En l'espace d'une semaine, l'Impact aura croisé le chemin de deux clubs aux antipodes. Après une équipe de Portland en plein doute, les Montréalais se déplacent à Kansas City, ce soir, pour y affronter le meneur de la MLS.

Avec sept victoires à leurs huit premiers matchs, les joueurs du Midwest sont passés à un succès d'égaler le record d'excellence établi par le Galaxy de Los Angeles en 1996. Le plus étonnant est que ce bon parcours a succédé à l'une des parenthèses les plus difficiles du club. En 2011, Kansas City a occupé les bas-fonds de la MLS pendant près de trois mois. Le Sporting avait obtenu sa deuxième victoire de la saison le 13 juin seulement. Mais depuis, les coéquipiers du défenseur Aurélien Collin n'ont perdu que cinq matchs.

«Nous étions de bons joueurs, mais nous avions peu d'expérience. Il nous a fallu quelques matchs, quelques mois pour nous mettre en route et apprendre à nous connaître davantage. Une fois que cette osmose s'est créée, tout a marché pour nous», indique le Français en rappelant que le Sporting avait disputé ses 10 premiers matchs de 2011 à l'extérieur.

Dans des termes assez réducteurs, l'adversaire de l'Impact est souvent désigné comme une équipe physique. Cet attribut fait effectivement partie de la panoplie de Kansas City, mais ne le détermine pas complètement. Avec une possession de balle de plus de 55% par match, elle est l'une des équipes les plus joueuses de la MLS. Collin revendique ces deux côtés.

«C'est vrai que l'on va au contact avec des joueurs devant, comme CJ Sapong, qui sont très physiques. Après, je considère que nous sommes une équipe complète. Oui, nous sommes physiques et nous courons énormément, mais nous jouons aussi au ballon en essayant de repartir de derrière.»

Pour Jesse Marsch, l'une des clés du match dans ce duel physique sera d'essayer de priver Kansas City du ballon.

«Nous devrons essayer d'éliminer cet aspect physique dans le jeu en les forçant à courir après le ballon un peu, analyse-t-il. En même temps, nous voulons rester organisés afin que leurs joueurs athlétiques ne se retrouvent pas isolés. C'est un bon défi pour nous, mais nous sommes prêts.»

Parmi les favoris

Éliminé en finale de l'Association de l'Est par Houston l'an dernier, Kansas City est l'un des candidats désignés à la succession du Galaxy. Comme le veut le discours habituel, Collin ne souhaite pas trop se projeter en avant, mais plutôt prendre les matchs les uns après les autres.

Dans les faits, l'équipe qui évolue au magnifique Livestrong Stadium est l'une des plus belles machines de la MLS. En plus d'une défense intraitable - trois buts encaissés -, elle possède énormément de munitions à l'autre bout du terrain. Mais pour fournir la deuxième attaque de la ligue en 2011, encore faut-il que les ballons joués vers l'avant soient de qualité. Graham Zusi entre ici dans l'équation avec son actuel titre de meilleur passeur.

«En milieu de terrain, ils sont tous complémentaires, confirme Collin. Julio Cesar est l'architecte, Roger Espinoza est celui qui récupère beaucoup de ballons et Zusi fait les passes décisives. Cette entente entre les trois nous aide énormément, surtout avec Sapong et Kei Camara qui sont efficaces devant les buts.»

Le Sporting a appris

L'invincibilité de l'équipe du Kansas est devenue un élément du passé lorsque Chance Myers a inscrit un but contre son camp, il y a deux semaines à Portland. Cette défaite (1-0) a quelque peu ramené le Sporting sur terre même s'il a largement dominé le match. Tout a été fait pour éviter une répétition de ce mauvais résultat. L'Impact ne sera donc pas pris à la légère.

«On perd, mais ce n'est pas mérité. On l'accepte et on regarde vers l'avant. Le prochain match est contre Montréal, on va essayer de rectifier les petits détails pour nous permettre de faire la différence.»

Davy Arnaud, ancien capitaine du Sporting, a d'ailleurs prévenu que la rencontre allait débuter à vive allure. «Je m'attends à ce qu'ils commencent le match très fort avec un tempo très élevé. Surtout qu'ils n'ont pas joué le week-end dernier et qu'ils ont pu profiter d'une semaine de repos. Ils vont avoir beaucoup d'énergie et nous devrons égaler ce niveau», conclut Arnaud.