Même si le résultat obtenu au Costa Rica (2 à 2) procure un léger avantage à l’Impact, Samuel Piette reconnaît que la situation est tout de même « très délicate » en vue du match retour de mercredi (20 h). Son mot d’ordre : l’équilibre. En face, le Deportivo Saprissa promet d’être encore plus agressif que lors du premier duel de ce huitième de finale de Ligue des champions.

« Je ne trouve pas que c’est la bonne mentalité d’être trop défensif, de protéger l’avance et de vouloir finir le match à 0-0, a précisé Piette. Non seulement c’est très dur physiquement quand tu défends trop longtemps, mais tu perds tes repères quand ça fait 10-15 minutes que tu n’as plus le ballon. En même temps, si tu te portes à l’attaque, c’est comme ça que tu laisses des espaces dans ton camp. »

Avec le résultat acquis la semaine dernière, l’Impact peut valider son billet pour les quarts de finale en l’emportant ou en faisant match nul 0 à 0 ou 1 à 1. Saprissa, de son côté, se qualifierait avec un match nul supérieur à 2-2 ou avec une victoire. Finalement, un verdict nul de 2 à 2 déboucherait directement sur une séance de tirs au but.

Mardi, au moment de s’entraîner pour une dernière fois, les deux clans avaient des motifs d’espoir à mettre de l’avant. Outre son résultat, qui peut lui permettre d’attendre un peu son adversaire, l’Impact pourra compter sur son environnement du Stade olympique. « Pour moi et de par ce que j’ai connu, c’était à peu près pareil d’être à la maison ou à l’extérieur. Mais à la fin, quand tu es à la maison et que tu dois tenir ou revenir au score, ça aide toujours un peu plus », a convenu Thierry Henry.

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Thierry Henry

En face, les joueurs de Saprissa espèrent reproduire le scénario de la deuxième mi-temps au cours de laquelle ils ont monopolisé le ballon et inscrit deux buts. Entre les 60e et 75e minutes, les coéquipiers de Johan Venegas ont ainsi eu une possession s’établissant à 83,2 %. Les deux buts costaricains s’inscrivent aussi dans une tendance plus large. Lors des matchs aller, sept des 10 buts encaissés par les équipes de la MLS l’ont été après l’heure de jeu. En sept jours, l’Impact n’a certainement pas comblé son retard physique.

« Toutes les équipes de la MLS se retrouvent dans ce genre de situation au moment du début de la compétition. [La fatigue] est un fait, mais il faut aussi avoir un peu de respect pour ce que Saprissa a fait, a distingué Henry. Ils ont changé de tactique et ils ont réussi à revenir au score comme nous avons réussi à leur poser des problèmes en première mi-temps. On manque de rythme comme Seattle, Los Angeles FC et toutes les équipes de la MLS ont manqué de rythme. »

Attention aux centres

Encore une fois, Henry n’a pas tari d’éloges envers son adversaire. Il a loué sa circulation de balle, sa patience et sa tendance à exploiter toute la largeur du terrain pour fatiguer l’Impact. À ce niveau-là, les Montréalais ont dû composer avec 39 centres dont deux, venant du côté gauche de leur défense, ayant mené aux buts de Venegas et Ariel Rodriguez. « C’est quelque chose qu’on doit limiter le plus possible parce que c’est comme ça que le danger est venu de leur part », a confirmé Piette.

Dans le camp adverse, Venegas a dit se méfier des contre-attaques de l’Impact. L’entraîneur Walter Centeno a quant à lui une meilleure idée du style de l’Impact. La défense à cinq, choisie par Henry, au match aller a été un élément de surprise.

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Thierry Henry et l’entraîneur du Deportivo Saprissa, Walter Centeno

« C’était difficile parce que nous ne savions pas à quoi nous attendre avec le nouvel entraîneur. On l’a seulement appris deux heures avant le début du match, mais nous nous concentrons sur ce que nous faisons plutôt que sur l’autre équipe. »

Rappelons que le défenseur central Rudy Camacho, blessé à un genou, sera absent des terrains de quatre à six semaines. Saphir Taïder est, quant à lui, prêt à retrouver sa place au milieu de terrain. Par contre, Henry n’a pas confirmé si Orji Okwonkwo allait pouvoir tenir sa place dès le début du match.