Si la tendance se maintient, le groupe A, ou l'antigroupe de la mort, ne découlera pas sur des festivals offensifs. Mettant aux prises la Pologne, pays coorganisateur, et trois équipes qui ont peu marqué lors des qualifications, ce groupe se caractérise par sa relative faiblesse et son équilibre.

Placée avec la Grèce, la Russie et la République tchèque - aucune n'est classée dans le top 10 du classement FIFA -, la Pologne aborde son tournoi avec un espoir légitime d'atteindre les quarts de finale. Même si elle est la moins bien classée de l'Euro (65e), la jeune équipe de Franciszek Smuda a non seulement appris de son échec de 2008, mais elle a aussi vu l'émergence de quelques jeunes pousses.

Oubliées, donc, la dernière place de 2008 et la caricature assassine de l'arbitre anglais Howard Webb dans les médias après un penalty sifflé contre la Pologne. Après une année 2010 horrible marquée par huit matchs sans victoire, Smuda a renversé la vapeur en s'appuyant sur une défense hermétique derrière laquelle se trouve l'excellent gardien d'Arsenal, Wojciech Szczesny. Depuis une quinzaine de matchs, les Polonais sont les spécialistes des petits scores. La sélection n'a d'ailleurs jamais encaissé plus de deux buts depuis un revers de 3 à 0 face au Cameroun, en août 2010.

En contrepartie, Smuda a rapidement compris que son projet d'acquérir un style attractif et offensif était irréalisable. Déployée en 4-2-3-1, la formation semble notamment trop dépendante du jeune attaquant Robert Lewandowski, auteur de 22 buts avec le Borussia Dortmund cette année.

Une défense compacte

La Pologne partage, par contre, ses carences offensives avec ses trois compagnons de groupe. Que ce soit davantage par choix ou en raison d'un manque d'attaquant décisif.

Dans la première catégorie, les Grecs ont marqué les esprits avec leur victoire-surprise à l'Euro 2004. Malgré le départ du grand manitou Otto Rehhagel, la Grèce reste une équipe de contre-attaque qui met toujours l'accent sur un bloc très compact.

Si le nouveau sélectionneur Fernando Santos a apporté quelques retouches, autant sur le plan du style que des joueurs, la défense reste l'atout pour la Grèce. Car si son attaque a été la moins prolifique des pays qualifiés - 14 buts en éliminatoires -, sa défense est, statistiquement, au niveau des meilleurs du Vieux Continent.

Il est d'ailleurs ironique de constater que le quatuor défensif est le secteur qui a le plus évolué ces dernières années avec les arrivées de Kyriákos Papadópoulos (Schalke 04) et Sokrátis Papastathópoulos (Werder Brême), respectivement âgés de 20 et de 23 ans.

L'expérience russe et tchèque

Absente du dernier Mondial, la Russie laisse le souvenir d'une équipe offensive au jeu chatoyant sous la gouverne de Guus Hiddink. Le Néerlandais a depuis laissé sa place à son compatriote Dick Advocaat. Résultat: une transition en douceur pour un noyau de joueurs habitués à évoluer ensemble.

Avec un seul but encaissé entre la quatrième et la dixième journée des qualifications, les Russes ont, par contre, eu quelques soucis à faire trembler les filets adverses. Hormis une démolition d'Andorre (6-0), ils ont connu quelques pannes sèches pendant le parcours. Roman Pavlyuchenko, en chute libre depuis son passage à Tottenham, est en lutte avec Aleksandr Kerzhakov, 21 buts avec le Zenith Saint-Pétersbourg, pour le poste d'attaquant axial.

Une seule statistique suffit pour résumer les maux de la République tchèque. Avec quatre buts, dont trois penaltys, l'arrière gauche Michal Kadlec a été le meilleur buteur tchèque des qualifications. En déclin depuis quatre ans, Milan Baros est encore l'attaquant de choix de Michal Bilek.

Cette équipe vieillissante est donc sujette aux arrêts miraculeux de Petr Cech, brillant dans la conquête européenne de Chelsea et de la forme de Tomas Rosicky, réputé pour ses problèmes physiques.

Prédictions:

1- Russie

2- Pologne

3- République tchèque

4- Grèce