Zachary Brault-Guillard s’est fait damer le pion une fois. Son objectif : ne pas se faire jouer le même tour cette saison.

« Maintenant, c’est à moi, entre guillemets, de me sortir les doigts des fesses pour prouver que je mérite ma place », a philosophé le principal intéressé, mardi.

Lors de la saison 2022, le latéral droit a été limité à cinq départs en MLS, compte tenu de l’acquisition et des performances d’Alistair Johnston. Lors de l’entre-saison, son homologue canadien a été vendu au Celtic de Glasgow, ce qui dégageait, en théorie, la voie pour Brault-Guillard.

Toutefois, le CF Montréal est allé chercher du renfort au poste de défenseur droit. Le club a fait l’acquisition d’Aaron Herrera contre un pactole incluant une somme de 500 000 $ d’allocation générale, un choix de premier tour au MLS SuperDraft en 2023 et une place de joueurs étrangers. Bref, le onze montréalais a délié les cordons de la bourse pour acquérir Herrera, ce qui laisse croire à Brault-Guillard que les dés sont pipés.

« Le club a mis les moyens pour faire venir un joueur. C’est à eux de voir. Il faut aussi justifier cet achat, donc le faire jouer. C’est souvent comme ça que ça se passe », a noté Brault-Guillard.

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Samuel Piette et Zachary Brault-Guillard

Chose certaine, celui qui entame sa cinquième saison au club ne veut absolument pas demeurer autant sur le banc que l’année précédente.

Personne ne voudrait continuer en tant que second. On est tous compétiteurs et on a tous des idées en tête.

Zachary Brault-Guillard

C’est un rôle qui n’intéresse pas le défenseur de 24 ans. Il a obtenu 19 puis 23 départs en 2020 et 2021 respectivement avant de voir son nombre de minutes être considérablement réduit. Son temps de jeu a été coupé de plus de moitié entre 2021 et 2022, et il n’est pas ravi.

« Je suis ambitieux. J’ai envie de jouer. Au bout d’un moment, tout joueur veut son temps de jeu. Si tu n’as pas de temps de jeu, tu essayerais de trouver du temps de jeu ailleurs. Pour l’instant, je suis avec le CF Montréal et ça se passe très bien », explique-t-il.

Et si ça ne se passe pas bien ? Les dirigeants « savent la suite des évènements si ça ne se passe pas en ma faveur ».

Ne dévoilant pas tout son jeu, Brault-Guillard a spécifié qu’il y a « des choses qui ne se sont pas faites. Le club m’a resigné : il estime que ma valeur marchande est bonne. […] Mes agents ont parlé avec la direction de certaines choses ».

« J’ai le goût d’aller en Europe »

Cependant, ce qu’il a mis au clair, c’est que son but ultime est de quitter le club pour aller jouer de l’autre côté de l’Atlantique comme ses anciens coéquipiers Ismaël Koné, Djordje Mihailovic et Johnston : « Depuis mon arrivée au CF Montréal, je le dis : j’ai le goût d’aller en Europe. »

Le joueur formé à l’Olympique Lyonnais n’a pas dit s’il regrettait d’avoir signé en avril 2022 une prolongation de contrat qui lui lie un peu les mains, mais il ne semblait pas le plus heureux de la situation. « Maintenant, c’est signé et je dois faire avec. »

Néanmoins, il a droit à une autre chance cette saison. Avec l’arrivée d’Hernán Losada comme entraîneur-chef, il peut partir sur de nouvelles bases et profiter des « nouvelles idées ».

« Il n’y a aucune précipitation, rappelle-t-il. C’est le début de la saison. » Force est d’admettre qu’il a raison, mais il voit lentement le jeu se développer devant lui et prépare un plan de secours.

Une des options pour engranger plus de minutes est la possibilité de jouer ailleurs. Il a ajouté être ouvert à l’idée de changer de poste si jamais c’est synonyme de plus de présences sur le terrain.

« J’ai été formé en tant que milieu, mais aussi latéral droit, a-t-il fait remarquer. Si un jour [Losada] veut que je joue au milieu, pour aider l’équipe, je le ferai. J’ai aussi un bon pied gauche. Si des fois je dois dépanner à gauche, je le ferai. »

S’il joue, Brault-Guillard pourra tourner la page sur une période plus difficile au CFM. S’il ne joue pas, c’est peut-être son chapitre à Montréal qui prendra fin.