Aux yeux de plusieurs observateurs, l’Impact de Montréal a mérité une victoire inattendue, mais potentiellement importante, mardi, face à une formation du Toronto FC qui paraissait invincible depuis le début de la phase canadienne de la MLS. Cela dit, Rudy Camacho essaie de ne pas trop s’enflammer à la suite de ce gain ni en prévision du prochain rendez-vous entre les deux grands rivaux, mercredi.

Camacho, qui a joué les héros en marquant l’unique but de la rencontre, à la 14e minute, a noté que les joueurs de l’Impact avaient abordé le duel au BMO Field un peu comme n’importe quel autre qui survient après une performance inférieure aux attentes, ce qui avait été le cas au stade Saputo, quatre jours plus tôt.

« On était embêtés du match aller chez nous, on avait livré une prestation pas assez bonne. On voulait se rattraper sur ce match et gagner chez eux. C’est toujours un plaisir. On avait à cœur de gagner ce match, et c’est ce qu’on a fait », a expliqué le défenseur de l’Impact lors d’une visioconférence, jeudi.

Dans le même ton, Camacho n’est pas nécessairement d’avis que l’Impact a lancé un message précis aux joueurs du Toronto FC en allant les vaincre sur leur terrain. Car dans moins d’une semaine, les hommes de Thierry Henry devront répéter le tour de force à Montréal.

PHOTO JOHN E. SOKOLOWSKI, USA TODAY SPORTS

Jozy Altidore, du Toronto FC, n’a pas apprécié la main de Rudy Camacho lors du match de mardi remporté 1-0 par l’Impact à Toronto.

« Je ne sais pas s’ils nous prennent à la légère ou pas, je ne pense pas, en tout cas. On leur a envoyé le message comme quoi on était encore dans la course et qu’on n’allait pas les laisser gagner comme ça. On a encore un match à domicile mercredi et on leur enverra un message si on arrive à gagner. C’est une bonne victoire. Maintenant, ça ne reste qu’un match et il va falloir confirmer mercredi. »

Une chose ne change pas, lorsque l’Impact et le Toronto FC se retrouvent sur la même surface de jeu : les conversations entourant leurs affrontements cessent rarement après le dernier coup de sifflet.

Vendredi dernier après le revers de 1-0 de l’Impact, dans une rencontre que l’équipe montréalaise ne voulait pas jouer dans la foulée d’un drame à connotation raciale survenu quelques jours auparavant au Wisconsin, Camacho avait déclaré que les joueurs montréalais n’avaient pas senti l’appui de leurs homologues torontois.

PHOTO GRAHAM HUGHES, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Victor Wanyama et Rudy Camacho (à droite) ont posé un genou au sol avant un match contre le Toronto FC, le 28 août à Montréal.

Il y a des choses qui nous ont dérangés, qui m’ont dérangé personnellement. Que ce soit Toronto ou une autre équipe, ça m’aurait dérangé de la même façon. Maintenant, c’est tombé sur Toronto. Ça m’a dérangé ces derniers temps et ça a augmenté cette rivalité. Mais ce n’est rien de méchant.

Rudy Camacho

Mardi, après la victoire de l’Impact, le gardien Clément Diop n’a pas mâché ses mots à l’endroit de ses adversaires. Il ne s’est pas gêné pour critiquer la manœuvre d’Alejandro Pozuela de faire une passe à son coéquipier Pablo Piatti alors qu’il était en position pour effectuer un penalty, à la 45e minute de jeu, alors que l’Impact menait 1-0.

Piatti a botté le ballon dans le filet, mais le but a été refusé, car il avait empiété trop rapidement sur la surface de réparation.

PHOTO CHRIS YOUNG, LA PRESSE CANADIENNE

Pablo Piatti a botté le ballon dans le filet, mais le but a été refusé, car celui-ci avait empiété trop rapidement sur la surface de réparation. Le gardien Clément Diop n’a pas apprécié la manœuvre qui a précédé ce jeu.

Pour Diop, le geste du Toronto FC représentait un manque de respect vis-à-vis du football. Camacho est moins affirmatif.

« Clément est un gardien de but, donc il l’a pris peut-être un peu moins bien. Ils auraient marqué, ç’aurait été bien joué de leur part », a fait remarquer Camacho.

« On peut le voir de différentes façons. Manque de respect, je ne sais pas. Il y a d’autres équipes qui l’ont déjà fait, et on n’a pas fait tout un pataquès. Ils ont loupé ce penalty, tant pis pour eux, tant mieux pour nous. Après, vous dire si c’est un manque de respect ou qu’ils nous prennent à la légère, ça, je ne le sais pas. Il faut leur demander à eux. »

Au-delà de ces controverses et de ces désaccords, l’Impact a réussi à s’approcher à trois points du Toronto FC dans la bataille pour une place en finale du Championnat canadien, et à cinq points de la troupe de Greg Vanney au classement de l’Association de l’Est de la MLS, avec une partie en banque.

Avec son dernier match à domicile contre le Toronto FC et deux parties à Vancouver les 13 et 16 septembre, la formation montréalaise pourrait se retrouver dans une position avantageuse avant le début de la prochaine phase du calendrier qui, pour l’instant, n’est pas connue.

À cet égard, Camacho a paru optimiste.

« J’espère qu’on va continuer et qu’on va confirmer mercredi. Comme ça, ça donnera de la confiance à tout le groupe et ça sera bon pour la suite du championnat. »