Après avoir sondé ses partisans la semaine dernière, l'Impact a tiré la conclusion que sa structure de prix n'était pas adaptée à la demande. Aussi plusieurs nouveaux forfaits, en vigueur dès le match contre le Crew de Columbus demain, seront-ils offerts aux partisans.

«Seuls les imbéciles ne changent pas d'avis et ma mère n'a pas élevé un imbécile. Nous sommes prêts à reconnaître que nous nous sommes peut-être trompés malgré nos analyses de marché», a d'entrée de jeu convenu le président Joey Saputo.

Plusieurs forfaits visant les familles, les groupes d'amis, les étudiants et les entreprises ont ainsi été lancés par le club. L'objectif est de regarnir les sections centrales du stade Saputo, dont les sièges restent inoccupés match après match. Seulement 12 000 spectateurs ont assisté à la rencontre de mercredi contre le Sporting Kansas City.

«Avec nos prix, les billets de catégories 1 et 2 se trouvent à être un peu moins accessibles que dans le passé, a indiqué le vice-président exécutif Richard Legendre. On veut carrément casser cette perception et rester accessible, ce qui a toujours été notre marque de commerce. Nous entendons finir la saison forts sur le terrain, mais aussi dans les gradins.»

Dans ses prévisions, l'Impact avait misé sur une moyenne de plus de 17 000 fidèles par match. Saputo n'a pas caché que la différence risquait d'avoir des conséquences sur les prochaines actions. «Comme toute bonne entreprise, nous regardons les revenus et les dépenses. Après, nous allons prendre des décisions, travailler plus fort et nous serrer un peu la ceinture. Cela fait partie des affaires.»

Même si cela affecte le président montréalais, sa crainte la plus vive est le changement de perception envers Montréal. En Amérique du Nord, la ville est toujours associée aux 55 000 spectateurs qui ont assisté aux quarts de finale de la Ligue des champions, contre Santos Laguna (2009).

Avant les foules records contre le Fire de Chicago et le Galaxy de Los Angeles, l'Impact a également réalisé quelques petits coups d'éclat lors des matchs internationaux. Voilà le genre d'arguments qui peuvent avoir de l'influence pour attirer des joueurs vedettes.

«La chose la plus inquiétante n'est pas le côté financier, mais l'image que nous avions et que je veux ramener. Une foule de 60 000 personnes au Stade olympique ou de 20 000 au stade Saputo peuvent faire une grande différence lorsque nous négocions avec un joueur qui hésite entre l'Impact et une ville américaine», a assuré Saputo.

Calendrier et marketing

Habitués aux matchs les samedis ou les dimanches après-midi, les partisans montréalais doivent maintenant composer avec un calendrier un peu moins favorable. Cela s'est traduit par de nombreux matchs en milieu de semaine et par un affrontement contre le Dynamo de Houston à la veille de la Saint-Jean Baptiste. L'Impact avait d'ailleurs appréhendé ces difficultés.

«Quand tu es le dernier venu, tu ne fais pas trop d'exigences. Malheureusement, nous étions coincés avec un calendrier qui n'était pas le plus favorable. Maintenant, nous avons des preuves pour aller devant la ligue et dire qu'il n'est pas pertinent de jouer lors de certains week-ends ou le dimanche à 19 h 30», a ajouté Saputo.

En tête de liste des autres commentaires envoyés par le public se retrouvait la faible exposition des joueurs de l'Impact. En début d'année, le club a ainsi beaucoup misé sur le côté événementiel du match d'ouverture ou sur la venue de David Beckham. Pour l'instant, ce public ne suit pas l'équipe au stade Saputo. Mais l'Impact promet de rectifier le tir.

«Je pense que nous avons mis nos joueurs de l'avant, mais si le public nous dit de mettre davantage l'accent sur eux, il faut le faire, a expliqué Legendre. Nos partisans nous ont même dit de ne pas mettre la MLS en valeur dans nos publicités, mais de miser sur nos propres joueurs.»

Se déclarant le plus grand partisan de l'Impact, Saputo n'a jamais hésité à critiquer les performances de son équipe. Une récente sortie sur Twitter, dans laquelle il avait qualifié la défaite contre Toronto de «honte absolue» le rappelle. Mais il retient surtout les points trop facilement perdus en cours de moitié de saison.

«Nous avons laissé beaucoup de points sur la table. Nous aurions pu avoir huit ou neuf points supplémentaires et cela nous fait mal. Je ne cherche pas d'excuses, mais nous avons eu beaucoup de blessures.»