George Gillett a fait face à l'animosité des amateurs de sport de Montréal à Liverpool, mais ce n'est jamais facile peu importe l'endroit.

L'hommes d'affaires de 70 ans reconnaît l'importance des responsabilités qu'il a à l'endroit des amateurs de hockey, de sport automobile et de soccer qui sont partisans des équipes dont il est le propriétaire.«Tu sens la responsabilité et la gêne dans les occasions où tu n'a pas donné tout ce que tu aurais pu donner, a déclaré Gillett en entrevue. Il y a une certaine gêne et tu veux corriger le tir le plus rapidement possible.»

Pas seulement à Liverpool dans la Premier League, mais aussi dans la LNH avec le Canadien de Montréal et en NASCAR avec Gillett Evernham Motorsports.

Gillett a connu une année difficile alors qu'il a enduré les quolibets à Liverpool, où il est propriétaire de l'équipe de foot en compagnie de Tom Hicks.

La colère des partisans est surtout attribuable à la dette du club et à l'interruption du projet de nouveau stade à cause de la crise du crédit. Toutefois, les difficultés du club rival d'Everton, qui veut aussi bâtir un nouveau stade, et celles de Londres 2012 ont montré que les problèmes financiers ne sont pas exclusifs à Liverpool.

«Toutes les équipes sportives que je connais ont passé en revue leur avenir, mais je pense que c'est universel, pas juste quelque chose de spécifique au sport, a dit Gillett. Les gens qui font un lien direct entre la crise financière et le sport ont peut-être tort.

«C'est plus une question d'être prudent, de reconnaître que ce n'est pas le temps de faire des folies.»

Ce qui n'empêche pas Gillett de participer à la candidature montréalaise pour obtenir une concession dans la Major League Soccer et de lorgner le sport indien après plusieurs visites dans cette région du globe.

Sur les patinoires d'Amérique du Nord et les terrains de foot d'Europe, les avoirs de Gillett sont florissants.

Liverpool se trouve au sommet de la vague. Non seulement les tensions entre Gillett et Hicks se sont-elles résorbées, mais les Reds se retrouvent au sommet de la Premier League, donnant espoir aux partisans de décrocher un premier championnat anglais depuis 1990.

Des trophées du genre permettraient de panser les blessures d'une relation tendue entre les propriétaires et les amateurs.

Gillett se réconforte à l'aide de ce qu'il a vécu à Montréal. L'Américain a traversé la frontière pour prendre le contrôle du Canadien et il avait été fortement critiqué à l'époque.

«À Montréal, on s'inquiétait beaucoup du fait que j'avais acheté l'icône de toute une province, que j'étais un Américain et que je ne parlais pas français, a rappelé Gillett. Il y avait un certain niveau de soupçon, à savoir comment quelqu'un pouvait avoir autant d'argent - ça devait être par des moyens illégaux ou croches, pensaient certains. Ma réaction, ç'a été de ne pas m'indigner face à des gens qui avaient des questions légitimes. C'était correct et notre commentaire à l'époque, ç'avait été, «Laissons le temps faire son oeuvre et voyons voir si nous ne pouvons pas travailler ensemble là-dessus'.

«Et ç'a fonctionné. Personne n'échappe à la critique et tout le monde commet des erreurs, mais de là à voir une famille ou un partenariat spécifique se faire accuser par les médias...»

Gillett s'est alors arrêté net, conscient qu'il serait malhabile de rouvrir de vieilles blessures au moment où tout va bien pour Liverpool, tant au niveau national qu'à l'échelle européenne.

«Si Montréal peut servir d'exemple, (nous) avons prouvé que nos intentions étaient sincères, que nous étions réellement des partisans et que nous avions l'intérêt du club et des amateurs à coeur, a dit Gillett. Le temps est un élément crucial dans tout ça.»

À Montréal, la famille Gillett est devenue plus sympathique aux yeux des amateurs de hockey depuis qu'elle a pris l'équipe en mains en 2001. Les récents succès de l'équipe ont certes aidé.

Gillett n'a pas voulu répondre à des questions ayant trait à des situations spécifiques, se contentant simplement d'expliquer sa philosophie générale à l'aide de comparaisons entre Liverpool et le Canadien.

«Nous avons maintenant un club qui aura du succès à long terme, qui pourra aspirer au championnat à chaque année et qui ne dépend pas de l'embauche de joueurs à prix fort à chaque saison, a noté Gillett. Nous avons un merveilleux club qui a été bâti à l'interne et qui a été étoffé un peu avec des joueurs de premier plan. Nous ne dépendons pas de super-vedettes et c'est là un bon système.

«C'est un système auquel notre famille croit. C'est un système qui, nous croyons, va soutenir l'intérêt des amateurs pendant plusieurs années. C'est important d'avoir des amateurs qui sont heureux et qui sont fiers.»