(Montréal) Quand plus d’une année a passé depuis le dernier match d’un joueur avec une équipe, c’est sans doute un signe qu’une séparation entre les deux parties est imminente.

Celle entre le gardien Evan Bush et l’Impact de Montréal est devenue officielle lundi et, selon le directeur sportif Olivier Renard, il était important d’agir de manière respectueuse à l’endroit d’un athlète qui a enfilé le maillot de la formation montréalaise à compter de 2011, soit un avant son entrée en MLS.

Thierry Henry en avait glissé un mot lors de sa conférence d’après-match, dimanche, et l’Impact l’a confirmé environ 12 heures plus tard : Bush quitte le onze montréalais pour se joindre aux Whitecaps de Vancouver. En retour, l’Impact a obtenu un choix de troisième tour au super repêchage de 2021.

En visioconférence, Renard a fait savoir que la possibilité d’échanger Bush, dont le dernier match avec l’Impact remonte au 21 septembre 2019, s’est présentée au cours des derniers jours.

La transaction implique une équipe – l’Impact – qui comptait sur un surplus de gardiens et qui fait confiance aux éléments qu’elle a actuellement sous la main et une autre – les Whitecaps – qui est privée du Québécois Maxime Crépeau depuis la mi-juillet.

« On avait déjà notre idée un petit peu si un club venait nous voir par rapport à Evan Bush. À partir du moment où il y a eu cet intérêt concret, j’en ai discuté d’abord avec le staff et quand on m’a donné le OK pour avancer, la première chose à faire n’était pas d’accepter le transfert, bien qu’on aurait pu le faire comme ça aussi », a fait remarquer Renard, qui a insisté sur le fait que l’Impact n’avait pas poussé l’Américain hors de Montréal.

« Mais ce n’était pas le chemin qu’on voulait emprunter pour respecter Evan Bush et sa famille, qui sont là depuis longtemps. »

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Olivier Renard, directeur sportif de l’Impact

Lui-même ancien gardien de but, Renard dit comprendre ce que Bush pouvait ressentir d’être mis de côté au cours de la dernière année. Or, selon le directeur sportif de l’Impact, Bush a affiché une attitude exemplaire avec les autres gardiens de l’équipe et s’est toujours comporté comme un professionnel.

« Il n’y a qu’un gardien qui joue. Le deuxième est frustré, le troisième espère aller un petit peu sur le banc et parfois avoir des minutes, mais le deuxième est souvent un gardien frustré de ne pas jouer, même si je dois dire que l’entente entre lui et les autres gardiens a toujours été parfaite. Et je l’en remercie », a noté Renard en parlant de Bush.

« C’est pour cela que nous, en tant que club, en tant qu’organisation, on se devait de communiquer le mieux possible, le plus clairement possible avec lui et sa famille et avec son agent. Il y a eu beaucoup de coups de téléphone qui se sont faits par rapport à cela, et je sais qu’ils ont apprécié cela. Je pense qu’avec un gardien comme lui, avec son grand professionnalisme et les dix années passées chez nous, il fallait absolument pouvoir faire ça. C’était le strict minimum de notre part de faire les choses comme ça », a précisé Renard.

Des moments laborieux

Le départ de Bush survient au moment où le gardien Clément Diop et la formation montréalaise vivent leurs moments les plus laborieux de la saison dans un contexte, faut-il admettre, peu favorable. L’Impact a perdu ses quatre derniers matchs – une séquence qui a commencé le 16 septembre à Vancouver – et a accordé 14 buts.

Ça n’a pas empêché Renard de préciser, dans le communiqué qui a servi à officialiser la transaction, que l’Impact était satisfait du travail des trois gardiens de l’organisation, soit Diop, James Pantemis et Jonathan Sirois.

Or, ce dernier, qui n’a que 19 ans, rêve encore à son premier match officiel dans l’uniforme de l’Impact, tandis que Pantemis a passé la saison 2020 avec le Valour FC, une formation de la Première Ligue canadienne établie à Winnipeg.

« James Pantemis revient du tournoi de la CPL et il a fait de bonnes prestations là-bas. On l’a suivi, on a communiqué avec lui, on a communiqué avec ses coachs qui l’entraînaient là-bas tous les jours, on a suivi son évolution et on est confiants des trois gardiens qui restent ici. Par rapport à Clément Diop, je n’ai pas à commenter ses prestations. Je pense qu’il est loin d’être le fautif des derniers résultats et il a montré qu’on pouvait compter sur lui », a déclaré Renard lors de la visioconférence.

Bush était le dernier joueur de l’Impact à avoir connu le club pendant ses années en USL. En 10 saisons à Montréal, Bush a disputé 195 matchs de saison, 8 autres en séries éliminatoires de la MLS, 8 matchs du Championnat canadien, ainsi que 13 rencontres de la Ligue des champions de la CONCACAF.