Du vestiaire du CF Montréal émane un parfum de cohésion certaine. Même si on est sûrement loin des arômes de bergamote et de cèdre jaillissant des bougies offertes dans une boutique branchée du Mile End, on s’entend.

Parlez-en à Samuel Piette.

« On a tellement un bon vestiaire, a-t-il lancé, jeudi. Je pense que c’est le meilleur que j’aie connu dans ma carrière professionnelle. Et même non professionnelle. Ça fait en sorte que ça se voit sur le terrain. »

Et comment. Le CF Montréal est en train d’accomplir la meilleure saison de son histoire en MLS. En 2015, il s’était classé 3e dans l’Est avec 51 points. Cette année, avec 9 matchs à jouer, la troupe de Wilfried Nancy a déjà emmagasiné 43 unités et vise ouvertement le premier rang de la conférence.

Un succès que le co-capitaine québécois attribue à l’harmonie qui règne chez les joueurs.

« Les gars ont envie de jouer. Ils ont envie de se battre les uns pour les autres. […] Oui, on a des qualités sur le terrain, mais quand tu vois un gars qui a un peu de difficulté, et tu sais que tu peux compter sur celui derrière, ça fait en sorte que tu mets les bouchées doubles. »

Un propos corroboré par Mathieu Choinière, vendredi.

PHOTO ERIC BOLTE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Mathieu Choinière

« On sent que tout le monde est concerné dans le groupe, a indiqué le milieu de terrain. Que tout le monde a quelque chose à jouer. C’est ce qui nous tient ensemble. »

Wilfried Nancy parle effectivement d’un bel « état d’esprit » chez ses hommes. Il donne l’exemple de la victoire à Houston, samedi dernier. Un gain – le premier de l’histoire du club au domicile du Dynamo – que ses joueurs ont semblé trouver « normal ». C’était tout sauf le cas, estime-t-il.

« J’ai aimé ça, parce que ça prouve d’où on vient. […] Mais, je vous le dis, c’est anormal, ce qu’ils ont fait. Il faisait très chaud. C’est très difficile de jouer là-bas. »

« C’est avec beaucoup d’humilité qu’on a gagné ce match-là », rappelle l’entraîneur.

Des fleurs pour tout le monde

Les discussions avec les médias, jeudi, ont aussi donné lieu à des échanges de compliments entre Nancy et Piette.

PHOTO VINCENT CARCHIETTA, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Wilfried Nancy, entraîneur-chef du CF Montréal

Pour l’homme à la barre de l’équipe, le milieu de terrain québécois est un des architectes de cette cohésion. Sur le terrain comme à l’extérieur de celui-ci.

« Je l’ai rencontré le premier jour où j’ai signé mon contrat, raconte Nancy. Je lui ai tout de suite dit qu’il était important, pour l’équipe et la ville. Et malgré tout, il allait y avoir des moments où il n’allait pas jouer. Et Sam a toujours été exceptionnel dans ça. »

C’est en particulier grâce à lui que l’on a des résultats.

Wilfried Nancy, entraîneur-chef du CF Montréal, à propos de Samuel Piette

« J’aime bien avoir le ballon, mais Sam permet d’avoir le ballon par rapport à son désir de récupérer la balle, et après de bonifier. »

Ces propos sont rapportés au joueur quelques instants plus tard. Il commence par en être reconnaissant. « Ça fait chaud au cœur », dit-il. Puis explique que les réussites de l’équipe cette saison partent d’en haut.

« La manière dont on joue, le contenu qu’on donne sont sensiblement les mêmes à chaque match, souligne le Repentignois. C’est évidemment grâce aux joueurs, mais aussi à Wilfried et son staff. […] Tout le monde est important. On a un bon vestiaire. Le travail que Wilfried fait, chapeau. »

« Rigueur » et « patience » à domicile

Le succès de l’équipe à l’étranger a été bien documenté cette année. Mais il faut aussi gagner ses matchs à la maison. En l’occurrence, contre la Nouvelle-Angleterre, samedi, au stade Saputo.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Le Revolution de la Nouvelle-Angleterre (sur la photo, lors d’un match précédent au stade Saputo) s’amène à Montréal sur sa propre séquence de cinq matchs sans défaites.

Dans cette séquence de six matchs sans défaites, Montréal a fait match nul à deux reprises chez lui. Y a-t-il une forme de pression accrue lorsqu’on joue devant nos partisans ?

Nancy parle effectivement d’un « style de jeu différent quand les équipes viennent à domicile ».

Mais il veut voir son équipe continuer d’être « patiente avec le ballon », de jouer avec « rigueur », de ne pas « tomber dans la monotonie ».

Le Revolution pousse pour une place en séries. Son dernier match : un 2-2 enregistré à Toronto, mercredi.

« Il va y avoir de la fatigue de leur côté, croit Samuel Piette. Mais on attend la Nouvelle-Angleterre comme on a attaqué Houston, et comme on a attendu New York City. »

Du reste, une victoire contre la troupe de Bruce Arena placerait le CFM à deux petits points du premier rang de l’Est.

Et le groupe est gonflé à bloc, selon Samuel Piette.

« Il n’y a pas beaucoup d’équipes dans la ligue capables de se débrouiller contre le jeu qu’on fait. »