« Elle sera l’une des meilleures équipes du circuit dès le jour 1 », affirme Diana Matheson, fondatrice et cheffe de la direction de la future ligue professionnelle de soccer féminin du Canada, en entrevue à La Presse.

L’ancienne double médaillée olympique canadienne ne parle pas au conditionnel lorsqu’elle s’exprime sur le sujet d’un potentiel club professionnel dans la Belle Province. Elle sélectionne plutôt le futur et l’impératif.

« Nous devons avoir une équipe là-bas [au Québec]. Le bassin de joueuses au Québec est énorme. Il y a tellement de talents au Québec qu’on ne peut passer à côté », a-t-elle admis.

Justement. Est-ce qu’il y a assez d’intérêt au Québec pour une, voire deux équipes ?

Il y a à la fois beaucoup d’intérêt et d’engouement pour la province de Québec. Nous voulons absolument qu’il y ait au moins une équipe au Québec pour commencer. Nous pensons que Montréal est un excellent marché et nous pensons également que Québec pourrait être une excellente destination.

Diana Matheson, fondatrice et cheffe de la direction du Project 8

Le circuit, qui opère sous le nom de « Project 8 » en l’attente d’un nom officiel, aura pour coup d’envoi avril 2025. Entre-temps, il y a beaucoup de pain sur la planche pour Matheson et ses partenaires pour arriver à bon port tout en respectant les échéances.

La présence de deux formations a déjà été assurée : les Whitecaps de Vancouver et les Foothills de Calgary, deux équipes professionnelles masculines, ont confirmé qu’elles créeront un pendant féminin à leur club. Ces deux équipes évolueront dans l’Association de l’Ouest, qui sera composé de quatre clubs tout comme l’Association de l’Est.

L’ancienne milieu de terrain désire avoir les huit équipes opérationnelles en décembre 2023 pour ainsi donner une fenêtre de 16 mois aux clubs pour mettre en branle leurs activités.

« Toutes nos meilleures joueuses professionnelles évoluent à l’étranger. Si nous voulons les faire revenir, nous devons créer une ligue professionnelle de classe mondiale pour elles », explique-t-elle.

Au Québec avec ou sans le soutien du CF Montréal

Contrairement aux Whitecaps, qui évoluent également en MLS, le CFM a confirmé en décembre que ce n’était pas dans les cartons du club professionnel masculin montréalais de se doter d’une équipe féminine. Le président du CFM, Gabriel Gervais, a fait remarquer que l’équipe est présentement trop déficitaire pour se permettre d’embarquer dans l’aventure.

Il n’a toutefois pas fermé la porte à la collaboration : « S’il y a une équipe professionnelle, que ce soit ici à Montréal, que ce soit à Québec, c’est sûr qu’on va leur tendre la main pour les aider », a assuré Gervais.

Matheson croit cependant que même si l’investissement dans la ligue aurait pu être une bonne idée pour le Bleu-blanc-noir, elle ne s’en fait pas trop.

Si j’avais des millions de dollars, j’achèterais une équipe professionnelle de soccer féminin. Mais si ce n’est pas le bon moment pour le CF Montréal, ce n’est pas le bon moment. Nous sommes définitivement intéressés par le fait que les femmes fassent partie intégrante de la propriété, qu’il s’agisse d’un propriétaire individuel ou d’un groupe de propriétaires.

Diana Matheson, fondatrice et cheffe de la direction du Project 8

Elle explique que les futurs propriétaires devront débourser 1 million de dollars pour obtenir les droits d’une organisation. Cependant, elle précise qu’un investissement total entre 8 et 10 millions sur les cinq premières années est « nécessaire pour posséder et gérer une équipe de soccer féminin de classe mondiale ».

Un apport financier précieux

L’entretien de La Presse avec Matheson suivait l’annonce de Canadian Tire comme troisième partenaire fondateur pour le circuit. La présidente espère que la ligue se rende à huit entreprises associées d’ici la fin de l’année.

« Les gens sont excités à l’idée de l’arrivée de cette ligue professionnelle féminine. Nous pouvons témoigner de la ferveur des entreprises canadiennes qui veulent soutenir ce projet, alors nous ne sommes pas trop inquiets de pouvoir obtenir les autres partenaires cette année », a-t-elle expliqué.

Un nom officiel avant juillet

Matheson a également dévoilé que le nom du circuit sera connu avant la Coupe du monde féminine de 2023, qui se tiendra en Australie et en Nouvelle-Zélande de juillet à août.

Elle a mentionné que le circuit travaillera de concert avec une agence pour trouver le nom approprié pour la ligue. Le nom de code « Project 8 » sera donc bientôt à l’eau.