(Montréal) Un vieux cliché dit que le passé est garant de l’avenir. Dans le cas du CF Montréal, il est peut-être de mise de l’ajuster comme suit : le passé permet de bâtir l’avenir. Un avenir qui s’annonce positif après sa cruciale victoire de 2-1 contre Atlanta United samedi soir au stade Saputo.

Le passé de l’Impact/CF Montréal a fréquemment été marqué de moments crève-cœur, souvent en fins de matchs, de revers difficiles qui laissaient des séquelles chez les joueurs et, par ricochet, chez les supporters de l’équipe. Il y a eu quelques-uns de ces moments en 2021.

Or, samedi, et deux fois plutôt qu’une, ces derniers ont plutôt vu un groupe qui a réagi avec brio face à l’adversité.

Le CF Montréal devait d’abord faire oublier ses deux derniers revers, dont celui de 4-1, mercredi, contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, son plus cinglant de la saison. Cet échec aurait pu miner le niveau de confiance d’une formation qui, doit-on le rappeler, est encore bien jeune.

« L’une des choses qui est bien au sein de ce groupe, c’est que nous comprenons les situations, qu’il s’agisse de l’importance des matchs ou du fait que nous avions perdu deux parties de suite », a déclaré le milieu de terrain Djordje Mihailovic.

« Il était important de retrouver de bonnes dispositions, mentalement. Nous avons oublié la rencontre de mercredi contre la Nouvelle-Angleterre et mis toute notre concentration et toute notre énergie dans (le match de samedi) avant notre pause parce que nous savions qu’Atlanta connaissait de bons moments. »

Par ailleurs, la formation montréalaise devait s’assurer d’éviter une hécatombe après que les visiteurs eurent marqué le premier but du match à la 48e minute. Un peu comme celle qui lui était tombée dessus en première demie, mercredi dernier.

Là encore, les joueurs de Wilfried Nancy peuvent se targuer d’avoir livré la marchandise. Dans sa visioconférence d’après-match samedi soir, Nancy a d’ailleurs lancé des fleurs à ses joueurs mais aussi à ses adjoints, surtout que tous auraient pu invoquer la fatigue après une séquence de sept matchs en trois semaines.

« Très fier, très content pour tout le monde, très content, aussi, pour le staff parce que physiquement, on a enchaîné les matchs. Je n’ai pas fait beaucoup de rotations ces derniers temps », a noté Nancy.

L’entraîneur-chef du CF Montréal était d’autant plus heureux de cette victoire, acquise malgré le fait que ses joueurs ont possédé le ballon pendant moins de 40 % du temps.

« On aime avoir le ballon mais aujourd’hui (samedi), on ne l’a pas eu, mais ils ont montré une autre facette de leur jeu », a analysé Nancy.

« Ce n’est pas par chance qu’on a eu ce résultat-là parce que les gars travaillent. Je pense que le match contre la Nouvelle-Angleterre a été un mal pour un bien. On a eu le contrôle du jeu, à certains moments, même plus longtemps que prévu, mais on a concédé quatre buts. Je pense que les gars ont appris de ça », a ajouté Nancy.

Il n’y a pas de doute que le premier but de Romell Quioto, réussi seulement deux minutes après celui d’Atlanta United, samedi, a eu un effet bénéfique sur la formation montréalaise.

À la 53e minute, Joaquin Torres a provoqué un penalty et deux minutes plus tard, Quioto convertissait cette opportunité en or en marquant ce qui allait devenir le filet décisif.

PHOTO ERIC BOLTE, USA TODAY SPORTS

Romell Quioto, après son but sur penalty

« Habituellement, les cinq premières minutes après qu’une équipe ait marqué sont les plus importantes, mentalement », a fait remarquer Mihailovic, auteur de sa 13e aide de la saison sur le but égalisateur de Quioto.

Avec sa prochaine mention d’aide, Mihailovic effacera le record d’équipe qui appartient à Ignacio Piatti. Toutefois, le milieu de terrain préfère s’attarder à la course pour une place dans les séries éliminatoires que d’ajouter son nom au livre des records de la formation montréalaise.

« Le plus important, c’est l’équipe. Mon travail est de créer autant d’opportunités que possible. Je ne m’attarde pas beaucoup aux statistiques, mais elles indiquent que je fais mon travail d’une manière acceptable. Tant que je serai capable de faire ça et que j’aide l’équipe à gagner des matchs et lutter pour une place dans les séries éliminatoires, je serai satisfait. Et si je donne tout ce que j’ai, physiquement et mentalement, dans chacun de nos matchs, je n’aurai aucun regret. »