Comme l’an dernier, le CF Montréal est destiné à jouer tous ses matchs au sud de la frontière pendant au moins quelques mois. En revanche, cette fois, en Floride, les joueurs et les membres du personnel pourront être accompagnés de leur famille.

« Toutes les personnes qui en ont l’envie et la possibilité vont pouvoir le faire et, à mon avis, elles le feront », indique Olivier Renard.

Le directeur sportif croit n’avoir que quatre joueurs avec conjointe et enfants.

« Et la plupart vont venir nous rejoindre parce que ce sont des enfants en bas âge », note-t-il.

Il cite la famille d’Aljaz Struna, celle de Samuel Piette. Et la femme de Bjørn Johnsen, présentement en Espagne, qui prendra la direction des États-Unis dès que possible après son accouchement.

Pour les membres du personnel qui, comme Olivier Renard, ont des enfants à l’école, la réalité est différente. Sa famille le rejoindra après le calendrier scolaire. « Si on est toujours là-bas », précise-t-il.

Au New Jersey, l’an dernier, ce n’était pas possible. Néanmoins, on comprend qu’une partie de la frustration exprimée par les joueurs relevait de la gestion de l’horaire…

On apprend toujours de ses erreurs. Plus que de ses victoires. Ce qu’on a fait au New Jersey, on ne doit pas le répéter. C’était presque comme si on faisait un stage pendant deux mois et demi. À 8 h, on déjeune, à 13 h 15, on dîne, à 20 h, on mange. Ça ne va plus se passer comme ça. On doit essayer de leur rendre une liberté, ne pas vérifier ce qu’ils font à 15 h s’il n’y a pas d’entraînement. Ils sont libres.

Olivier Renard

Dit autrement : « On va essayer de se retrouver comme si on était à Montréal. C’est le mot d’ordre. »

Bien sûr, une partie du programme sera établie par le personnel d’entraîneurs. Mais les joueurs, par exemple, seront régulièrement libres de sortir souper hors de l’hôtel.

Olivier Renard ne sait pas encore si l’équipe rentrera occasionnellement à Montréal ou si elle attendra qu’il n’y ait plus de quarantaine obligatoire de trois jours à l’hôtel au retour sur le sol canadien.

Mais d’ici la levée de cette mesure, cela dépendra assurément de la durée possible du retour à la maison. On ne reviendrait pas au pays dans une fenêtre de trois jours en étant contraint de les passer à l’hôtel…

« Je pense que quand on va descendre, on va descendre pour une bonne période. Et s’il y a adoucissement au niveau des règles, on va y penser », résume le directeur sportif.

PHOTO TREVOR RUSZKOWSKI, USA TODAY SPORTS

Djordje Mihailovic (en blanc)

L’enthousiasme des jeunes

Si le début de saison sera inhabituel, le camp d’entraînement l’est tout autant.

Quatre joueurs sont en équipe canadienne U23, Djordje Mihailovic, avec celle des États-Unis, sans compter les quarantaines.

Au moment de cet entretien, mardi matin, Joaquín Torres était à quelques jours de terminer la sienne – « le 18 ou le 19 » –, un jour avant Aljaz Struna. Et Ahmed Hamdi, lui, à quelques heures d’atterrir dans la métropole.

Résultat des courses : le groupe n’est jamais le même. Des joueurs U23 ont été intégrés. D’autres le seront la semaine prochaine pour permettre la tenue de matchs simulés.

Mais il n’y a pas que du mauvais à cette situation. Cet apport de jeunesse au camp est même partiellement volontaire.

En décembre, pendant la préparation au match retour contre le CD Olimpia, le groupe était aussi très jeune. Ce qui avait insufflé beaucoup d’intensité aux entraînements, avaient remarqué Olivier Renard et Thierry Henry.

« Ce n’est pas une critique, mais une analyse », avise Renard.

Quand tu as quatre, cinq, six joueurs entre 27 et 34 ans, qui sont sûrs de leur place, ils vont s’entraîner à 90 % automatiquement. Peut-être même 80 ou 70 %. Alors que le jeune arrive avec insouciance et travaille à fond parce que c’est déjà un rêve pour lui d’être là.

Olivier Renard

« On ressent ça avec Wil [Nancy] depuis le début du camp. L’enthousiasme est nettement plus haut que ce que j’ai connu quand je suis arrivé l’année passée. Ça, c’est déjà pour moi un point important. »

L’équipe s’envolera pour Orlando le 6 avril afin d’y terminer son camp.

Son premier match du calendrier régulier, contre le Toronto FC, aura lieu le 17 avril, au Inter Miami CF Stadium de Fort Lauderdale, où il élira domicile. À un mois de la saison, la suite demeure nébuleuse pour l’instant.

« Avec la ligue, c’est un peu à sens unique, parfois, par rapport aux questions, demandes, réponses… », laisse tomber le directeur sportif du CF Montréal.

Seule piste, les premiers matchs devraient être disputés dans la région afin de limiter les déplacements. Donc, en principe, contre Atlanta, Orlando, Miami et Toronto, qui séjournera aussi en Floride.