(Doha) Stérile offensivement, la Tunisie s’est mise dans une situation très délicate au Mondial en s’inclinant samedi 1-0 contre l’Australie, mais elle veut croire à l’exploit contre la France lors du troisième match, mercredi, pour passer en huitièmes de finale.

Une victoire contre les champions du monde en titre est impérative mais pas suffisante. Les « Aigles de Carthage » auront besoin d’une conjoncture favorable dans l’autre match qui opposera l’Australie au Danemark.

Pour les « Socceroos », la situation est plus claire puisqu’une victoire contre le Danemark lui ouvrirait les portes de la phase à élimination directe.

« On a bien conscience que le prochain match sera face à un adversaire très fort mais il y a parfois des surprises », a lancé, après le match, le sélectionneur Jalel Kardi, qui a estimé que son équipe n’avait « pas mérité de perdre ».

Mais il a reconnu qu’elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. « Il faudra que l’on donne le meilleur de nous-mêmes, espérer concrétiser nos occasions et corriger nos erreurs des matchs précédents ».

Après 20 premières minutes soporifiques, où l’Australie a monopolisé le ballon mais sans jamais porter le danger vers le but d’Aymen Dahmen, les Tunisiens se sont fait surprendre sur la première occasion adverse.  

Sur un contre, Mitchell Duke a repris victorieusement de la tête un centre dévié de Craig Goodwin, l’homme qui avait marqué l’unique but australien contre la France (4-1).

« Ce match, on l’a perdu surtout en première période, surtout dans les 30 premières minutes », a pesté le milieu de terrain Naïm Sliti.

Ce but n’a pas vraiment réveillé les Tunisiens, présents dans l’engagement physique mais longtemps dénués d’inspiration offensive. Il a fallu attendre la 38e minute pour voir la première action tunisienne intéressante, lorsque le capitaine Youssef Msakni a tenté de s’infiltrer dans la défense adverse, en vain.

Les Tunisiens, qui avaient montré d’autres qualités lors de leur entame de compétition contre le Danemark (0-0) ont de nouveau souffert du même mal : un manque de réalisme rédhibitoire.

Ils se sont créé deux occasions franches juste avant la pause, Mohamed Dräger, à la conclusion d’un contre, obligeant d’abord le gardien australien Mathew Ryan à une belle parade (41e), avant que Msakni, encore lui, ne rate le cadre dans une position idéale face au but, à la réception d’un centre d’Issam Jebali (45e+3).

Manque de buteur

Les Tunisiens sont revenus après la pause avec de bien meilleures intentions, soutenus par plus de 20 000 supporters.  

Possession, tentative de percussion, utilisation des couloirs. Tout y était, sauf l’efficacité qui a fui les Nord-Africains : Jebali s’est enferré dans la défense (52e), Msakni a échoué sur Ryan, juste avant de tenter un tir de loin encore capté par le portier australien (72e).

Ni Msakni, qui à 32 ans revient de blessure et a peu joué dans son club qatari de tout le mois d’octobre, ni le Montpelliérain Wahbi Khazri, entré en fin de match pour tenter de sauver son équipe, n’ont réussi à faire oublier l’absence lors de ce Mondial d’un véritable buteur tunisien.

Plus maîtres de leur destin, les Tunisiens refusent de s’avouer vaincus par avance face à des Bleus qui, s’ils battent le Danemark en soirée, seront déjà qualifiés.

« Il y a eu des exploits dans le football, maintenant on va jouer la France, il faut gagner, et si on gagne on aura peut-être une chance de se qualifier », a résumé Sliti.  

La France, « c’est la grande nation du groupe, donc il faudra faire un exploit mais on en est capable. Dans les grands rendez-vous, on est là. On va bien étudier nos erreurs d’aujourd’hui pour revenir plus fort », a-t-il promis.

« Peut-être que les gens n’y croient pas, mais moi j’y crois jusqu’à la dernière minute je vais y croire. On a un rêve et ça continue », a-t-il conclu.