Ceux qui songent à étrangler leur capitaine et entraîneur-adjoint peuvent apprendre de Sandro Grande. Le bouillant milieu de terrain vient d'être renvoyé de l'Impact.

«Je ne regarde même pas l'histoire sous un angle sportif. Je la regarde sous un angle humain. C'est une personne qui a attaqué physiquement une autre. Nous ne tolérons pas cela, et voilà pourquoi on prend aujourd'hui cette décision. C'était clairement un assaut. Il avait ses deux mains autour du cou (de Biello)», a expliqué hier le président de l'équipe, Joey Saputo, en point de presse.

Petit rappel. Le samedi 11 juillet, l'Impact dispute un match lamentable contre le Thunder du Minnesota, la pire équipe de la ligue. Le capitaine Mauro Biello critique le jeu de Grande. Celui-ci réplique en l'étranglant.

Joey Saputo voit les photos le lundi suivant. Grande était suspendu en attendant son retour à Montréal et sa décision. M. Saputo a ensuite parlé avec Biello et d'autres joueurs. Hier matin, il a rendu sa décision. «Ce n'est pas une décision de l'équipe technique, a-t-il tenu toutefois à préciser. C'est une décision de l'administration. J'ai rencontré Sandro (hier matin) pour la lui annoncer. Je ne voulais pas connaître sa version. On a tous vu les photos. Je voulais lui dire que notre organisation ne tolérerait pas des gestes comme cela. Peu importe s'il avait été provoqué ou non, il avait ses mains autour de son cou. Et ça, c'est inacceptable.»

Sandro Grande risque de ne plus recevoir son salaire pour le reste de la saison. La USL garantit tous les contrats des joueurs. Mais l'Impact soutient que l'attaque de Grande constitue un bris de contrat, ce qui lui permettrait de ne plus le payer.

«Injuste», dit Grande

Grande estime que son renvoi est «injuste». Il reconnaît son erreur, et a accepté sa suspension. Mais en interview avec Radio-Canada, il a indiqué qu'on «ne pouvait pas juger une personne à partir d'une seule erreur».

Il s'agissait en fait de sa deuxième suspension de l'année. La première était survenue à Porto Rico lorsqu'il avait invectivé John Limniatis, qui était alors entraîneur-chef. D'autres joueurs auraient «fait la même chose ou pire» sans être punis, selon Grande.

Il assure dans la même interview avec Radio-Canada que Biello, son ancien cochambreur à l'étranger, était et reste son ami. Après l'incident, le capitaine lui avait d'ailleurs pardonné. «Quand les photos ont sorti, on pouvait penser que je voulais tuer Mauro, mais ce n'est pas cela», a-t-il expliqué.

Il a attaqué à mots couverts le directeur technique, Nick de Santis. «Tu lis le journal et on dit que les joueurs les mieux payés ne jouent pas bien. Je n'ai jamais vu ça. C'est un manque de professionnalisme.» Ces propos venaient de Nick de Santis.

Joey Saputo a indirectement laissé entendre qu'il y a des dissensions dans le vestiaire. Que pense l'équipe du renvoi de Grande? «Je ne dirais pas que certains joueurs sont heureux qu'il soit parti, mais ils sont heureux que l'organisation ait pris cette décision. D'autres plus proches de lui sont peut-être plus déçus. Mais je n'agis pas pour gagner un concours de popularité», a-t-il répondu.

L'incident survient alors que l'Impact est en panne. L'équipe n'a pas marqué à ses cinq derniers matchs en USL. Sa fiche pour cette série: 0-4-1. «On passe une saison comme on n'en a jamais passé dans l'histoire de l'Impact», a avoué M. Saputo.

Il a ajouté que certains joueurs devront se regarder dans le miroir. «Des joueurs pourraient être plus présents. L'année passée, on est allés chercher (le gardien) Matt Jordan et il a sauvé la franchise avec sa performance. Cette année, il ne joue pas bien.»

«Avec notre saison, aucun joueur ne mérite le titre de joueur de l'année», a lancé Sandro Grande.