Il y a 80 jours que les Whitecaps de Vancouver n’ont pas joué un match ; il est donc normal d’être indulgent à l’endroit du gardien Maxime Crépeau et de lui pardonner le fait qu’il rêve de soccer.

Mais pour le gardien de but de 26 ans originaire de Candiac, ces rêves sont bien plus qu’une douce illusion pendant la pandémie.

Technique de visualisation

« Tous les athlètes ont des petits trucs qui fonctionnent pour eux, a déclaré Crépeau. Et pour moi, c’est la visualisation. Je me vois sur le terrain… Dans mon esprit, je me vois dans ces situations. C’est une séance d’entraînement pour moi. »

PHOTO WHITECAPS DE VANCOUVER

Maxime Crépeau, des Whitecaps de Vancouver, lors du contrôle thermique avant l’entraînement le 12 mai 2020 à Vancouver.

C’est une pratique qu’il emploie fréquemment le soir, durant des exercices de détente. Il y consacre cinq ou dix minutes avant de s’endormir dans l’espoir que les bonnes pensées perdureront.

Optimiste au sujet de la relance

Crépeau, qui a gagné le poste de gardien numéro un des Whitecaps depuis que l’Impact de Montréal l’a échangé en décembre 2018, se montre optimiste en vue de la saison 2020 de la MLS.

Les joueurs de la plupart des équipes de la ligue ont commencé à se délier les jambes, sur une base individuelle et en plein air, à leurs complexes d’entraînement.

La Ligue nationale de soccer féminin a entamé les séances d’entraînement par petits groupes. Les matchs ont recommencé en Allemagne et en Corée du Sud. Le Portugal, le 30 mai, et l’Espagne, le 8 juin, ont reçu le feu vert pour relancer leur calendrier.

« Honnêtement, il y a de l’espoir. On voit la lumière au bout du tunnel, illustre Crépeau. C’est maintenant une question de logistique. »

Toutefois, il réalise aussi qu’il n’est qu’un élément d’un grand ensemble.

PHOTO DARRYL DYCK, PRESSE CANADIENNE

Maxime Crépeau, des Whitecaps de Vancouver, lors d’un match contre DC United à Vancouver le 17 août 2019.

« En ce moment, la priorité est la sécurité de tout le monde. Ce ne sont pas que les sports, c’est le monde entier », a-t-il rappelé.

Bien que l’entraînement individuel pour un gardien ne soit pas parfait, Crépeau ne se plaint pas de son sort.

Renouer avec les coéquipiers

« Ce n’est pas la même chose que d’avoir des coéquipiers avec lesquels jouer, mais dans les faits, c’est mieux que rien », fait-il remarquer.

C’est aussi une occasion de renouer, enfin, avec les coéquipiers, même s’ils se trouvent sur une autre section du terrain ou de l’espace de stationnement.

Crépeau, qui a paraphé une entente jusqu’en 2022 avec une clause optionnelle pour 2023 en juillet dernier, a trouvé un domicile fixe sur le terrain et à l’extérieur, à Vancouver, avec son épouse Christina et Diego, un Goldendoodle âgé de trois ans qui pèse près de 40 kg.

En mettant la main sur Crépeau, les Whitecaps ont réalisé un vol bien que l’on pourrait dire que l’Impact a rendu service à Crépeau en lui trouvant un endroit où jouer.

Au fil d’une campagne difficile pour les Whitecaps (8-16-10) la saison dernière, Crépeau s’est classé cinquième pour le nombre d’arrêts (114) et a réalisé cinq jeux blancs en 26 matchs.

Le gardien au style acrobatique a inscrit son nom dans le livre des records, en août dernier, lorsqu’il a stoppé 16 tirs dans une défaite de 3-1 à San Jose. L’ancienne marque était de 15 et appartenait à Tony Meola depuis 1997.

Avant l’interruption des activités de la MLS en raison de la pandémie, les Whitecaps affichaient un dossier de 1-1-0. Lors de sa dernière sortie, Crépeau a réalisé un jeu blanc dans un gain de 1-0 contre le Galaxy de Los Angeles, le 7 mars. Les Whitecaps avaient perdu leur match d’ouverture, 3-1 à domicile face au Sporting Kansas City.

Crépeau voit de belles choses à l’horizon pour les Whitecaps le jour où les activités reprendront. Les vétérans se comprennent bien et les nouveaux venus ont ajouté plus de qualité et de détermination, affirme-t-il.

« C’est le jour et la nuit par rapporté à l’équipe que nous avions », déclare Crépeau au sujet des Whitecaps, qui comptent 15 Canadiens au sein de leur formation, quatre de plus que l’Impact et cinq de plus que le Toronto FC.

À l’extérieur de la surface de jeu, Crépeau se dit fier des efforts des Whitecaps pour soutenir la communauté pendant la pandémie, que ce soit en aidant l’Aquarium de Vancouver grâce à la vente de masques, en vendant des créations artistiques afin de récolter des fonds pour les banques alimentaires, ou, tout simplement, en appelant des résidents locaux pour s’enquérir de leur situation.

« Quand je suis arrivé ici à Vancouver – il y a un an et demi de cela – je sentais que le lien dans la communauté était fort », note Crépeau.

« Tout le monde pensait en fonction de la communauté. Et je ne parle même pas de soccer. Si les gens acceptent une idée, tout le monde va travailler ensemble. »