(Séville) Le champion d’Europe en titre est tombé ! La Belgique a dominé le Portugal 1-0, dimanche à Séville, et a arraché son billet pour les quarts de finale de l’Euro, où elle rencontrera l’Italie, tandis que Cristiano Ronaldo sort du tournoi dès les huitièmes de finale.  

La « première finale » de l’Euro a tranché : grâce à un éclair de Thorgan Hazard juste avant la pause (42minute), les Diables rouges ont confirmé faire partie des grands favoris pour la victoire finale et ont éliminé un sérieux candidat au titre.  

Entre Romelu Lukaku, Eden Hazard, Kevin de Bruyne, Diogo Jota ou Bruno Fernandes, la pelouse du stade de la Cartuja était cernée de stars, dimanche soir. Mais la plus brillante d’entre elles s’est éteinte, et son équipe avec elle.

Impuissant, isolé, le capitaine portugais Cristiano Ronaldo a été complètement transparent, s’agaçant des choix de ses partenaires (une grimace après un sprint inutile, une levée de bras après le but encaissé…) sans proposer mieux.  

Ronaldo, éteint

Encensé la veille par Jan Vertonghen, qui l’a qualifié de « phénomène » et qui a dit l’« admirer », le numéro 7 portugais a manqué une occasion en or de hisser son nom un peu plus haut au sommet du panthéon du football mondial.

Déjà meilleur buteur de l’histoire de l’Euro avec 14 buts (devant les 9 de Michel Platini en 1984), Ronaldo quitte l’Euro sans avoir réussi à accrocher un 110e but en sélection, et reste codétenteur du record du monde avec 109 réalisations, comme l’Iranien Ali Daei.

Dans le sillage de son étoile, le Portugal a déchanté, cinq ans après son sacre à l’Euro 2016 en France.

Pourtant, la Seleçao a eu des occasions. Un coup franc dangereux bien frappé par Ronaldo (25e), qui a trouvé Courtois sur sa trajectoire. Une incursion de 60 mètres de l’intenable Renato Sanches (40e). Une frappe de Diogo Jota qui a frôlé la transversale belge (58e). Et la meilleure, une puissante reprise de la tête de Ruben Dias, boxée par Courtois en toute fin de match (83e). Mais c’est tout.

Ronaldo éteint, en face, la lumière est venue d’un Hazard. Pas d’Eden, pas de celui que tout un pays attendait de retour à son meilleur niveau après sa première titularisation lundi contre la Finlande (2-0).

Mais bien du cadet de la fratrie, Thorgan, qui a endossé la cape de héros pour qualifier la Belgique, demi-finaliste du Mondial 2018 en Russie et actuelle numéro 1 au classement mondial de la FIFA, pour les quarts.  

De Bruyne et Hazard touchés

Déjà buteur contre le Danemark en phase de groupes, l’ailier gauche du Borussia Dortmund a eu un éclair de génie à la 42e minute : au bout d’une transition qui a démarré avec un crochet de Thibaut Courtois sur Ronaldo dans sa propre surface, une sortie propre, un ballon long envoyé vers Lukaku et une remise en retrait, Thorgan Hazard a décoché une frappe flottante du droit depuis l’extérieur de la surface qui a pris Rui Patricio à contrepied, pour venir se loger dans le petit filet.  

PHOTO THANASSIS STAVRAKIS, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le but de Thorgan Hazard a permis aux Diables rouges d’éliminer les champions en titre.

Et heureusement que le cadet des Hazard était là pour conclure. Car aucune des stars des Diables rouges n’a su se montrer décisive. Ni Lukaku, peu trouvé sur les ballons longs ; ni Eden Hazard, souvent visé par les défenseurs et contraint de sortir en fin de match après une blessure à la cuisse droite ; ni de Bruyne, touché à la cheville gauche après un accrochage avec Joao Palhinha avant la pause, et remplacé par Dries Mertens au retour des vestiaires.

Trois ans après l’échec qui a marqué tout un pays en demi-finale du Mondial 2018 en Russie, la Belgique, qui s’est dépensée sans compter en fin de match pour défendre ce résultat, aura enfin l’occasion de retrouver le dernier carré d’une grande compétition internationale.  

Elle a rendez-vous vendredi à Munich, où elle devra battre l’Italie, victorieuse de l’Autriche 2-1 samedi après la prolongation, pour rêver encore.