Avec les Carabins, Guy-Frank Essome Penda a tout cassé. Le joueur de soccer — et ingénieur – espère maintenant répéter ses exploits… entouré de volcans.

Bienvenue à l’Auckland United FC, en Nouvelle-Zélande.

« Quand je suis arrivé avec l’équipe, tout le monde a été super chaleureux et accueillant, raconte Essome Penda en entretien virtuel avec La Presse. J’ai tout ce qu’il me faut pour que je puisse bien performer et évoluer sur le terrain, mais aussi à l’extérieur de celui-ci. »

Tout a souri à l’attaquant de 26 ans dans la dernière année. Il a terminé sa maîtrise en génie informatique à Polytechnique. En plus d’être nommé coup sur coup joueur par excellence des Carabins, du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) et du circuit universitaire canadien en 2021.

C’est son but en prolongation face au Rouge et Or qui a envoyé les Bleus en finale l’automne dernier. Ensuite, c’est sa frappe en tirs de barrage qui a offert le titre national à son équipe.

Bref, il a terminé sa carrière sportive universitaire en grand. Pourquoi a-t-il choisi la Nouvelle-Zélande pour la poursuivre chez les professionnels ?

« C’est un concours de circonstances », explique-t-il, alors que les premiers rayons du petit matin néo-zélandais percent l’écran. « À la fin du championnat canadien, Marie L’Allier [son agente] m’a offert son aide. À ce moment-là, j’étais en train de choisir ce que je voulais faire par la suite. »

Parce qu’il était « dans un énorme doute », se rappelle-t-il.

« J’envisageais peut-être de poursuivre en Première ligue canadienne (PLC). En même temps, ma copine a choisi de faire son doctorat en éducation en Nouvelle-Zélande. Je devais alors faire un choix. »

Il dit avoir reçu quelques offres en PLC, qu’il avait même « commencé les démarches en début d’année ». Mais il y avait aussi sa carrière d’ingénieur qui prenait son envol.

« Marie m’a aidé à contacter les personnes en Nouvelle-Zélande, à l’Auckland United. À partir de ce moment, mes énergies étaient consacrées à ce projet. 

À Auckland, il continue de travailler pour l’entreprise montréalaise Innocap, dont il est employé depuis 2019. « Ça fonctionne très bien jusqu’à présent », assure-t-il, malgré le décalage de 16 heures.

Ajouter cette expérience à son bagage

Guy-Frank Essome Penda réside chez les Kiwis depuis un mois. À Auckland, il dit s’émerveiller des « vues magnifiques sur la ville presque en entièreté » et « des volcans par-ci, par-là ».

Puis il nous raconte une anecdote qui l’a marqué. Chez son club cette fois.

« Ici, après les matchs à domicile, le club fournit un dîner aux deux équipes, et les deux équipes s’assoient chacune à leur table. Avant que le souper commence, chacun des coachs va prendre un moment pour parler du match, pour féliciter l’autre équipe, et vice-versa. Disons que ç’a été un choc pour moi, parce que je n’avais jamais vécu ça par le passé. »

Essome Penda a été titulaire pour la première fois samedi dernier, un match nul « un peu chanceux » de 3-3 face à Takapuna.

Il note un niveau supérieur au circuit universitaire canadien, mais qui n’atteint pas tout à fait celui de la PLC.

C’est une ligue semi-professionnelle, mais l’organisation me fait croire que ça pourrait tout à fait être une ligue professionnelle.

Guy-Frank Essome Penda

« Le club a pris en charge mon logement, ils m’ont fourni une voiture pour me déplacer aux entraînements. Ils ont payé mon billet d’avion. »

L’Auckland United évolue dans la Ligue régionale du Nord, en Nouvelle-Zélande. Il y en a deux autres : celle du Centre, et celle du Sud.

La saison est divisée en deux phases. La première est celle qui se joue actuellement. Au terme des 22 journées de championnat, les 4 premiers au classement du Nord se qualifient pour la Ligue nationale, tandis que 3 équipes du Centre et 2 du Sud vont les y rejoindre.

Après 18 matchs, Auckland est en bonne position pour passer à la deuxième phase de la saison, ladite Ligue nationale, qui constitue le plus haut niveau du soccer néo-zélandais. Les deux meilleures équipes de ce championnat se qualifient pour la Ligue des champions de l’Océanie.

Guy-Frank Essome Penda ne sait pas encore combien de temps durera cette escale néo-zélandaise.

« C’est à peu près quatre ans qui sont prévus », en fonction du doctorat de sa copine. « Après, c’est un peu trop tôt pour dire combien de temps je vais rester ici. On va voir comment ça évolue. »

« Je crois tout à fait que cette expérience pourra me servir pour aller plus loin. »