(Doha, Qatar) Sophie Laporte a participé aux Jeux d’été de Londres et de Rio. Aux Jeux d’hiver de Sotchi et de PyeongChang. Aux Jeux panaméricains de Toronto. Aux Jeux de la jeunesse de Buenos Aires et de Lausanne. Quoi d’autre ? Elle a aussi assisté à une Copa America, en Argentine. Maintenant, elle est ici, à Doha, pour la Coupe du monde de soccer.

A-t-elle gagné le gros lot au 6/49 ?

Même pas !

Son truc : elle a acquis une expertise pointue en gestion d’évènements sportifs. Une carrière fascinante qui l’amène d’un pays à un autre, selon les mandats. « Je suis toujours partante pour aller à gauche et à droite avec mon baluchon », m’indique-t-elle.

Sophie a toujours eu un intérêt pour le sport. Adolescente, elle jouait au tennis, au niveau provincial. Elle possédait du talent, mais pas suffisamment pour faire une carrière professionnelle. Afin d’atteindre les ligues majeures, elle a choisi une autre voie. Celle des études.

Après un baccalauréat à HEC Montréal, en 2011, elle a déménagé à Londres. C’était quelques mois seulement avant les Jeux de Londres. Elle s’est inscrite à la maîtrise en management du sport. Son sujet de thèse : la vente de billets de soccer aux Jeux. « Ensuite, je me suis impliquée au sein du comité organisateur des Jeux de Londres. J’étais affectée au tournoi de soccer. Ce fut une super porte d’entrée. Ça m’a donné le goût d’en faire plus. »

Au terme des Jeux, Sophie est revenue à la maison, où elle a travaillé brièvement pour l’Impact de Montréal, avant de se joindre au Comité olympique canadien, dans un rôle de soutien aux athlètes. Ça lui a permis d’assister à quatre éditions des Jeux olympiques. Une expérience marquante. Elle a ensuite posé ses valises à Lausanne, en Suisse, avant d’être pressentie par la FIFA, en 2020, pour diriger le département des services aux équipes.

Je ne connaissais pas grand-chose du Qatar. Je savais à peu près c’était où sur la carte, mais c’est tout. Je me suis dit : pourquoi pas ? J’ai plongé.

Sophie Laporte

Son département répond aux besoins des équipes nationales. L’éventail est large. Ça va de la réservation d’un hôtel à celle d’un chef cuisinier. Il y a toutefois des demandes universelles.

« Un critère important pour toutes les équipes, c’est la qualité de leur terrain d’entraînement. Nous avons une équipe de gestion des pelouses, qui a établi des plans de croissance du gazon selon des échéanciers précis. Les équipes cherchent aussi des exclusivités, selon le profil de leurs joueurs. Pensez à quelque chose d’unique pour l’hébergement. D’autres ont des besoins très spécifiques. Des kilos et des kilos de glace, par exemple, ou des billets pour un évènement. Mais en gros, ce que les pays souhaitent, ce sont des infrastructures de qualité. Et ça, le Qatar en possède. »

PHOTO FOURNIE PAR SOPHIE LAPORTE

Un conseil pour ceux qui souhaitent faire une carrière comme celle de Sophie : apprenez plusieurs langues. « On cherche des gens capables de communiquer avec chaque équipe dans la langue de ce pays. »

Elle-même en parle quatre — mais pas l’arabe, la langue officielle du Qatar. « Je connais les mots de base. Mais à Doha, il y a énormément d’expatriés. »

Les Qataris ne forment en effet que 10 % de la population. Les autres sont des travailleurs venus de l’étranger. « L’anglais est donc une langue qu’on peut utiliser dans la vie de tous les jours. Surtout dans les lieux de travail, où les gens viennent de partout dans le monde. »

Son mandat au Qatar achève. Où déposera-t-elle son baluchon après la Coupe du monde ? Elle l’ignore. Elle aimerait toutefois travailler pour le comité organisateur de la Coupe du monde de soccer de 2026, qui sera présentée au Canada, aux États-Unis et au Mexique. « Je ne sais pas à quel niveau. C’est certain que ce sera très différent de la Coupe au Qatar, mais il y a des apprentissages qui peuvent être appliqués. Le cœur y serait. »