De l'avis du sélectionneur français Laurent Blanc, l'Angleterre est favorite du groupe D que complètent l'équipe tricolore, la Suède et le pays coorganisateur, l'Ukraine. Cette déclaration a toutefois été faite avant la cascade de blessures anglaises, péripétie de plus dans une préparation pas comme les autres.

Combien de sélections ont en effet changé d'entraîneur seulement 40 jours avant le début d'un tournoi de cette importance? L'Angleterre l'a fait après la démission de Fabio Capello pour se tourner vers Roy Hodgson, apôtre d'un jeu plus direct et d'une forte organisation défensive. Dominés en terme de possession, ses joueurs ont d'ailleurs remporté leurs deux matchs amicaux par la marque de 1- 0.

En plus du manque de temps, Hodgson a été confronté à une série d'absences qui ont fragilisé sa charnière centrale et, surtout, son milieu de terrain. En plus du défenseur Gary Cahill, les milieux Gareth Barry et Frank Lampard sont ainsi rentrés à la maison à la fin du mois de mai. Steven Gerrard et un Scott Parker diminué - tendon d'Achille - formeront la paire de milieux axiaux, mais les solutions de rechange sont faibles sur le banc.

Finalement en attaque, Wayne Rooney a lui-même créé un casse-tête en raison de sa suspension pour les deux premiers matchs. Danny Welbeck, son coéquipier à Manchester United, va sans doute profiter de cette absence pour disputer son premier grand tournoi en sélection. Comme l'Angleterre, la France ne fait pas partie du groupe des favoris, mais de ceux qui se tiennent en embuscade. Après le fiasco du groupe de Raymond Domenech en 2010, Blanc a apporté du sang neuf et un nouvel état d'esprit à une équipe qui a désormais aligné 21 matchs sans défaite.

Affirmant sa rupture avec son prédécesseur, il a ainsi fait confiance à une nouvelle colonne vertébrale, dont le milieu défensif Yann M'Vila ou l'attaquant Karim Benzema. Si les qualifications et les matchs amicaux ont fait naître de belles certitudes à ce chapitre, l'interrogation concerne maintenant sa défense centrale. Après des suspensions et des blessures, Philippe Mexès et Adil Rami n'ont guère eu le temps de faire leurs preuves ensemble.

Blanc n'a d'ailleurs pas hésité à critiquer ses deux hommes capables du meilleur comme du pire. Voilà d'ailleurs le problème des Bleus qui, dans la recherche de leur nouvelle identité, peinent encore à effectuer un match entier. La récente sortie contre la Serbie a d'ailleurs débouché sur une excellente première mi-temps, sous l'impulsion de Franck Ribéry et Florent Malouda, suivie de 45 minutes insipides.

Ainsi va Ibrahimovic...

L'inconstance fait partie du portrait suédois des dernières décennies. Pour cet Euro, les Vikings misent encore beaucoup sur Zlatan Ibrahimovic, qui sera aligné en soutien de Johan Elmander. Le Milanais, qui traîne la réputation de disparaître lors des matchs importants, a déjà fait une brillante préparation avec trois buts inscrits lors des trois derniers matchs. Avec sa confiance caractéristique, à la limite de l'arrogance, le grand Zlatan a promis un bon tournoi. «Je suis comme le bon vin, je m'améliore avec les années», a-t-il même clamé à un journal suédois.

Quart de finaliste au Mondial 2006, l'Ukraine n'a plus vraiment les armes pour rêver d'un tel parcours cette année. Car si le facteur populaire fait toujours son petit effet, la sélection entraînée par Oleg Blokhin n'a pas su se renouveler. Elle se retrouve aujourd'hui avec un mélange de joueurs usés et d'autres éléments trop inexpérimentés. «Nous aurions dû rajeunir l'équipe après la Coupe du monde 2006, mais cela s'est avéré compliqué», a-t-il récemment indiqué.

Les derniers matchs amicaux n'ont d'ailleurs pas permis à l'Ukraine de se rassurer. Le souvenir d'un match nul contre l'Allemagne en novembre s'est évaporé après des défaites contre l'Autriche et la Turquie ces dernières semaines. D'où viendra le danger, alors? Andrei Shevchenko mise sur les «contre-attaques rapides, en passant par les ailes».

Prédiction:

1- France

2- Angleterre

3- Suède

4- Ukraine