L’Argentine contemplait le désastre. Puis, Lionel Messi l’a délivrée.

L’Albiceleste l’a emporté 2-0 face au Mexique, samedi, dans un match tendu au possible.

La pression, déjà tangible avant cette rencontre, n’avait fait qu’augmenter pendant 63 minutes. Le jeu était teigneux, crispé, comme il l’est souvent entre ces deux équipes.

Pour l’Argentine, la victoire face à El Tri était cruciale. Après sa défaite contre l’Arabie saoudite mardi, une des plus grosses surprises de l’histoire de la Coupe du monde, le précipice était tout près. L’ordre mondial du soccer avait été bousculé. Le peuple argentin, aussi.

Puis arrive la 64minute, toujours à 0-0. Lionel Messi reçoit le ballon dans l’axe, une passe d’Ángel Di Maria. Une touche, pour contrôler. Une enjambée, pour armer. Et, de son fameux pied gauche, bang. Sa frappe basse, de l’extérieur de la surface, cible le coin droit du filet de Guillermo Ochoa, et passe sous le gardien.

Rien qu’avec le visage de Messi, on a pu voir tout ce que ce but a représenté. Pour lui, pour sa sélection, pour sa nation.

« On savait que le match serait très difficile, a souligné Lionel Scaloni, sélectionneur de l’Argentine. La première période n’a pas été bonne, mais on a fait quelques ajustements et on a mieux joué ensuite. […] Et puis, vous savez ce qui s’est passé. Le numéro 10 a marqué, ce qu’il fait le mieux. On faisait trop de passes horizontales et on a mieux affronté la deuxième période, en étant plus agressifs. On s’est améliorés. »

On parle de délivrance, et le mot est juste. Parce que jusque-là dans ce match, rien n’y faisait. Malgré qu’elle avait l’ascendant en possession, l’Argentine n’avait que deux petits tirs tentés, et aucun cadré. Le match n’avait été spectaculaire pour aucune des deux équipes.

Le premier tir bien placé de l’Argentine a été la réussite de celui que l’on dit l’héritier de Diego Maradona, dont le deuxième anniversaire de la mort avait été célébré la veille. « Messi n’a besoin que de cinq minutes pour te faire mal, de 30 secondes, même », a rappelé Gerardo Martino, l’entraîneur du Mexique.

Leur deuxième ? Un petit bijou du jeune Enzo Fernández à la 87e. Une belle frappe enroulée du coin gauche de la surface, après une passe décisive… de Messi. Qui d’autre ?

PHOTO ODD ANDERSEN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Enzo Fernández

De l’autre côté, le Mexique a semblé vouloir jouer le nul dans cette rencontre. Malgré quelques percées intéressantes en zone offensive, on a laissé l’essentiel de la possession aux Argentins. Une stratégie qui a frustré et fonctionné pendant un temps, avant que le match ne bascule.

On a empêché l’Argentine d’avoir des occasions pendant une heure. On a joué comme ça parce qu’on a pensé que c’était la meilleure façon de contrer l’Argentine.

Gerardo Martino, entraîneur du Mexique

Scaloni a, quant à lui, voulu minimiser le poids que portent ses joueurs de l’Argentine sur leurs épaules.

« J’ai reçu un message, de mon frère me disant qu’il pleurait, a-t-il lancé. Je crois qu’il faut avoir un peu plus de bon sens. Je ne crois pas qu’on doive jouer plus qu’un match de foot. On doit faire sentir aux joueurs que c’est un match de foot. Sinon, ça sera toujours difficile. Il y a un sentiment de soulagement, mais c’est difficile de faire comprendre aux gens que le soleil brillera demain, qu’on gagne ou pas. »

Relancée, l’Argentine ? Après deux matchs, et en dépit de son échec cuisant face aux Saoudiens, elle se retrouve en deuxième position du groupe C. Son affrontement contre la Pologne de Robert Lewandowski (1re, 4 points), mercredi, fera foi de tout.

« La Pologne sera difficile à affronter, estime Scaloni. Toutes les équipes changent leur façon de jouer contre nous. Parce qu’il y a Messi, et beaucoup d’autres grands joueurs. »