La Ligue de football professionnel (LFP) espagnole a décidé vendredi de ne pas faire une grève du championnat contre un projet d'abolition du privilège fiscal des joueurs étrangers les plus riches, mais veut que les pouvoirs publics fassent un geste.

«L'assemblée (générale de la ligue) a décidé de ne prendre aucune mesure de pression et de créer une commission de négociation pour engager un dialogue urgent et efficace avec les pouvoirs publics pertinents», a indiqué la LFP dans un communiqué à l'issue d'une réunion vendredi matin.

Les présidents de clubs ont donc décidé de ne pas mettre à exécution la menace de grève du championnat qui avait été brandie par la Ligue cette semaine, après l'annonce d'un projet de réforme fiscale affectant les clubs.

Le Parti socialiste s'est mis d'accord avec d'autres partis de gauche pour modifier la «loi Beckham», qui permet aux footballeurs étrangers de payer moins d'impôts que les contribuables nationaux à revenus équivalents.

Alors que les footballeurs espagnols sont imposés sur le revenu à 43%, les étrangers ne le sont qu'à 26%. Le projet vise à imposer les salaires supérieurs à 600.000 euros annuels, donc ceux des joueurs les mieux payés, au même niveau que les Espagnols.

«Nous n'avons pas été consultés» avant l'annonce de cette mesure, a regretté lors d'une conférence de presse à l'issue de l'assemblée le président de la fédération José Luis Astiazaran Iriondo.

Mais les clubs ne sont pas nécessairement d'accord sur le sujet, les moins riches étant a priori peu affectés par une mesure qui touche les grosses écuries du championnat.

Plusieurs joueurs célèbres comme les Espagnols Raul et Casillas ont trouvé la réforme normale, alors que le président du FC Barcelone, Joan Laporta, a par exemple estimé qu'elle porterait préjudice au football espagnol.

«Aucune voix discordante»

M. Astiazaran Iriondo a assuré qu'«il n'y (avait) eu aucune voix discordante», lors de l'assemblée générale, à laquelle participait des représentants des clubs des deux premières divisions. Le président du Real Madrid, Florentino Perez, s'était déplacé, mais pas M. Laporta. Le Barça était représenté par deux cadres.

La commission de négociation mise en place sera composée de MM. Astiazaran Iriondo, Perez, du président du FC Séville, José Maria del Nido Benavente, et des présidents de deux clubs de deuxième division, Numancia (Francisco Rubio) et du Nastic Tarragone (Xavier Salvado).

Cette commission va prendre contact avec les pouvoirs publics et faire des propositions. «Il faudra prendre des mesures» en faveur des clubs, a déclaré M. Astiazaran Iriondo.

Selon le journal El Pais de vendredi, les clubs souhaiteraient aussi une réforme de la loi audiovisuelle, qui impose actuellement qu'une rencontre par journée soit diffusée en clair.

Interrogé sur le point de savoir si les clubs accepteraient la fin de la loi Beckham en échange d'une réforme de la loi audiovisuelle, M. Astiazaran Iriondo n'a pas dévoilé quelles seraient les propositions des clubs.