Après les embauches des Nelson Rivas, Sinisa Ubiparipovic, Evan Bush et Hassoun Camara, la construction de l'Impact de Montréal en vue du passage en MLS se poursuivra mercredi prochain, date du repêchage d'expansion. Il ne faut toutefois pas s'attendre à un recrutement miraculeux.

Un simple coup d'oeil aux derniers repêchages d'expansion de la MLS permet de comprendre qu'il n'est pas facile de dénicher la perle rare parmi les joueurs non protégés par leur club. Et qu'il est, par conséquent, quasi impossible de bâtir un noyau avec les 10 hommes sélectionnés.

Depuis l'entrée en scène de l'Union de Philadephie, au printemps 2010, le choix de Sébastien Le Toux s'est avéré le plus payant. Dès sa première saison, l'ancien des Sounders de Seattle a été sélectionné au sein de la première équipe d'étoiles de la MLS en ayant contribué à 71% des buts de son équipe cette saison-là.

Deux ans plus tard, le joueur français est toujours un rouage important de l'Union avec 11 buts et 9 passes décisives.

Les neuf autres joueurs choisis n'ont par contre pas connu une telle trajectoire en Pennsylvanie. Au terme de la deuxième saison, un seul était toujours au sein de l'équipe, soit le vétéran Stefani Miglioranzi. Au total, les repêchés de 2010, en excluant Le Toux, ont disputé 33 matchs cette année. Certains ont depuis rejoint la NASL.

Le constat est identique pour les Whitecaps de Vancouver et les Timbers de Portland. Le repêchage d'expansion ne permet pas de bâtir une formation compétitive, mais il peut permettre, en cas de transactions, d'accumuler des futurs choix au repêchage ou d'engranger de «l'argent d'allocation». Le principal bienfait de ce fonds - 1,1 million pour l'Impact - est de ne pas être comptabilisé dans la masse salariale. Il peut, par exemple, être utilisé pour mettre un nouveau joueur sous contrat ou abaisser un salaire en dessous de la somme maximum de 335 000$.

Dans les 24 heures qui ont suivi le repêchage, Vancouver s'est ainsi départi de la moitié de ses choix, dont sa première sélection, le milieu de terrain Sanna Nyassi. Après ces cinq transactions, le club de Bob Lenarduzzi a mis la main sur trois postes de joueurs internationaux supplémentaires - la MLS limite ce chiffre à huit -, de l'argent d'allocation et un choix au repêchage qui s'est avéré être Michael Nanchoff.

Les autres joueurs qui sont restés en Colombie-Britannique en 2011 ont majoritairement connu une saison en dents de scie, à l'image du défenseur Jonathan Leathers.

Plus au sud, Portland a également échangé son premier choix, Dax McCarty, au DC United. En échange, le club a reçu une allocation et le défenseur Rodney Wallace qui a, par la suite, disputé 25 matchs en 2011. Avant même leur match inaugural, les Timbers se sont ensuite séparés de trois autres joueurs pour engranger encore davantage d'argent d'allocation et deux choix au repêchage - dont un pour celui de 2014.

À la conclusion de leur campagne, qui s'est achevée à quelques encablures d'une place en séries, seuls trois joueurs du repêchage d'expansion étaient toujours à Portland. Mais si Eric Brunner a été l'un des joueurs les plus utilisés, David Horst n'a débuté que 11 matchs tandis que Peter Lowry n'a été utilisé que pendant... 146 minutes.

Une bonne connaissance des joueurs

Dans tout ce processus, il est donc important d'identifier les quelques joueurs qui pourront aider l'Impact immédiatement et ceux qui jouissent d'une bonne valeur au sein de la Ligue. Et qui, ultérieurement, pourront servir de monnaie d'échange. Selon Nick De Santis, l'entraîneur Jesse Marsch est l'homme idéal pour s'acquitter d'une telle mission.

«Il a une bonne connaissance de la grande majorité des joueurs. En tant qu'adjoint au sein de l'équipe nationale américaine, l'un de ses mandats était d'analyser les matchs de la MLS, a indiqué le directeur sportif montréalais plus tôt au mois de novembre.

«Il a une bonne idée des joueurs qui ne seront pas protégés et il peut se dire qu'il les a vus plusieurs fois. Il connaît les forces et les faiblesses de chacun.»