(Londres) L’entraîneur de Liverpool, Jürgen Klopp et le milieu James Milner ont pris leurs distances lundi avec le projet de Super Ligue européenne présenté dimanche par 12 clubs, dont le leur, pour lequel ils assurent ne pas avoir été « consultés ».

« J’en ai entendu parler pour la première fois hier (dimanche). On avait quelques infos, mais pas beaucoup, honnêtement, ce qu’on pouvait lire dans les journaux », a-t-il expliqué au micro de Sky sport avant le match contre Leeds (1-1) pour la 32e journée de Premier League.

« Les gens ne sont pas contents et je peux le comprendre, mais je n’ai pas grand-chose de plus à dire, pour être honnête, parce qu’on n’a pas été consultés lors du processus, ni les joueurs ni moi », a-t-il ajouté.

L’entraîneur allemand, qui s’était exprimé par le passé contre la création d’une Super Ligue, a assuré qu’il n’avait « pas changé d’avis » sur la question.

« Mon rêve a toujours été d’y entraîner une équipe, je n’ai donc évidemment aucun problème avec la Ligue des champions » actuelle, a-t-il souligné, alors que le projet de Super Ligue prévoit de réserver 15 places sur 20 à des clubs fondateurs, année après année.

« J’aime l’aspect compétitif dans le football, j’aime l’idée que West Ham (actuellement 4e et virtuellement qualifié pour la C1) puisse jouer la Ligue des champions l’an prochain. Je n’ai pas envie qu’ils y soient, pour être honnête, parce que nous on veut y être, mais j’aime qu’ils aient une chance », a-t-il poursuivi.

Après la rencontre, Milner, l’un des vice-capitaines des Reds, a été plus direct encore.

« Cela soulève beaucoup de questions. Mon opinion personnelle, c’est que je n’aime pas ça et j’espère que ça ne se fera pas », a-t-il lâché, lapidaire, au micro de Sky.

Klopp s’est, lui, bien gardé de critiquer trop frontalement la démarche à laquelle les Reds ont participé activement.

« Je n’ai pas toutes les informations, je ne sais pas pourquoi les 12 équipes l’ont fait. Certaines choses vont changer à l’avenir dans le football, c’est certain, certaines choses doivent changer dans le football », a-t-il insisté, soulignant que l’UEFA est favorable depuis longtemps à un accroissement du nombre de matchs européens-auquel lui est hostile-pour rapporter plus d’argent.

« Vous dites que les clubs font ça pour l’argent, mais l’UEFA fait ça pour quoi ? » a-t-il interrogé ironiquement au sujet du projet de réforme adopté lundi et qui verra la C1 passer en 2024 de 32 à 36 équipes.

À Leeds, Liverpool a en tout cas eu peut-être un avant-goût de ce qui attend les 5 autres équipes de Premier League impliquées dans le projet — les deux Manchester et les trois Londoniens, Chelsea, Tottenham et Arsenal — lorsqu’ils joueront à l’extérieur.

Les joueurs de Leeds portaient un t-shirt avec l’inscription « Méritez-la ! » (la qualification en C1, NDLR) devant et « le football appartient aux fans » dans le dos, lors de l’échauffement, alors qu’un avion tirant une banderole « #SayNoToSuperLeague » (« Dites non à la Super Ligue ») a survolé le stade juste avant le match.

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