Une 15e Coupe d'Allemagne après un 22e titre de champion, le Bayern Munich est redevenu samedi roi incontesté du football allemand, mais l'ogre bavarois n'est toujours pas repu et attend avec impatience son duel contre l'Inter Milan en finale de la Ligue des champions.

Une semaine après y avoir empoché officiellement son titre de champion d'Allemagne, le Bayern a de nouveau fait chavirer le Stade olympique de Berlin avec un récital (4-0) contre le Werder Brême, pourtant tenant du titre et 3e du Championnat.

Après cette victoire, la 33e de la saison synonyme de huitième doublé Coupe/Championnat d'Allemagne, les louanges n'ont pas manqué, qu'elles viennent de Brêmois comme Tim Wiese («Dans cette forme, ils vont tout gagner») ou de critiques à la dent dure comme Oliver Kahn («Il y a bien longtemps que je n'avais pas vu une telle différence entre le Bayern et le reste de la Bundesliga»).

Les joueurs du Bayern et leur entraîneur Louis van Gaal, eux, sont restés étrangement modérés, comme si cette Coupe d'Allemagne n'était qu'une mise en bouche avant la finale de Madrid du 22 mai.

Ils ont bien sûr fêté leur victoire, mais une fois sortis du terrain, ils se sont projetés sur le match le plus important de leur saison.

«Le doublé, c'est bien, mais le triplé, c'est encore mieux. Ce triplé Coupe/Championnat d'Allemagne/Ligue des champions, on le veut absolument», a prévenu l'infatigable Philipp Lahm, seul joueur à avoir disputé les 52 matches de son équipe.

«Cette équipe est encore plus forte mentalement que celle de 2001 (date du dernier sacre européen, NDLR). Après ce doublé, nous n'avons strictement rien à perdre à Madrid», a renchéri Uli Hoeness, le président du conseil de surveillance.

L'«autre» finale

Contrairement à ses habitudes et comme annoncé avant même la finale, le Bayern a renoncé à présenter son nouveau trophée à son public dans le centre-ville où 130 000 supporteurs s'étaient massés dimanche dernier.

Van Gaal, déchaîné le micro en main et apparemment en discothèque avec ses joueurs pour fêter le titre de champion, est cette fois vite repassé aux choses sérieuses.

Il a accordé une journée de repos à ses joueurs, pendant qu'il planche sur ses retrouvailles avec son ancien assistant au FC Barcelone (1997-2000), Jose Mourinho, qui peut lui aussi réaliser dimanche le doublé Coupe/Championnat d'Italie.

«José Mourinho a pu voir qu'on pouvait pratiquer du beau football, mais il sait, en raison de notre période commune à Barcelone, comment je travaille et comment je prépare mes équipes pour une finale», a prévenu Van Gaal, déjà vainqueur de la C1 avec l'Ajax Amsterdam en 1995.

Karl-Heinz Rummenigge prépare, lui, une autre «finale»: lundi, il accompagnera Franck Ribéry à Lausanne pour son audition par le Tribunal arbitral du sport (TAS) qui doit se prononcer mardi sur la suspension qui prive le Français de la finale de Madrid.

Le président bavarois croit décidément que rien ni personne ne peut arrêter le Bayern et décèle «une vague de soutien en faveur de Ribéry en Allemagne et dans toute l'Europe».