L'affaire des joueurs de l'équipe de France entendus comme témoins dans le cadre d'une affaire de proxénétisme écorne un peu plus l'image des Bleus, qui n'avaient pas besoin de ça à 50 jours du Mondial après l'épisode de la main de Thierry Henry.

À la Fédération française de football (FFF), comme chez Adidas, partenaire des Bleus, le discours officiel était le même lundi matin: «Cela relève de la sphère privée, il n'y n'a pas de commentaires à faire».

Mais une autre source à la FFF interrogée par l'AFP regrettait: «C'est un coup de plus sur l'équipe de France».

Car le mal est fait en termes d'image. Franck Ribéry a été entendu comme témoin, tout comme Sidney Govou, selon une source proche du dossier. Le joueur du Bayern Munich a reconnu des relations avec une prostituée, selon des sources judiciaires, mais assure ignorer qu'elle était mineure.

Ben Arfa: «Ce n'est pas moi»

Ribéry est passible de poursuites, mais, a rappelé le parquet de Paris, «il revient au juge de décider de le mettre en examen ou pas». Il n'y a pas automaticité. Le fait de solliciter des relations sexuelles avec une mineure prostituée est passible de trois ans de prison et de 45 000 euros d'amende.

D'autres joueurs de l'équipe de France pourraient être entendus, selon une source proche du dossier. La Gazzetta dello Sport avait évoqué sur son site internet Hatem Ben Arfa (Marseille), qui a nié tout lien avec l'affaire lundi soir sur la chaîne l'Équipe TV: «Ce n'est pas moi».

L'Olympique Lyonnais a tenu «à apporter publiquement son soutien» sur son site Internet à Govou «dont le nom vient d'être mentionné injustement dans une affaire judiciaire».

«Il n'a été entendu que comme témoin», s'est borné à commenter l'entraîneur de Ribéry au Bayern Munich, Louis Van Gaal. Lyon et le Bayern s'affrontent en Ligue des champions mercredi.

L'enquête porte sur une boîte de nuit parisienne soupçonnée d'employer des prostituées. Quatre personnes, sans rapport avec le football, ont été mises en examen et incarcérées pour des faits de proxénétisme aggravé.

Écho à l'étranger

Cette affaire trouve déjà un écho à l'étranger. En Espagne, Marca évoque «un grand scandale au sein du football français et de la sélection nationale» si «les informations se confirment».

En Angleterre, le Times relève que «Raymond Domenech, le sélectionneur de la France déjà en difficulté, avait autant besoin de cela que d'une balle dans la tête».

Effectivement, Raymond Domenech, conspué par le public français, avait déjà d'autres chats à fouetter avant l'annonce de la liste des 23 le 11 mai, jonglant entre les blessures ou le temps de jeu réduit de certains joueurs.

Sans oublier que Domenech a promis récemment de chasser les «ego» en équipe de France «à coups de fusil». Et le sélectionneur français devait déjà gérer l'image négative après la main de Henry qui avait amené le but (de Gallas) de la qualification des Bleus en barrage retour contre l'Eire le 18 novembre. Une polémique mondiale avait suivi.

Le label bleu avait encore été un peu plus souillé par le match amical complètement raté des Français le 3 mars contre l'Espagne au Stade de France (défaite française 2 à 0). Nicolas Anelka avait bien résumé l'impression laissée par les Bleus: «On aurait dit des pros contre des amateurs».