On les dit méthodiques, cartésiens. Les Pays-Bas ont été à la hauteur de ces attentes lors de leur victoire de 3-1 contre les États-Unis, samedi. Les Néerlandais continuent donc tranquillement leur route et passent en quarts de finale de la Coupe du monde.

Tranquillement, parce que malgré une possession et une création de jeu à l’avantage des États-Unis, c’est au profit d’une précision chirurgicale en contre-attaque que l’Oranje s’est démarquée.

Son entraîneur Louis van Gaal n’a par contre pas été tout à fait satisfait de ce que sa troupe a démontré, surtout après les 45 premières minutes.

PHOTO ALBERTO PIZZOLI, AGENCE FRANCE-PRESSE

Louis van Gaal, entraîneur de la sélection néerlandaise

« À la pause, j’ai été très critique, a-t-il dit après le match. […] Nous avons souffert en première mi-temps, été souvent privés de ballon, et ce n’est pas acceptable au Mondial. Si on joue comme ça contre les meilleures équipes, ça ne va pas le faire. »

Du côté américain, le sélectionneur Gregg Berhalter s’est félicité d’avoir « bousculé » les Pays-Bas, « invaincus depuis longtemps », soit 19 matchs.

« Quand vous regardez la différence entre les deux équipes, les Pays-Bas ont eu la qualité pour conclure leurs occasions, a analysé l’entraîneur. Une qualité dont on a manqué un peu. »

Dumfries, décisif

À ce chapitre, l’homme du match pour les Néerlandais a sans aucun doute été Denzel Dumfries. Deux passes, un but. Il a ainsi été impliqué sur les trois réussites de son équipe.

Le jeu des Américains était positif, porté vers l’avant en entame de match. Mais Berhalter le disait : contre une formation aussi bien entraînée que les Pays-Bas, il faut savoir profiter de ses chances.

Parce que l’équipe de van Gaal, c’est sa spécialité. À la 10minute, un jeu de passes triangulaire s’entame derrière la ligne médiane. Le ballon est rapidement remis en profondeur vers Dumfries sur l’aile droite. Il envoie un excellent centre vers Memphis Depay dans la surface. L’attaquant néerlandais est fin seul, un thème récurrent de cette rencontre. Et marque. Un petit éclair de génie, et c’est 1-0. Contre le cours du jeu.

Les États-Unis n’ont pas baissé les bras, et ont continué d’attaquer. Mais leurs occasions se sont presque toujours soldées par des ratés de leur part, ou des arrêts somme toute confortables du portier Andries Noppert.

Oui, ils sont méthodiques, les Néerlandais. Mais pas tout à fait spectaculaires. Avec des Américains dominants mais inefficaces, le match a été terne pendant de longues minutes. L’ambiance monotone dans le stade Khalifa n’a pas aidé non plus.

Arrive la 46minute. Sur une action presque copiée-collée du premier but du match, Denzel Dumfries, encore lui, envoie le ballon sur un Daley Blind complètement ouvert dans l’axe. 2-0. Un jeu qui s’était mis en marche sur une entrée de touche.

« On menait 2-0, avec deux buts fantastiques, a noté van Gaal. Le premier est une splendeur et montre bien la dynamique collective. Un but d’équipe. »

Déjà, on pouvait signaler une performance décevante de la défense américaine, pourtant si solide jusque-là dans le tournoi. Et ça ne s’est pas amélioré.

Les États-Unis sont parvenus à se donner un peu d’espoir, temporairement, en bénéficiant d’une touche chanceuse de Haji Wright à la 76e. Mais quatre minutes plus tard, encore une fois, un joueur néerlandais est oublié derrière les remparts américains.

Nul autre que Denzel Dumfries. Pendant près de cinq secondes complètes, Dumfries appelle à un service, la main levée. Personne chez les Américains ne s’en soucie. Daley Blind, loin à gauche de la surface, le repère. Et lui sert un centre à la trajectoire parfaite. Le passeur se fait buteur, et anéantit les minces espoirs états-uniens en marquant le 3-1.

Quelques notes d’espoir

« Nous voulons toujours nous améliorer, a souligné le défenseur néerlandais Virgil van Dijk. Depuis le début du tournoi, c’est de mieux en mieux chaque match. Nous avons marqué des buts fantastiques. Le but américain, je ne sais pas comment il est entré. »

Si van Gaal était déçu de la performance de ses hommes après la première mi-temps, il s’est dit satisfait du résultat de la deuxième.

En seconde période, nous avons eu une possession de balle incroyable. Nous avons livré une performance sans faiblesse, même si nous avons pris un but bêtement […]. Cela fait un an que je le dis : nous pouvons être champions du monde. Je ne dis pas que nous le serons, mais nous le pouvons.

Louis van Gaal, entraîneur de la sélection néerlandaise

Les Pays-Bas affronteront l’Argentine en quart de finale, vendredi prochain. Les États-Unis, quant à eux, devront se rabattre sur l’espoir du grand potentiel de cette jeune équipe.

En espérant qu’elle le concrétise d’ici la Coupe du monde de 2026, en Amérique du Nord.

« Nous voulons créer des moments pour les gens à la maison, dans le but qu’ils deviennent amoureux du sport, a lancé le gardien américain Matt Turner. Ce soir n’a pas été l’un d’eux, malheureusement. »

Avec l’Agence France-Presse et l’Associated Press