Ismaël Koné avait encore ses petits yeux du matin lorsqu’il s’est présenté devant les médias au Centre Nutrilait avant l’entraînement du CF Montréal, jeudi. Les questions qui lui ont été adressées ont tôt fait de le réveiller.

Comment as-tu vécu les rumeurs d’un transfert potentiel vers Norwich il y a quelques semaines, Ismaël ?

« C’est normal dans le monde du foot, répond-il aisément. Dès qu’il y a des rumeurs, ça part d’un coup. Je m’y attendais quand la nouvelle est sortie. Mais je ne me prends pas la tête avec ça. »

Ainsi, Koné confirme la rumeur lancée par la personnalité Fabrizio Romano sur Twitter : il y a bel et bien eu de l’intérêt à son endroit par ce club de deuxième division anglaise.

« Ils sont venus cogner à la porte, illustre le milieu de terrain montréalais. Ils ont fait une offre concrètement. Ils sont venus me regarder. C’était un club qui était intéressé. On ne s’est pas entendu sur le business, mais moi je n’ai pas de problème. Je serai toujours reconnaissant envers Norwich parce que c’est ma seule offre d’un club européen professionnellement. C’est quelque chose de grand pour moi, même si c’est juste une offre. Ça s’est bien passé et fini. »

Ismaël Koné parle encore des Canaries comme d’un « objectif ». Même s’il estime que « pour l’instant, [il est] bien à Montréal », ne voulant pas trop se projeter vers l’avenir.

« Je ne pense pas à quand je vais aller là-bas, où je vais être, avec qui je vais jouer. Je me concentre sur moi, sur ce que je peux faire pour devenir le meilleur joueur possible. Chaque jour. Pour aider mon équipe. »

La carrière de l’athlète de 20 ans ne fait que commencer. Il a fait ses débuts professionnels en février dernier. Puis a hâtivement été rappelé en équipe canadienne. Une ascension rapide, qui n’est pas sans rappeler celle de Ballou Jean-Yves Tabla.

Koné souligne que « ce sont des situations différentes », mais qu’il en a tout de même discuté avec certaines personnes.

« Je ne pense pas forcément à Ballou quand je prends ma décision. Mais c’est sûr que j’ai parlé avec des gens qui m’ont expliqué la situation et comment ça s’est passé avec lui. Je n’en prends que des bonnes choses. »

Du reste, Koné se dit « bien entouré » et « tellement reconnaissant » de l’accueil qu’il reçoit au sein du club depuis ses débuts.

« J’ai la chance d’arriver dans un vestiaire où tout le monde m’a pris et a vu mes défauts. Ils ont pu m’aider à leur manière. Et ça m’a vraiment aidé à grandir en tant que joueur cette année. »

Une rencontre avec les réservistes

PHOTO GARY A. VASQUEZ, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Joaquin Torres

Il y a une certaine tendance chez le CF Montréal dans les derniers matchs : si le onze partant est toujours très compétitif, ça se complique lorsqu’on fait entrer les réservistes.

Et pourtant, on disait de la profondeur du club en début de saison qu’elle était un de ses atouts principaux. Aujourd’hui, certains joueurs jouent moins. D’autres, moins bien.

Wilfried Nancy a offert de longues réponses à ce sujet, jeudi.

« C’est pour ça que le métier est difficile, a-t-il souligné. […] J’ai été joueur. Ils ont envie de jouer et quand ils ne jouent pas, on leur prive de leur passion, de ce qu’ils aiment faire. Alors j’ai pris conscience de ça. Il y a 10 jours, j’ai convoqué tous les joueurs qui ne jouaient pas beaucoup. Je leur ai parlé individuellement. C’est bien beau de parler aux joueurs qui jouent, mais j’ai appris que dans ce métier-là, il faut parler avec les joueurs qui ne jouent pas. Et il faut être clair avec eux. »

Il leur a expliqué ce qu’ils devaient améliorer, et qu’ils sont « extrêmement importants » pour le groupe.

« Tant que j’ai des joueurs qui sont là, ça veut dire que je compte sur eux. Et si je ne compte pas sur eux, je vais voir Olivier [Renard, le directeur sportif] et je dis : “Olivier, je n’ai plus besoin de ce joueur-là”. Parce que l’attitude n’est pas bonne, ou parce qu’il n’est plus heureux ici, ou parce qu’il y a un problème. Mais ce n’est pas encore arrivé. »

Nancy veut « remercier publiquement » les joueurs qui ne jouent pas beaucoup. Il ne les nomme pas, mais on estime qu’il parle entre autres de Sunusi Ibrahim, dont la dernière apparition date de la fin mai. De Rida Zouhir, qui n’a pas foulé le terrain en MLS depuis mars. Même de Mathieu Choinière, qui ne figure plus aussi régulièrement dans l’alignement de départ qu’au début de l’année.

Une partie de leur solution provient du « travail quotidien ». Joaquín Torres, qui lui aussi connaît des moments difficiles depuis sa belle période en mai, abonde dans le même sens.

« La seule manière [de m’améliorer] c’est de redoubler d’ardeur à l’entraînement, communique-t-il par le biais d’un interprète. C’est ce que je fais. Je travaille doublement plus fort, à 110 %. »

« L’objectif c’est de continuer à grandir et atteindre le niveau supérieur », ajoute-t-il lorsqu’on lui fait remarquer son tatouage du pokémon Charmander à la cuisse gauche. Sans doute souhaite-t-il évoluer pour éventuellement devenir le Charizard du ballon rond.

Pantemis ou Breza ?

PHOTO ERIC BOLTE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Sebastian Breza

Wilfried Nancy avait causé la surprise mercredi dernier, en faisant confiance à Sebastian Breza devant le filet à Columbus, après que James Pantemis ait très bien fait lors du mois de juillet. Et voilà que Pantemis revenait devant la cage montréalaise au stade Saputo, samedi dernier contre l’Inter Miami.

La question reste entière, deux jours avant le match à Houston : lequel des deux est le gardien partant ?

« J’aime l’alternance, répond Nancy. […] En début d’année, j’avais dit qu’il faut un premier ou un deuxième. Et je continue à dire qu’il faut ça. Mais dans le moment, par rapport au profil de gardien que l’on a, et la chimie qu’ils ont entre eux, je pense qu’une des solutions peut être de faire des rotations. »

« Peut-être qu’au bout de 7 ou 8 matchs je vais changer d’avis. Mais pour l’instant, on est dans ça. »