(Hamilton) Il fait froid à Hamilton, comme à Montréal. Les restaurants et les bars sont fermés jusqu’à lundi en Ontario, comme au Québec. On se demandait bien comment on allait réussir à vivre assez d’anecdotes pour les raconter dans une carte postale…

Heureusement, on n’a eu qu’à sortir de notre chambre d’hôtel. Et la surprise était de taille : l’équipe américaine avait élu domicile dans le même établissement que nous !

Les membres de la sélection rivale du Canada étaient facilement reconnaissables à leur habillement de type athleisure arborant le logo de l’équipe américaine.

On attend notre repas à emporter près du hall, samedi en matinée. On se décide à aller entamer une discussion avec un des membres du personnel de l’équipe. Avec les masques, on n’arrive pas à l’identifier.

Après des salutations de base, bien qu’un brin embarrassées, on lui demande ce qu’il pense de Hamilton jusqu’à présent. « C’est bien. Il y a beaucoup d’inconnus bizarres (weirdos) par ici. »

On se doute qu’il ne fait pas référence au pasteur nouveau genre qui prêchait avec un haut-parleur au coin de la rue, la veille au soir. Il voulait sûrement plutôt signaler à ce journaliste lassant de le laisser tranquille.

Message reçu. De toute façon, il y a moyen de se rendre plus utile, et moins dérangeant, en allant se promener en ville et autour du Tim Hortons Field.

Les médias n’ayant pas accès au stade pour les entraînements des équipes, on se tient aux alentours, avec vue somme toute dégagée sur le terrain. Pour s’y rendre, on roule dans les rues étroites et enneigées du quartier Stipley. On avoue tomber sous le charme de ces jolies maisons en briques brunes, ornées de drapeaux à l’effigie des Tiger-Cats et du Forge FC. On aime un peu moins les décorations de Noël qui résistent à janvier.

PHOTO JEAN-FRANÇOIS TÉOTONIO, LA PRESSE

Les rues du quartier Stipley donnent directement sur le Tim Hortons Field de Hamilton.

Les Américains s’entraînent en premier. Un groupe de trois hommes, leur voiture avec une plaque du Massachusetts, nous rejoint devant la clôture du stade. Ces sympathiques voisins du Sud font partie des chanceux qui ont réussi à racheter leurs billets pour ce match, après l’annonce qu’il serait disputé avec une capacité réduite de 50 %. « C’est un beau stade ! », notent-ils.

On quitte les environs pour aller se chercher à dîner. On mange dans la voiture, restrictions obligent. À notre retour, le bus transportant les Canadiens est en train de se vider. On aperçoit Samuel Piette, Maxime Crépeau, le capitaine, Atiba Hutchinson, et Richie Laryea, notamment. Ils sont salués par des partisans qui les attendaient.

On se prépare à observer leur entraînement, mais on se fait dire que ni les partisans ni les médias ne le peuvent, pas même de l’extérieur… et encore moins avec son téléphone intelligent en main. Ça valait le coup d’essayer.

De toute façon, le froid commençait à venir à bout de nos bonnes intentions.