Le défenseur central Rio Ferdinand va de blessure en blessure depuis près d'un an, une fragilité chronique inquiétante pour Manchester United, qui reçoit Wolfsburg mercredi lors de la 2e journée de Ligue des champions, et pour l'Angleterre à neuf mois du Mondial.

S'il était titularisé contre les Allemands, ce ne serait que la 3e fois qu'il aligne deux matches depuis avril; Ferdinand n'a disputé que 23 des 53 derniers matches de son équipe. Cette saison, il n'est apparu que trois fois en Premier League.

«Il revient et il se blesse immédiatement ailleurs alors qu'il a besoin d'aligner les matches», grognait récemment l'entraîneur de Manchester United Alex Ferguson.

L'importance de Ferdinand pour son équipe est évidente. Elle ne peut être mieux illustrée que par la réticence de Ferguson à se passer de ses services pour les matches importants: comme face à Barcelone en finale de la Ligue des champions en mai (défaite 2-0), le défenseur a été titularisé le 20 septembre dans le derby contre City (4-3) alors qu'à chaque fois il est apparu diminué.

Le dos

Cuisse, mollet, adducteurs: les blessures varient. Mais elles trouvent leur source au même endroit. En décembre 2008, à la Coupe du monde des clubs au Japon, Ferdinand se réveille un matin avec un violent mal de dos qui le laisse sur le flanc cinq semaines. Depuis, la douleur ne l'a jamais laissé en paix malgré trois visites hebdomadaires chez un ostéopathe et un programme spécifique de préparation physique.

En avril, il reconnaissait être «un peu inquiet». Il expliquait aussi être prêt à accepter l'idée de boiter après sa carrière si c'était la rançon pour continuer quelques saisons de plus.

«Le problème risque d'empirer avec l'âge, mais je n'aime pas vraiment penser à ça», poursuivait le joueur qui aura 31 ans en novembre et n'a plus forcément beaucoup de saisons à jouer au plus haut niveau.

Après le Mondial-2006 raté par son équipe (élimination en quarts par le Portugal), après l'absence de l'Euro-2008, la Coupe du monde sud-africaine est une des dernières occasions de briller avec l'Angleterre pour celui qui reste le défenseur le plus cher de l'histoire de la Premier League depuis son achat à Leeds en 2002 (environ 45 millions d'euros) .

Son association avec John Terry est une des «poutres» de l'édifice que le sélectionneur Fabio Capello entend bâtir. Or les deux hommes n'ont été associés que deux fois lors des neuf dernières sorties de l'Angleterre. Et comme Wes Brown et Jonny Evans à Manchester, Joleon Lescott et Mathew Upson apparaissent juste pour le très haut niveau.

Malgré leurs bons résultats, la défense est le talon d'Achille des équipes de Capello et Ferguson. En 18 matches de l'Angleterre, seules des sélections mineures ne sont pas parvenues à trouver la faille dans l'arrière garde anglaise (Andorre, Kazakhstan, Slovaquie, Etats-Unis, Trinité et Tobago).

Pour Manchester comme pour l'Angleterre, il vaudrait mieux que la douleur se taise dans le dos de Ferdinand.