Les avocats de Raymond Domenech, qui conteste son licenciement et réclame 2,9 millions, rencontrent jeudi ceux de la Fédération française de football (FFF) aux Prud'hommes de Paris pour une audience de conciliation qui risque de mal porter son nom, les positions étant figées.

Après le Mondial-2010 désastreux en Afrique du Sud, la FFF avait mis à pied mi-août le sélectionneur, dont le contrat avait expiré comme prévu le 31 juillet 2010, mais qui restait salarié de la Fédération, avant de le licencier début septembre pour faute grave, c'est à dire sans indemnité.

«Le caractère de la faute grave est totalement justifié, expliquait lundi à l'AFP Yves Wehrli, avocat de la FFF. La fédération a vécu la pire période de son existence, avec une image désastreuse donnée au monde».

Me Wehrli annonce une position d'une grande «fermeté» de la Fédération et se montre pessimiste concernant l'audience de conciliation, première étape obligatoire, avant, sans doute une audience sur le fond en fin d'année 2011.

«Si M. Domenech est prêt à transiger pour quelques milliers d'euros, pourquoi pas ? Mais compte tenu de la demande de M. Domenech... Là (2,9 millions d'euros), nous ne sommes plus dans le raisonnable, mais dans l'excessif et l'incongru», assène Me Wehrli.

La FFF met en avant trois faits pour justifier la faute grave: ne pas avoir averti sa hiérarchie des insultes lancées à son encontre par Nicolas Anelka à la mi-temps de France-Mexique, avoir lu le communiqué des joueurs grévistes, lors d'un entraînement à Knysna le 20 juin, et avoir refusé ostensiblement de serrer la main du sélectionneur adverse lors du dernier match des Bleus.

Trois motifs que la défense de l'ancien coach entend contester point par point.

«On ne résout pas une crise collective par le licenciement d'un homme seul, avait indiqué mardi à l'AFP Me Jean-Yves Connesson, avocat de Domenech. Notre axe de travail sera de démontrer que ce licenciement est infondé, abusif, et prétexte pour montrer du doigt un seul homme tout en oubliant de rappeler que les dirigeants qui l'ont licencié étaient sur place au moment des faits».