L'Espagne, tenante du titre, s'est qualifiée pour les demi-finales de l'Euro-2012 en battant la France 2 à 0, grâce à un doublé de Xabi Alonso pour sa 100e sélection, sans forcer son talent dans un match peu spectaculaire, mais maîtrisé par la Roja, samedi à Donetsk.

L'Espagne, sûre de sa force, a, avec ce succès, effacé sa désillusion de 2006 où les Bleus de Zinédine Zidane lui avaient dicté une leçon en 8e de finale du Mondial allemand (3-1).

Les Espagnols rencontreront le Portugal de Cristiano Ronaldo en demi-finale, mercredi à Donetsk, un adversaire contre lequel ils sont invaincus dans les tournois officiels. Ils avaient fait match nul (1-1) à l'Euro-1984 et s'étaient imposés (1-0) en 8e de finale du Mondial-2010 dont ils sont également les tenants.

Pour les Bleus, l'aventure s'arrête là. Il n'y a pas eu de miracle, face à un rival qui lui a été supérieur et a enfin vaincu le signe indien en s'imposant pour la première fois en compétition officielle après cinq défaites et un nul concédé dans leur histoire commune.

Pour ouvrir le score contre une équipe de France toujours en construction, les Espagnols ont fait courir le ballon comme ils savent si bien le faire et ont exploité les erreurs d'une défense bleue expérimentale (sans Mexès, suspendu, avec Koscielny, dont c'était seulement la 4e sélection après 3 amicaux).

Cruel constat

Nullement gênée par l'option tactique défensive de Laurent Blanc, qui avait décidé de renforcer son milieu de terrain avec Debuchy et Malouda, l'Espagne a fait la différence sur sa première sérieuse incursion.

Alba s'est joué de Debuchy et a transmis un centre idéal pour Xabi Alonso, qui s'est offert une belle tête piquée pour tromper Lloris et célébrer sa 100e sélection sous le maillot espagnol (1-0; 19e). Puis, en transformant le penalty obtenu par Pedro (90+1) en fin de match, la soirée du «centenaire» fut parfaite.

Le premier but a au moins eu le mérite de bousculer un peu l'équipe de France, qui a été moins attentiste ensuite (55% de possession de balle espagnole au final).

Ce petit sursaut n'a pas surpris l'Espagne. Le coach de la «Roja» avait clairement identifié les deux dangers potentiels: Ribéry que les milieux espagnols ont d'abord fait courir derrière le ballon avant de lui couper les ailes, et Benzema, attaquant du Real respecté et craint par les joueurs du Barça, souvent marqué par deux ou trois joueurs pour l'empêcher de prendre la profondeur.

Quant à Cabaye, que les Espagnols ne connaissent pas encore, c'est Casillas qui s'est chargé d'un gant ferme d'arrêter le somptueux coup franc du joueur de Newcastle qui filait vers la lucarne (32e). Il a aussi coupé un centre-tir de Ribéry (70e).

L'aventure s'est terminée logiquement pour les troupes de Laurent Blanc, qui ne possédaient décemment pas assez d'armes pour contrecarrer la maîtrise technique et collective d'une équipe devenue en quatre ans la référence absolue du football international.

Sans joueurs de classe, la France savait qu'elle ne pourrait rien espérer dans cette phase finale, surtout contre les principaux favoris. Le match contre l'Espagne en a été une parfaite illustration. C'est le cruel constat que pourra faire Laurent Blanc à l'heure du bilan.