Pour remplacer Wilfried Nancy, Gabriel Gervais dit rechercher des candidats « un peu comme » lui.

« On veut un entraîneur bon pour le développement des joueurs, a expliqué le président du CF Montréal en conférence de presse, mardi. Un bon pédagogue, qui croit en notre philosophie, en notre projet. »

Ces propos démontrent à quel point Nancy était, à la base, l’homme de la situation pour le club. Mais depuis son embauche, « l’eau a coulé par-dessous les ponts », comme le rappe Loud sur Le pont de la rivière Kwaï. Et pas juste un peu.

Il a dit « en toute transparence » qu’il avait « frappé un mur avec le clan Nancy », soit son agent Ron Waxman et lui.

Et il s’est amusé en racontant qu’à travers toute cette saga, en plus du potentiel maraudage impliquant le Crew et le clan Nancy, l’agent Waxman leur a « même proposé un coach ». « On est rendus là », a soufflé Gervais.

Le processus de recherche pour remplacer Nancy est déjà entamé, a assuré Gervais.

« Dans un esprit d’être proactif avec la présaison qui s’en vient rapidement, on a commencé des démarches préliminaires. Encore une fois, c’est Olivier Renard qui mène ce processus. »

Gervais a noté au passage que la rumeur voulant que trois candidats aient déjà été rencontrés, ébruitée il y a quelques semaines, « est complètement fausse ».

« En mode développement »

Gervais a continué de préciser le profil recherché, mardi, en notant le contexte particulier du CF Montréal en MLS.

« On n’est pas comme une autre organisation qui va faire venir les gros noms », a-t-il lancé, démontrant qu’un candidat comme Thierry Henry ne cadrait plus dans les plans du club.

« On est ici en mode développement, faire monter les gens de l’académie. Et vous avez pu apprécier le soccer qu’on joue. Donc on veut un coach qui souhaite jouer avec le ballon, jouer direct. Il y a des critères techniques, bien sûr. Et il y a des critères qualitatifs. »

« On sait que le français est important », a-t-il dit, en abordant lui-même le sujet.

Avec tout ça, le prochain entraîneur-chef du CF Montréal deviendra le 9e en 11 ans en MLS. Le CFM a « absolument » envie de stabilité à cette position, a dit son président.

Je le répète, notre souhait était de continuer avec Wilfried. Mais oui, on voit que la moyenne en MLS, c’est deux, trois ans.

Gabriel Gervais, président du CF Montréal

Il a néanmoins cité les noms de Jim Curtin à Philadelphie, Peter Vermes à Kansas City, Brian Schmetzer à Seattle, de « bons exemples » de stabilité, selon lui.

Il a rappelé qu’Olivier Renard avait maintenant un contrat à durée indéterminée en tant que directeur sportif et vice-président du club, signe concret de cette envie de stabiliser le gouvernail.

Gervais a dit vouloir un entraîneur « dans le même moule » que Wilfried Nancy. À ce chapitre, il est possible qu’il regarde chez lui.

« C’est sûr que dans l’académie, on a des entraîneurs qui veulent gravir les échelons. On va tout considérer. Des candidats dans notre académie, mais également des entraîneurs dans la ligue. »

« Il y a un processus de diversité qui doit être respecté aussi. Olivier a l’œil sur des joueurs partout dans le monde, mais c’est la même chose pour les entraîneurs. »

Qui ?

Amusons-nous donc à énumérer quelques candidats potentiels. Prenez note que ces hypothèses ne sont pas basées sur des informations privilégiées.

Il y a Haralambos « Bobby » Smyrniotis, entraîneur émérite du Forge de Hamilton, en Première Ligue canadienne. Il ne parle peut-être pas français, mais il a prouvé qu’il savait mener à bien un projet sportif ; le Forge a gagné trois championnats au cours des quatre dernières années.

On a interrogé Gervais à son sujet, mardi. Le fait qu’il n’est pas francophone est-il un frein à son embauche ?

« [Le français] est un critère important, mais ce n’est pas le seul, a répondu le président. De dire qu’un candidat peut cocher absolument toutes les cases et les critères, ça va être difficile. Mais croyez-moi, c’est quelque chose d’important pour nous. »

On doute fortement que le CF Montréal fasse de nouveau affaire avec le Crew de Columbus, mais chez son équipe de réserve, un certain Laurent Courtois est en poste. En plus de ses trois années avec le club de l’Ohio, le Français est déjà passé par les organisations du LA Galaxy et de l’Olympique lyonnais. Il a donc une belle connaissance du soccer nord-américain.

Sinon, peut-être qu’un retour de Mauro Biello serait à considérer ? Biello est l’adjoint de John Herdman avec la sélection canadienne. Il entraîne aussi les U20 du programme canadien. Congédié sèchement en 2017, il est depuis revenu en bons termes avec le club. Le nom du légendaire joueur de l’Impact a été ajouté au Mur de la renommée du stade Saputo, l’été dernier.

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE

Mauro Biello

Chez les Carabins, l’entraîneur-chef Pat Raimondo est en poste depuis 2001 à l’Université de Montréal. Sous son aile, les Carabins ont remporté 11 titres du RSEQ, dont lors des cinq dernières années. Il les a aussi menés à deux titres nationaux, en 2021 et en 2018. En plus d’une carrière bien remplie à différents niveaux du soccer universitaire, québécois et canadien, Raimondo a fait un stage chez l’Impact en 2000.

Marc Dos Santos, présentement adjoint chez le LAFC, a déjà souligné à La Presse que oui, il envisageait un retour éventuel à Montréal, mais pas maintenant. « Sa parole » donnée au LAFC est plus importante que tout, dit-il.

Patrice Bernier vient de s’entendre avec le Réseau des sports. Il serait donc surprenant de le voir revenir sur les lignes de côté.