En corrigeant la Juventus Turin (4-1) mardi en Ligue des champions, le Bayern Munich n'est peut-être pas redevenu en 90 minutes un grand d'Europe, mais le géant bavarois a laissé espérer à ses supporteurs un beau printemps.

Huit mois après sa débâcle de Barcelone (4-0) en quart de finale aller de l'édition 2008-09, le Bayern a renoué avec les grandes soirées européennes qui émaillent son palmarès.

«C'est une victoire historique, un événement extraordinaire, une nuit magique», s'est enflammé le président bavarois, Karl-Heinz Rummenigge, pas peu fier de rappeler que la Juventus n'avait jamais subi de défaite de cette ampleur sur son terrain.

Les dirigeants du Bayern n'hésitent pas à comparer le «miracle de Turin», comme est déjà surnommé en Allemagne ce succès, à la finale de la Ligue des champions 2001 remportée face à Valence (1-1, 5 t.a.b. à 4).

Ils vont peut-être vite en besogne: leur équipe a tout de même subi deux défaites contre Bordeaux, et la Juve ne fait plus vraiment peur en Europe.

Mais leur enthousiasme est compréhensible: la qualification pour les 8e de finale leur a paru un temps impossible et ils ont été eux-mêmes surpris par un Bayern jusque là laborieux en Championnat d'Allemagne comme en C1.

Cador

«C'est notre meilleur match de la saison avec une première période superbe. Nous qualifier de cette façon alors que personne ne nous en croyait capable, c'est fort», a souligné Louis van Gaal qui a failli subir le sort de son prédécesseur Jürgen Klinsmann après un calamiteux mois d'octobre.

Le Néerlandais n'a toujours pas récupéré Franck Ribéry, blessé et absent depuis le 3 octobre, mais il a trouvé son équipe-type, lui qui déroutait ses joueurs en bouleversant match après match son onze de départ.

L'équipe qui a dominé la Juve, est celle qui est revenue à quatre points du leader du Championnat d'Allemagne en battant Hanovre (3-0) et Mönchengladbach (2-1). C'est celle avec Gomez et Olic en pointe qui peut revenir sur le Bayer Leverkusen avant la fin de la phase aller le 20 décembre.

Mi-février, 2e du groupe A, le Bayern aura définitivement retrouvé Robben et Ribéry pour affronter un cador: «On peut hériter d'un gros tirage comme Manchester United, Chelsea, Arsenal ou le Real», a reconnu Rummenigge.

«A Turin, les joueurs se sont battus les uns pour les autres, c'est ce dont on a besoin pour l'avenir», a-t-il espéré. Le Bayern aura bien besoin de cette confiance retrouvée: il n'a plus dépassé les quarts de finale depuis son sacre de 2001.