entraînement.»

Celui qui a fait toute sa carrière au Danemark, sauf durant une brève parenthèse en Écosse, était heureux de retoucher un ballon après une pause d'un mois et demi. «C'est un nouveau championnat avec de nouveaux joueurs et une autre mentalité qu'en Europe, mais le premier entraînement s'est bien passé. C'était bien de se remettre au travail et je sais que c'est un grand défi qui m'attend», a indiqué l'ancien joueur de Lyngby.