Depuis le Mondial-2010 en Afrique du Sud, Bastian Schweinsteiger déchante: il est le devenu le symbole de la piteuse saison de son club, le Bayern Munich, et les supporteurs de l'équipe d'Allemagne ont commencé à le prendre en grippe.

Qu'il semble loin pour Schweinsteiger ce bel été 2010 où il avait enthousiasmé avec ses jeunes coéquipiers de la Nationalmannschaft la planète football au point d'être inclus dans l'équipe-type du tournoi.

Neuf mois plus tard, le milieu de terrain de 26 ans affronte samedi la lanterne rouge Mönchengladbach pour tenter de sauver la saison du Bayern, 4e de la Bundesliga et éliminé de la Ligue des champions dès les 8e de finale.

Pire, contre le Kazakhstan en match de qualification à l'Euro-2012 (4-0) et l'Australie en match amical (1-2) la semaine dernière, «Schweini», surnom qu'il exècre désormais, a été copieusement sifflé, à force de passes ratées et de décisions bien peu inspirées.

Le comportement du public a tellement déplu à Joachim Löw qu'il s'est senti obliger de voler au secours d'un joueur affichant déjà 87 sélections (21 buts): «Lui aussi a le droit d'avoir un jour sans, loin du niveau auquel il nous a habitué».

Les propos du sélectionneur allemand pourraient toutefois résumer sa saison 2010-11.

Vernis

Comme ses coéquipiers internationaux allemands, il est revenu fatigué, mentalement et physiquement, d'Afrique du Sud, mais si Philipp Lahm et Thomas Müller se sont depuis refaits une santé, Schweinsteiger n'a toujours pas retrouvé l'énergie qu'il avait la saison précédente.

Il n'a pas été aidé, il est vrai, par la décision de Louis van Gaal de l'aligner au poste de milieu offensif pour compenser les blessures des uns et méformes des autres.

«J'aurais pu dire non, je n'ai jamais caché que je préférais avoir un rôle plus défensif, mais je le fais pour le bien de l'équipe», a reconnu Schweinsteiger qui, convoité par les plus grands clubs d'Europe, a prolongé cet automne son contrat avec le Bayern jusqu'en 2016.

Autre élément à sa décharge, le départ en janvier du capitaine Mark van Bommel pour l'AC Milan, son partenaire dans l'entre-jeu depuis 2006.

Si Schweinsteiger qui, plus jeune, s'est vernis les ongles en noir et changeait régulièrement de coupes de cheveux, s'est assagi, il doit maintenant convaincre qu'il peut devenir un leader sur le terrain pour un Bayern en perdition en mars.

«J'aurais pu être plus virulent avec certains de mes coéquipiers et tenter de les réveiller sur le terrain», a-t-il reconnu.

Et de proclamer sa foi dans son club-formateur qui l'a lancé en 1re division à 18 ans: «Il n'y a pas beaucoup d'équipes qui soient meilleures que nous en Europe, nous avons tout ce qu'il faut pour remporter prochainement la Ligue des champions».