(Montréal) Au cours des derniers mois, les amateurs de soccer de Montréal ont fait connaissance avec un jeune joueur talentueux en Luis Binks. De son côté, le défenseur britannique s’est retrouvé sur un nouveau continent, au sein d’une nouvelle culture et d’une nouvelle ligue, qu’il aura la chance de découvrir davantage et dans un contexte probablement plus favorable l’année prochaine.

Les dirigeants de l’Impact de Montréal ont en effet annoncé que Binks, qui a été transféré au FC Bologne le 13 août dernier, demeurera en prêt avec la formation montréalaise jusqu’au 31 décembre 2021.

« Malgré son jeune âge et sa courte expérience au niveau professionnel, Luis a très bien joué à sa première saison avec nous, ce qui lui a valu un transfert vers Bologne », a mentionné le directeur sportif de l’Impact, Olivier Renard, dans un communiqué.

« Il a su démontrer ce qu’il peut apporter à ce groupe, et nous sommes contents qu’il puisse continuer son évolution dans notre club pour une année supplémentaire. »

Arrivé à Montréal le 18 février 2020, à l’âge de 18 ans, en provenance de Tottenham, Binks a été titulaire dans 20 des 21 matchs auxquels il a pris part en saison régulière, disputant 1762 minutes de jeu. Il a également participé à deux des trois rencontres en Ligue des champions de la Concacaf, pour un total de 180 minutes de jeu.

La pandémie de COVID-19 a cependant causé de nombreux chambardements au calendrier, de sorte que Binks n’a possiblement pas participé à autant de parties qu’il aurait pu, dans un contexte normal.

« Je suis heureux de revenir. Espérons, la saison prochaine, que je pourrai jouer dans un plus grand nombre de matchs. C’est la raison pour laquelle on a convenu que le mieux pour moi est de revenir ici, me développer, apprendre et continuer de jouer des matchs. La seule façon que je peux apprendre, c’est en jouant des matchs contre des adversaires de qualité. Je crois que c’est une bonne chose pour moi de revenir », a déclaré Binks lors d’une visioconférence, jeudi.

Binks a notamment démontré une maturité au-delà de son âge, a souligné le milieu de terrain Romell Quioto.

« J’ai rarement vu un aussi jeune défenseur avec un tel niveau de maturité », a affirmé Quioto lors d’une entrevue avec La Presse Canadienne.

« Il a eu un très bon développement. On sait d’où il vient. Pour de jeunes joueurs, d’avoir la chance d’évoluer dans des académies européennes comme celle de Tottenham, ça fait toute la différence. Au-delà de son cheminement, beaucoup de crédit lui revient pour son travail et son professionnalisme », a ajouté l’athlète hondurien.

Des espérances et des surprises

Lorsque Binks s’est présenté pour la première fois dans l’entourage de l’Impact, le mot pandémie ne faisait pas encore partie du vocabulaire quotidien universel. Non seulement l’est-il devenu, il a aussi chambardé les attentes du jeune homme.

« Lorsque j’ai signé, j’avais hâte de jouer devant des spectateurs, dans des stades différents. Ça ne s’est pas concrétisé. Je suis déçu qu’il n’y ait pas eu autant de matchs qu’il y aurait probablement dû en avoir et de ne pas avoir joué devant des spectateurs », a-t-il précisé.

La saison 2020 lui a aussi réservé des surprises, notamment face à la MLS qui, a-t-il déclaré, n’est pas aussi bien perçue en Europe qu’elle le devrait.

« Lorsque je suis arrivé ici et que j’y ai fait mes débuts, j’ai rapidement réalisé à quel point le niveau est bon, à quel point cette ligue est en croissance. Et je crois sincèrement que lors des prochaines saisons, elle peut devenir une ligue très importante dans le monde », estime-t-il.

« Vous retrouvez beaucoup de joueurs de l’Amérique du Sud qui sont rapides et rusés. Vous avez beaucoup d’attaquants venant de partout dans le monde qui sont très forts et robustes. Il s’agit d’une ligue très diversifiée et c’est un bon endroit pour apprendre. Je n’avais pas réalisé à quel point il s’agit d’une bonne ligue », a ajouté Binks, qui n’hésiterait pas à conseiller à un jeune Européen d’y tenter sa chance.

À cause de la pandémie, Binks a aussi été contraint de passer beaucoup plus de temps en solitaire qu’il ne l’aurait imaginé.

« Au début, lorsque je suis arrivé, je pensais que ma mère et mon père viendraient me voir tous les mois. Ce n’est pas arrivé et j’ai dû faire les petites choses comme la cuisine, le lavage. J’ai appris beaucoup sur le terrain, mais j’ai appris autant à l’extérieur. C’est une bonne chose pour moi. À long terme, ça va certainement m’aider. »

Avec encore au moins un match au calendrier, un duel à élimination directe face au Revolution de la Nouvelle-Angleterre le 20 novembre, Binks n’est pas encore en mesure de jeter un regard précis sur cette saison qui s’achève. Il pourra le faire une fois le calme revenu, dans ses terres natales avec ses proches.

« Lorsque je suis arrivé, je ne m’attendais pas à jouer dans autant de matchs. Je voyais des joueurs comme Rod (Fanni), Rudy (Camacho), des joueurs établis qui ont évolué en Europe, et je savais que ce serait difficile et que je devrais travailler fort. J’ai travaillé fort, j’ai eu ma chance et je suis resté dans l’équipe », a-t-il analysé.

« Avec tous ces déplacements et la saison qui est en cours, je n’ai pas eu le temps de m’arrêter à ça. Lorsque je serai de retour à la maison à la fin de l’année, que je regarderai ce que j’ai fait de bien, ce que j’ai fait de mal, peut-être que je pourrai me dire que ce ne fut pas une mauvaise année pour moi. »