Le calendrier révisé de la MLS annonce que l’Impact de Montréal sera le club receveur face au Fire de Chicago samedi soir. Si seulement ce match avait bel et bien lieu au stade Saputo, Thierry Henry et ses joueurs pourraient sans doute ressentir un peu de réconfort au moment où les obstacles continuent de s’accumuler devant eux.

C’est toutefois au Red Bull Arena que la formation montréalaise tentera de freiner une équipe qui semble vouloir sortir de sa torpeur, après deux victoires consécutives par un score combiné de 6-0.

Mais de jouer sur une surface étrangère n’a rien de nouveau cette année pour l’Impact (5-8-1) qui, dans les faits, n’aura disputé que six matchs à Montréal en 2020, dont deux en Ligue des Champions de la Concacaf.

En visioconférence vendredi après-midi, après la séance d’entraînement de ses joueurs, Henry a tenu un discours auquel il a habitué les journalistes depuis son arrivée à Montréal : sur l’importance de s’ajuster à chaque situation et sur la quête de solutions. Mais en revenant sur les péripéties de cette campagne qui va indubitablement passer à l’histoire, Henry a admis que la situation était difficile à gérer.

« Quand on est parti dans la bulle à Orlando, on a été l’une des équipes à reprendre l’entraînement en dernier. Il y avait des équipes qui avaient au moins deux ou trois semaines d’avance par rapport à nous. Sur le plan physique c’était difficile. Tu reviens, tu pars en quarantaine pendant deux semaines. Comment tu travailles ? Tu reviens, faut tout de suite enchaîner. Tu as une semaine pour te préparer. Après, on te met des matchs tous les trois jours. À l’extérieur », a-t-il d’abord énuméré, sans oublier d’admettre que sa troupe ne s’était pas aidée lors de certaines de ses sorties.

Depuis son dernier match au stade Saputo, le 9 septembre, l’Impact a joué deux parties à Vancouver durant la semaine qui a suivi, deux au New Jersey et une autre en Nouvelle-Angleterre. Il en est résulté un gain suivi de quatre revers d’affilée lors desquels la formation montréalaise a concédé 14 buts.

Après son dernier match, disputé le 27 septembre contre les Red Bulls de New York, l’Impact se trouvait devant une trêve d’une semaine dans son calendrier. Dans le meilleur des mondes, les joueurs montréalais auraient pu retrouver leur famille, bien soigner les bobos et participer à des entraînements au Centre Nutrilait en prévision du match de samedi.

Mais le monde de 2020 étant ce qu’il est, la direction de l’équipe a été limitée dans ses choix. Elle a opté pour la famille.

« C’était important qu’ils rentrent pour se ressourcer, revoir leurs familles, retourner un peu dans leur quotidien même si on est en quarantaine et qu’on n’avait pas le droit de sortir », a précisé Henry.

« On s’est retrouvé dans une situation où si tu restes, tu ne vois pas la famille, mais s’ils rentraient, tu ne peux pas t’entraîner, tu ne peux pas soigner les blessés non plus. Ce n’est pas une préparation idéale pour un match, mais il fallait qu’ils rentrent juste pour l’esprit. Être à l’extérieur comme ça, ce n’est pas toujours évident. »

Comme si tout ça n’était pas suffisant, l’Impact n’est pas certain de pouvoir compter sur plusieurs éléments d’importance en vue du match de samedi. Il est déjà assuré que le jeune défenseur Luis Binks sera à l’écart, en raison du carton rouge qu’il a écopé dimanche dernier.

On sait aussi que Henry devra se passer d’Orji Okwonkwo, blessé à un ischio-jambier et dont l’absence pourrait durer de quatre à six semaines, et d’Emanuel Maciel, qui sera au rancart pendant deux ou trois semaines à cause d’une hernie sportive.

Le nouveau venu Mason Toye ne pourra pas jouer non plus, car il doit compléter sa quarantaine de trois jours, comme le stipulent les directives de la MLS en temps de pandémie. De plus, le défenseur Jorge Corrales (cheville), et les milieux de terrain Saphir Taïder (cuisse) et Romell Quioto (adducteur) représentent des cas incertains.

Mais peu importe qui revêtira l’uniforme samedi, les joueurs de l’Impact devront réussir à jouer un match complet à 11 joueurs, comme l’a rappelé Rod Fanni vendredi.

« Ce qui nous a fait le plus défaut, ce sont ces expulsions. À chaque fois, on tenait les matchs, même on menait au score, on maîtrisait les matchs et à partir des cartons, souvent il s’est passé une dégringolade. La première chose qu’on a réglé ces derniers temps et qu’on espère ne reviendra plus, c’est cette impulsivité qu’on a pu avoir à certains moments et ce manque de maîtrise. Ça change déjà pas mal de choses », a observé le vétéran défenseur.