L'UEFA a été informée vendredi matin seulement d'incidents isolés avec quelques chants racistes lors d'un entraînement public des Pays-Bas mercredi à Cracovie, mais l'UEFA précise ne pas voir reçu de plainte de la fédération néerlandaise de football.

«Si de tels comportements devaient se reproduire dans les futures séances d'entraînement, l'UEFA évaluera les mesures à prendre pour protéger les joueurs», développe l'instance européenne du football dans un communiqué.

L'UEFA n'entend pas fermer les entraînements publics, mais plutôt renforcer la sécurité à l'entrée des stades et travailler en plus étroite collaboration avec les clubs locaux pour éviter de nouveaux incidents de ce type.

L'UEFA avait confirmé jeudi avoir été la cible d'un petit mouvement de protestation lors de cet entraînement des Néerlandais, avec une banderole anti-Euro de partisans déçus que Cracovie ne soit pas ville hôte, mais avait démenti les cris à caractère raciste rapportés dès jeudi par certains médias néerlandais.

Plusieurs responsables de l'UEFA ont expliqué vendredi matin avoir contacté dès jeudi l'officier de sécurité des Pays-Bas qui leur a alors répondu: «il n'y a rien eu».

Puis, devant les déclarations de Van Bommel à la presse néerlandaise, l'UEFA a recontacté la fédération néerlandaise qui lui a répondu ce vendredi matin: «ça s'est produit».

«20 à 25 idiots»

L'UEFA n'entendait pas stigmatiser leurs interlocuteurs néerlandais ce vendredi matin, ni donner trop d'importance au fait de «20 à 25 idiots».

Les responsables de l'UEFA ont expliqué qu'un entraînement ouvert au public n'est pas surveillé comme un match officiel, ne bénéficiant pas notamment de caméras de sécurité ou autres enregistrant tous les faits et gestes du public.

«Ce n'était pas assez massif ni assez continu pour être évident, pour attirer l'attention dans un stade de 25 000 personnes», ont indiqué les porte-parole de l'UEFA.

L'UEFA n'entend pas donner une ampleur disproportionnée à ces incidents isolés: «Ce serait injuste de dire que la Pologne et l'Ukraine sont racistes».

«On a tous entendu des cris de singe», a déclaré Mark van Bommel, capitaine des Pays-Bas, dans un entretien accordé vendredi au journal néerlandais de référence De Telegraaf.

«On a tous entendu des cris de singe (pendant un entraînement public mercredi à Cracovie), on ne peut pas accepter ça, nous avons bien réagi (le sélectionneur néerlandais Bert van Marwijk a déplacé ses joueurs à l'autre bout du terrain en début de séance) et l'affaire a été réglée», explique le joueur de l'AC Milan.

«Durant le tournoi, si un seul d'entre nous est confronté à ces cris, nous irons immédiatement trouver l'arbitre pour lui demander d'intervenir», poursuit le milieu de terrain.

Mercredi, Michel Platini, président de l'UEFA, avait rappelé que l'Union européenne de football avait pris «une mesure importante il y a deux ans, en donnant la permission aux arbitres d'arrêter temporairement le match ou définitivement en cas de racisme». «Et nous les soutiendrons s'ils arrêtent le match», avait-il insisté.