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LE MATCH

Réalisme. Adresse. Résilience. Vivacité d’esprit et d’exécution. Autant de termes pour décrire la performance qu’a offerte Tottenham sur la pelouse de Manchester City, samedi.

Les hommes d’Antonio Conte sont allés chercher une remarquable victoire de 3-2 à l’Etihad. Ils peuvent notamment remercier le brio de Harry Kane, ainsi que son association létale avec Heung-min Son. Mais surtout, surtout, il faut saluer la détermination défensive aux remparts des Spurs.

Dejan Kulusevski, à son premier match en Premier League avec Tottenham, a marqué dès la quatrième minute contre le cours du jeu. Comme tous les buts des visiteurs, d’ailleurs.

Parce que Manchester City démontrait une telle domination avec le ballon, il n’y avait pratiquement aucun scénario dans lequel les joueurs de Pep Guardiola n’allaient pas finir par trouver la brèche.

Ils l’ont trouvée à la 33e, gracieuseté d’Ilkay Gündoğan. C’était 1-1. Avec la pression affichée par City, on pensait bien que les valves étaient maintenant ouvertes.

Mais c’était mal juger l’efficacité des contre-attaques des Spurs.

En deuxième demie, quand Tottenham reprenait le ballon, on se portait vers l’avant en vitesse. Les passes étaient aussi précises que le travail d’un chirurgien plastique de Beverly Hills, pour reprendre la métaphore de l’analyste de bobsleigh de Radio-Canada Nils Oliveto.

À la 59e, lors de l’une de ces occasions, Son a centré pour Kane dans la surface. Jouant la ligne du hors-jeu à la perfection, l’artilleur des Spurs a fait mouche sur réception, 2-1 Tottenham. Les deux hommes sont ainsi devenus la paire la plus prolifique de l’histoire de la Premier League, à égalité avec Frank Lampard et Didier Drogba. Pas mal.

City continue de pousser. Tottenham continue de défendre. On refuse un but à Kane, la VAR a décelé un hors-jeu. Riyad Mahrez égalise pour les Mancuniens à la 92minute, sur penalty accordé par la VAR. Notons la belle soirée de travail des officiels à la vidéo, d’ailleurs. Des décisions rapides et justes.

Sauf que la surprise n’allait peut-être pas se manifester, finalement.

Ah, tiens, les Spurs se portent en attaque à la 95e. Oh, quelle belle passe en profondeur à droite de Rodrigo Bentancur vers Kulusevski, les deux nouveaux arrivages à Tottenham. Hé, ce centre vers Kane a fière allure… But. Harry. Kane. De la tête. Il a même fait perdre la voix à Peter Drury, commentateur émérite anglais.

La Premier League est relancée. Si Liverpool réussit à remporter son match en main, il n’aurait plus que trois points de retard sur les Citizens.

Pour Tottenham, ces trois points sont cruciaux pour la chasse au top 4, qui est toutefois encore loin. Les Londoniens ont six points d’écart avec les Red Devils de Manchester United.

LE BUT

Il y a la distance. La cible somme toute restreinte, toutes proportions gardées. Puis il y a l’audace de tenter le tir. De 40 mètres.

C’était la 59minute, et Luis Suárez n’avait pas grand-chose à perdre lorsqu’il a vu le gardien Sergio Herrera, d’Osasuna, loin devant son filet. Alors pourquoi pas ?

Notons aussi la belle passe du Portugais João Félix, de sa propre surface de réparation.

Ce but portait la marque à 2-0 pour l’Atlético, qui allait finalement l’emporter 3-0. Les Colchoneros terminent la semaine au cinquième rang de La Liga, avec le même nombre de points que le FC Barcelone, soit 42. Les deux rivaux s’offrent une belle bataille pour les places de Ligue des champions.

Le Real domine quant à lui toujours en tête, avec 57 points.

LA PERFORMANCE

Journée au boulot pas banale pour Marco Reus avec le Borussia Dortmund. Deux buts, trois passes décisives. Il a été impliqué dans cinq (5 !) buts de son équipe, qui en a planté six contre le Borussia Mönchengladbach à domicile.

PHOTO MARTIN MEISSNER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Marco Reus

Il s’est emparé d’un retour à la 26e pour enfiler son premier. Il a offert un magnifique service du rond central vers Donyall Malen, qui s’est amené vers le but adverse en échappée. 2-0 à la 32e.

À la 70e, il a passé habilement vers Marius Wolf dans la surface. 3-0. Quatre minutes plus tard, il faisait de même pour Youssoufa Moukoko. 4-0. Puis il a enfilé son deuxième à la 81e, comme en se disant : « cadeau de moi à moi ».

Cette victoire convaincante va faire du bien au moral du BVB, qui avait subi une cuisante défaite de 4-2 face aux Rangers de Glasgow jeudi dernier, en Ligue Europa.

Dortmund (49 points) reste à 6 unités du Bayern Munich, qui en a 55.

L’HISTOIRE

Mais quelle mouche a piqué le FC Nantes, samedi ?

À la mi-temps, le rouleau compresseur nantais – ah bon ? – menait 3-0 contre la constellation d’étoiles du Paris Saint-Germain. L’équipe de Neymar, Messi et Mbappé était en déroute. Le PSG s’est finalement incliné 3-1.

L’histoire de ce match, c’est le gardien nantais Alban Lafont. Il était en état de grâce. On avait l’impression qu’il avait les tentacules d’une pieuvre, tellement il réussissait à rejoindre tous les ballons projetés vers lui. Tantôt, il frustrait Lionel Messi. Puis Kylian Mbappé. Puis Messi encore. Avant de stopper Neymar. Tout ça en première mi-temps.

PHOTO STPÉHANÉ MAHE, ARCHIVES REUTERS

Alban Lafont

Lafont a même eu l’affront de bloquer un penalty du Brésilien en deuxième période. Il faut dire que sa tentative était d’une mollesse presque inédite. Votre buteur du parc de quartier aurait sûrement mieux fait.

Neuf arrêts, donc, pour Alban Lafont. Le portier, qui a la nationalité française et burkinabée, en est déjà à sa septième saison professionnelle. Il n’a que 23 ans. Parions qu’on le verra dans un avenir proche en relève à Hugo Lloris en équipe de France.

Le FC Nantes, septième, se rapproche ainsi des places européennes. À 38 points, il n’est plus qu’à deux unités de Rennes, en cinquième position.