La Grèce, pays plongé dans une crise économique terrible, a déjoué tous les pronostics et s'est qualifié en quarts de finale de l'Euro-2012, en éliminant le grand favori du groupe A, la Russie, battu 1 à 0 samedi à Varsovie.

Il suffisait d'un nul et les Russes, qui avaient pratiqué un très beau jeu jusqu'à samedi, étaient en quarts de finale ! La Grèce, qui avait remporté l'Euro-2004 à la surprise générale, fait donc toujours trembler l'Europe du football.

Les Grecs, 2e du groupe A, affronteront en quarts de finale le vainqueur du groupe B (Allemagne, Pays-Bas, Portugal, Danemark).

Mais qu'importe le pedigree du futur adversaire, car comme l'avait lancé, bravache, le sélectionneur portugais de la Grèce Fernando Santos à la veille du match contre la Russie: «Notre équipe doit respecter son adversaire mais n'avoir peur de personne».

Le coach des Grecs avait même conclu devant des journalistes incrédules: «Nous serons ceux qui fêteront la qualification à la fin du match».

C'est toujours la même chose avec les Grecs, c'est quand ils paraissent, épuisés, perclus de crampes, qu'ils parviennent à exploiter la moindre erreur.

Et cette fois c'est le défenseur russe Ignashevich qui a remis de la tête le ballon dans la course du capitaine grec Karagounis. Ce dernier a trompé Malafeev d'une frappe croisée sèche au pire moment, dans les arrêts de jeu de la première période (1-0, 45+2).

Le banc grec a explosé de joie rentrant sur le terrain pour enlacer les titulaires comme si la fin du match avait été sifflée alors qu'il restait encore une mi-temps. Quelle image !

Pas d'incidents

En début de match, le scénario des Grecs ne se déroulait pourtant pas comme prévu. Santos avait visiblement décidé de ne pas jouer l'attentisme et le contre, comme d'habitude, mais de partir à l'abordage tout de suite.

Las, passées les six premières minutes, les Grecs semblaient avoir tout donné et subissaient alors le jeu en mouvement des Russes, qui ne forçaient pas leur talent, le score de parité les envoyant alors en quarts.

Les occasions tranchantes étaient cependant rares du côté russe. Et étonnamment, Arshavin, d'habitude plus agile, perdait beaucoup de ballons.

En dépit du «coup de gueule» qu'a dû pousser dans les vestiaires à la pause Dick Advocaat, leur intransigeant entraîneur néerlandais, les Russes ne parvinrent pas ensuite à renverser la situation.