En arrachant le match nul hier soir face au CD Olimpia (1-1), l'Impact de Montréal a assuré sa qualification pour les quarts de finale de la Ligue des champions. Un scénario presque inespéré il y a seulement deux mois de cela.

Lorsqu'il a entrepris le 27 septembre dernier le tour préliminaire face au Real Esteli, peu d'amateurs de soccer misaient sur une présence du club montréalais à ce stade-ci de la compétition. La troupe de John Limniatis représentait en fait une grande inconnue, si ce n'est même une curiosité. Hier soir, Montréal a définitivement fait taire ses derniers détracteurs en prouvant une fois de plus que sa participation n'était pas usurpée.

«On a atteint notre objectif, a commenté après la rencontre l'entraîneur montréalais John Limniatis. Plusieurs pensaient qu'on n'était pas capable d'aller en quarts de finale. Je suis très content pour le club et les joueurs. Nous avons montré que l'on était l'une des meilleures équipes dans ce groupe.»

«C'est énorme! a dit le capitaine, Nevio Pizzolitto. On a montré aux Canadiens que l'on a du soccer de haut niveau au pays. Ça fait du bien de gagner le respect des autres. On ne peut pas être plus heureux ce soir. Nous avons grandi en équipe cette année. Tout le monde s'est impliqué.»

La qualification a cependant été dure à acquérir hier soir. Dès les premières minutes du match, très à l'aise techniquement sur un terrain détrempé, les Honduriens avaient le monopole du ballon, jouaient haut et pressaient leur adversaire. La première occasion du match était d'ailleurs à mettre au crédit des visiteurs. Une incursion dans la surface a fait passer quelques sueurs froides dans les tribunes. La seconde occasion, à la 21e minute, a été un sérieux avertissement: excentré côté droit, l'attaquant hondurien Wilmer Velasquez n'a pas cadré suffisamment sa frappe, qui est passée de peu à côté.

La riposte montréalaise est venu finalement à la 33e minute. Sur un centre en retrait de Rocco Placentino, côté gauche, Sandro Grande a trop croisé sa frappe. Si cette tentative a échoué, la seconde a été la bonne. À la 40e minute, après un débordement de Sandro Grande, sans doute le meilleur montréalais hier soir, le ballon est revenu dans les pieds de Roberto Brown qui, dos au but, a repris victorieusement de volée (1-0).

La joie montréalaise a cependant été de courte durée. Dans les arrêts de jeu de cette première mi-temps, Ramiro Bruschi, bien lancé dans la profondeur par Wilmer Velasquez, a lobbé d'un extérieur du pied droit le gardien Matt Jordan (1-1). Le score à la pause était somme toute logique, malgré une légère domination des joueurs d'Olimpia.

Deuxième mi-temps folle

La deuxième mi-temps a démarré tambour battant. À la 47e minute, un cafouillage dans la surface de réparation du CD Olimpia s'est conclu par un tacle litigieux sur Roberto Brown. Mais l'arbitre n'a pas bronché. Et sur la contre-attaque, Olimpia a manqué de prendre l'avantage de peu. Montréal a enchaîné ensuite les occasions de but et a pris à son tour le jeu à son compte, sous la menace d'un contre adverse. Et ce fut au tour des visiteurs de se montrer dangereux sur un cafouillage dans la surface montréalaise.

«On a très bien joué aujourd'hui, offensivement et défensivement, a analysé après coups John Limniatis. Le match pouvait basculer d'un côté comme de l'autre en deuxième période.»

Alors que l'Impact semblait décider à s'imposer, le match est tombé progressivement dans un faux rythme et la bataille s'est cantonnée au milieu du terrain. Les spectateurs n'ont plus eu grand-chose à se mettre sous la dent jusqu'à la 86e minute. Lorsque le tir de Félix Brillant a obligé le gardien hondurien à sortir le ballon en corner d'une superbe claquette.

Ce fut la dernière occasion du match avant le coup de sifflet libérateur de l'arbitre mexicain, Benito Archundia. Les joueurs de l'Impact et leurs supporters ne se sont alors pas privés pour exulter. La première place du groupe n'est pas encore définitivement acquise, mais l'essentiel est là: Montréal est réellement dans la cour des grands.

«Je pense que l'on peut faire de grandes choses ici. Personne n'y croyait. On a prouvé le contraire», a précisé après le match Sandro Grande, un des grands artisans de cette qualification.

«On a des rêves, on veut aller loin, jusqu'en finale», a prévenu Pizzolitto.