CF Montréal Ismaël Koné officiellement transféré à Watford

C’était dans l’air, et c’est maintenant chose faite : Ismaël Koné a officiellement été transféré à Watford, en Angleterre.

Le jeune prodige québécois du CF Montréal rejoint donc une équipe de deuxième division anglaise, après une seule année professionnelle. Le transfert entrera en vigueur le 1^er janvier prochain.

« Nous sommes très heureux pour Ismaël, a déclaré Olivier Renard, directeur sportif et vice-président du club. Son évolution et le dénouement de ce transfert ont été très rapides. »

« Quand le talent est là, ce n’est pas une question d’âge ou d’expérience, ajoute M. Renard. Il a fait son choix parmi plusieurs options qui s’offraient à lui. Ismaël est certainement un bel exemple pour les jeunes montréalais et québécois. »

Dans une entrevue publiée par les réseaux sociaux de Watford, Koné explique que son nouveau club l’a contacté en septembre dernier.

« Mon agent est venu me voir pour me parler du projet, dit-il. À ce moment, j’étais occupé avec ma carrière. Mais j’ai toujours su que ce serait une bonne étape à franchir pour moi. »

Koné explique qu’il apprécie le style de jeu de possession que pratique Watford. Et il sait déjà qu’il y a plusieurs francophones là-bas, dont Ismaïla Sarr, qu’on a vu jouer avec le Sénégal à la Coupe du monde. Il y a aussi trois joueurs de la Côte d’Ivoire, pays d’origine du Québécois.

« Je me sentirai à la maison, et j’espère pouvoir discuter avec les gars bientôt. »

Le club ne divulgue pas de montant de transfert, comme c’est la norme en Europe. Mais l’informateur Fabrizio Romano, dimanche, parlait d’une « somme record » pour le CF Montréal. Rappelons que Djordje Mihailovic aurait été envoyé vers l’AZ Alkmaar pour plus de 6 millions de dollars, ce qui était déjà la plus grande somme de transfert engrangée par le CFM.

Ismaël Koné a 20 ans. Il était inévitable, et même prévisible, que son ascension fulgurante avec le CF Montréal en 2022 allait attiser la convoitise. Des rumeurs à son sujet avaient déjà émergé l’été dernier.

Parmi d’autres clubs, il avait été confirmé que Norwich et Sheffield avaient fait des offres au CFM pour la jeune pépite. Le transfert vers Sheffield était tombé à l’eau à la dernière minute, à la fermeture du marché des transferts, le 1^er septembre.

« Je veux remercier le club pour tout ce qu’il a fait pour moi, dit Koné dans le communiqué du CF Montréal. J’ai grandi en tant que joueur, mais aussi à l’extérieur du terrain. J’avais beaucoup de choses à comprendre, mais les gens ici m’ont aidé à me développer. Je suis reconnaissant, parce que j’ai eu l’opportunité de commencer ma carrière à la maison. »

Comme une étoile filante

Ismaël Koné est né à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Il est arrivé à Montréal avec sa mère à l’âge de 7 ans, et a grandi à Notre-Dame-de-Grâce, où il résidait toujours jusqu’à la Coupe du monde.

Le Québécois a disputé son tout premier match chez les pros avec un départ en Ligue des champions face à Santos Laguna, en février dernier. Il a d’ailleurs marqué dans une victoire montréalaise de 3-0 au Stade olympique.

Il est rapidement rappelé par John Herdman en sélection canadienne. Koné a fait ses débuts sous le maillot de l’unifolié en mars, à San José, face au Costa Rica.

Le jeune homme a très bien fait sous les ordres de Wilfried Nancy avec le CF Montréal : 26 matchs, dont 18 titularisations, 2 buts et 5 passes. Il se démarque même en éliminatoires, enfilant le premier but d’une victoire de 2-0 face à Orlando City SC en première ronde.

Cette année de rêve se conclut avec non seulement une participation à la Coupe du monde de la FIFA, mais aussi des minutes importantes dans les trois matchs du Canada. Il dispute respectivement 32 minutes contre la Belgique, 45 contre la Croatie et 29 contre le Maroc, pour un total de 106.

« C’était super, raconte Koné au représentant de Watford. On a pu affronter de grosses équipes. [...] J’ai vu cela comme une occasion de me comparer. C’était une belle expérience, et j’ai hâte d’en avoir d’autres. »

Watford est actuellement quatrième en Championship, avec 33 points. Pour passer automatiquement en Premier League, le club doit finir parmi les deux premiers. Ces places sont détenues, après 21 matchs sur 46, par Burnley (41 points) et Sheffield (38 points).

Au terme de la saison, les équipes de la 3^e à la 6^e position s’affrontent en matchs de barrage. Le gagnant rejoint les deux premières et passe en Premier League.

Une entre-saison occupée

Le CF Montréal, sous la direction sportive d’Olivier Renard, a adopté la philosophie d’un club formateur. On acquiert de jeunes joueurs ou on les fait monter de l’Académie, on les développe et on les revend à profit.

C’est ce qu’il a accompli avec Djordje Mihailovic : deux belles saisons ici au cours desquelles le CFM lui offre une vitrine. Son transfert vers les Pays-Bas a satisfait toutes les parties concernées, soit le joueur et les deux clubs. C’était son rêve de jouer en Europe, et le CF Montréal lui a permis de l’accomplir.

Même son de cloche pour Alistair Johnston. Le défenseur a été acquis il y a moins d’un an de Nashville, et Montréal lui a fait prendre du galon. Le voilà maintenant parti en Écosse, avec le prestigieux Celtic de Glasgow.

Et ce n’est peut-être pas fini.

D’autres joueurs qui ont pris part à cette belle saison montréalaise pourraient encore changer d’adresse. Le défi, maintenant, c’est de regarnir l’équipe. Le recrutement est au cœur de cette nouvelle philosophie. Une philosophie qui est d’ailleurs de plus en plus prisée en MLS.

Qu’on le veuille ou non, le meilleur niveau de soccer dans le monde, ce n’est pas dans le championnat nord-américain. C’est en Europe que les joueurs veulent évoluer. En se positionnant de cette façon, non seulement les jeunes espoirs vont avoir intérêt à venir à Montréal pour quelques saisons, mais aussi les équipes d’envergure en Europe vont prendre des notes : on peut faire affaire avec le CFM.

Encore faut-il qu’Olivier Renard et son adjoint Vassili Cremanzidis poursuivent sur cette lancée. Mais après deux transferts en trois jours, en plus de celui de Mihailovic au cours de l’été, force est d’admettre que le duo est bien parti.