L'attaquant français Antoine Griezmann a été désigné meilleur joueur de l'Euro 2016, au lendemain de sa défaite en finale face au Portugal, a annoncé lundi l'UEFA sur son site internet.

Le joueur de l'Atletico Madrid, âgé de 25 ans, meilleur buteur du tournoi avec 6 buts, a également délivré 2 passes décisives lors de la compétition. Il a notamment inscrit un doublé en demi-finale contre l'Allemagne (2-0). Il a été choisi par un panel de 13 observateurs, parmi lesquels Sir Alex Ferguson ou Alain Giresse.

Griezmann et Payet, ça leur servira

Antoine Griezmann, meilleur joueur de l'Euro pour l'UEFA, a perdu deux finales de rang. Dimitri Payet, célébré mondialement pour son but en ouverture, est maintenant détesté par les partisans de Ronaldo qu'il a blessé. Ils vont devoir apprendre de ces épreuves pour rebondir en vue du Mondial-2018.

« Je reviendrai plus fort et je donnerai tout pour enlever des titres », a promis « Grizou », 25 ans, qui a vu son rêve secret de Ballon d'Or s'évanouir dimanche soir : « Cristiano Ronaldo a gagné les deux grandes compétitions, donc je pense que ça y est, c'est fait ».

S'il avait longtemps pleuré après sa première finale perdue, de Ligue des champions, avec l'Atletico face au Real Madrid de CR7 (1-1, 5-3 t.a.b) le 28 mai dernier, il était hors de question de craquer une seconde fois, pour celui qui est devenu l'espace du tournoi le leader technique des Bleus. Et pas seulement, puisqu'il a été désigné meilleur joueur du tournoi par l'UEFA lundi. Logique après sa démonstration face à l'Allemagne championne du monde en demi-finale (2-0, doublé).

« Il n'y a pas de fatigue quand on joue une finale d'Euro. On est très triste, un peu énervé, mais c'est le football. Des fois il te donne, des fois il t'enlève ». Malgré la détresse de l'instant, après la défaite contre le Portugal en finale dimanche (1-0 a.p.), Griezmann a tout fait pour garder la tête haute jusqu'au bout.

« Tu seras un homme mon fils », clamait Rudyard Kipling dans son poème « Si » (« If »). Diego Simeone n'est pas le père de « Grizi », mais l'entraîneur argentin, qui l'a exhorté justement à « devenir un homme » à son arrivée à l'Atletico, l'a fait grandir en deux ans et a musclé sa « grinta » (combativité) naturelle.

« Joueur de haut niveau »

Ses qualités mentales, physiques aussi pour un joueur de gabarit modeste (1,75 m), capable de lutter dans les airs avec les plus costauds et de marquer de la tête (deux fois dans cet Euro), son talent et son intelligence de jeu, ont longtemps présidé aux destinées françaises dans la compétition.

Mais « Grizi » a atteint son sommet trois jours trop tôt, jeudi dernier face aux Allemands. Contre les Portugais, bien qu'il le réfute, la fatigue a joué son rôle. Au fil des minutes, les courses, les dribles, la lucidité ont inévitablement baissé et la réussite l'a fui.

« Il a eu des occasions, mais il est tombé sur un gardien (Rui Patricio, désigné lundi dans le onze type de l'UEFA) qui a fait des parades décisives. Je le félicite, il a été décisif en cherchant à jouer collectif. Il a manqué de réalisme et de réussite en finale, mais c'est un joueur de haut niveau », a salué Didier Deschamps.

Payet à bout de bras

Si Ronaldo a été sacré sans jouer ou presque, c'est parce que son genou gauche a plié après un choc avec Dimitri Payet. Le Réunionnais est la cible d'un vaste « bashing » sur Twitter de la part des admirateurs de CR7. L'origine des attaques peut parfois surprendre : le compte Instagram de Payet a ainsi été inondé de critiques, parfois très hargneuses... d'Iraniens. Car oui, CR7 est aussi une idole à Téhéran.

Mais le bilan Payet en dehors d'une finale et demi-finale ratées est positif. Sa frappe lumineuse de la 89e minute face à la Roumanie (2-1) en match d'ouverture reste dans les mémoires.

Contre l'Albanie (2-0), le joueur de West Ham fut encore le meilleur et a montré qu'il savait surmonter la pression, encore dans un match à couteaux tirés. Mais, fatigué, il a baissé de pied par la suite, notamment sacrifié sur l'autel du 4-2-3-1 voué à rapprocher Griezmann de Giroud et dans lequel, trop souvent exilé côté gauche, il a perdu de son influence.

« Dimitri a fait un excellent début d'Euro, il lui manquait un peu de fraîcheur sur la fin. Je retiens tout ce qu'il a fait de bon et de décisif », l'a toutefois félicité Deschamps, satisfait d'avoir un joueur capable de saisir sa chance, alors qu'il n'était même pas dans ses plans pour l'Euro il y a un an.

Payet, dans le sillage de Griezmann, est de ceux avec lesquels DD pourra paver le chemin vers le Mondial russe. Deux ans au cours desquels ils devront encore progresser pour permettre à la France d'asseoir ses nouvelles ambitions.

-Avec Nicolas Pratviel