Une victoire sous le thème de la fête nationale pour le CF Montréal

Lorsque le ballon tiré du pied de Mathieu Choinière est entré dans le filet, samedi soir au stade Saputo, on a senti une énergie spéciale émaner de la foule.

D’abord, parce que ce but à la 47^e minute donnait les devants 2-1 – pour de bon – au CF Montréal contre le Charlotte FC. Ensuite, parce que les cordages bougeaient tout juste devant des Ultras de retour en tribunes pour la première fois depuis septembre dernier.

Mais surtout, parce qu’un Québécois faisait gagner son club au lendemain de la fête nationale. Et de belle façon, en plus.

« C’est malade ! », a lancé Choinière devant les médias après la rencontre. Il s’était présenté à la mêlée de presse avec un chapeau de cowboy bleu fleurdelisé, souhaitant « bonne Saint-Jean à tout le monde ».

Le milieu de terrain venait tout juste d’entrer dans le match au retour des vestiaires. Il remplaçait Lassi Lappalainen qui, du reste, n’avait pas fait une mauvaise première période. Quatre-vingt-dix secondes plus tard, le Québécois était brillamment servi par une passe transversale de Romell Quioto. Il montait jusque dans la surface de réparation à partir de la gauche. Un petit crochet pour remettre sur son pied droit, et son tir faisait sublimement son chemin jusqu’au coin droit.

« J’avais du jus pour 120 minutes ! », s’est-il exclamé, notant à quel point l’adrénaline allait le porter jusqu’à la fin de la rencontre.

Le moment a même ému son entraîneur-chef Wilfried Nancy.

« Ma femme me reproche souvent de ne pas être le plus expressif des garçons, a-t-il blagué en conférence de presse. Mais j’ai eu des frissons, tout simplement. »

La veille, Nancy avait demandé à Samuel Piette d’expliquer la signification de la fête nationale du Québec aux joueurs du CF Montréal. Un discours qui avait aussi lieu après une dure défaite de 4-0 contre le Toronto FC en Championnat canadien, mercredi dernier.

« Il a expliqué quelle était la différence avec la fête du Canada, raconte Nancy. Moi, ça m’a permis de rebondir sur les cultures différentes, pourquoi les joueurs sont là, et pourquoi jouer contre Toronto, c’est important. »

Charlotte n’a plus offert de grande opposition pour le reste de la demie. Il faut dire que 10 de ses joueurs étaient soumis au protocole de la COVID-19 de la MLS, samedi soir. Le gardien George Marks et le milieu Koa Santos en étaient à leurs premières minutes avec leur club cette saison.

Mason Toye, enfin

On est passé à quelques petits centimètres d’une autre histoire parfaite, samedi.

C’est que l’attaquant du CF Montréal Mason Toye, avec ses deux blessures qui l’ont tenu à l’écart de la pelouse depuis le mois d’août 2021, a enfin pu revenir au jeu. Il remplaçait Joaquín Torres à la 77^e. À la 78^e, son tir de la tête ratait tout juste le cadre.

Sa présence sur le terrain a néanmoins fait bien des heureux chez les Montréalais.

« Il a beaucoup, beaucoup, beaucoup travaillé, a continué l’entraîneur. Il a été très courageux. »

« C’est un gars qui travaille tellement fort à l’entraînement, a quant à lui noté Mathieu Choinière. On voulait tous qu’il revienne. Il a presque marqué, ça aurait été malade. »

Une première mi-temps sans rythme

Le début de rencontre laissait présager une première mi-temps enlevante. Mais après les buts rapides de part et d’autre, le rythme de jeu s’est nettement calmé.

Quioto faisait mouche dès la 6^e minute sur une belle frappe du pied droit d’un angle restreint. Saluons la belle passe de Zachary Brault-Guillard en profondeur derrière la défense sur l’action. C’est donc un but et une passe pour l’international hondurien, samedi.

Les visiteurs n’ont eu besoin que de trois minutes pour recoller, gracieuseté du pied droit du défenseur Guzmán Corujo. Il trouvait le fond du filet avec un tir à l’embouchure. Victor Wanyama avait malencontreusement fait dévier le ballon vers l’heureux joueur de Charlotte. 1-1, à la 9^e minute.

Les Ultras de retour

On le disait : les Ultras étaient de retour au stade Saputo. Ils étaient absents depuis septembre dernier, eux qui s’opposent au « rebrand » de l’Impact. Ils ont affiché quelques banderoles à ce sujet au cours de la rencontre.

Installés dans la section 131 avant le match, ils se sont finalement imposés dans la 132 peu avant le coup d’envoi. Le club a donc dû déplacer les partisans qui avaient acheté des billets dans cette section, l’ancienne du groupe de supporters.

Leur présence a tout de même ravi les principaux acteurs de ce match.

« Je les ai entendus, a noté Nancy. Il y a eu des rebondissements entre les deux kops. Il y a eu du bruit. Tant mieux. »

« Plus on entend du bruit, plus c’est le fun, a souligné Choinière. Ça nous motive. Ils sont les bienvenus, ça fait plaisir. »